Portrait : Raphaël Pannier

Raphaël Pannier, « batteur de jazz exceptionnellement doué » selon le journal Télérama, vient de sortir son tout premier album Faune aux côtés du saxophoniste Miguel Zenón, du pianiste Aaron Goldberg, du bassiste François Moutin et du pianiste Giorgi Mikadze. Il continuera à travailler avec ce groupe dynamique sur un nouveau projet, intitulé « Paris <-> New York Jazz Project », qui vise à enregistrer un autre album de collaboration. Une fois l’album terminé, Raphaël Pannier souhaite présenter sa musique aux Etats-Unis et en France. Ce projet a reçu une bourse de création du programme 2020 Jazz & New Music de la Fondation FACE, en collaboration avec les services culturels de l’Ambassade de France aux Etats-Unis.   

Le parcours du jeune batteur et compositeur Raphaël Pannier  

Passionné de batterie depuis l’âge de 5 ans, Raphaël Pannier se produit sur scène depuis l’âge de 13 ans. En 2008, le destin l’appelle lorsqu’il obtient une bourse d’études au Berklee College of Music de Boston. Il y a alors étudié avec Terri Lyne Carrington, Ralph Peterson Jr, Hal Crook entre autres, et a rencontré le pianiste azerbaïdjanais Emil Afrasiyab. Avec Emil Afrasiyab, il entame sa première tournée de 2013 et 2015, jouant une musique qui fusionne le jazz et le « Mugham », la musique traditionnelle d’Azerbaïdjan. En 2014, Raphaël Pannier s’envole pour New York où il remporte une bourse pour suivre le programme de maîtrise de la Manhattan School of Music. Il est ensuite sélectionné pour le concours  » Betty Carter Jazz Ahead « , étape organisée pour les compositeurs de jazz au Kennedy Center de Washington D.C., et remporte le premier prix du concours international biennal  » Six Strings Theory  » organisé par le légendaire guitariste Lee Ritenour avec lequel il se produit aux États-Unis et donne un concert au Blue Note de Tokyo (Japon). Le début de sa carrière est révélateur de son succès, puisqu’il continue à jouer avec des artistes célèbres tels que Steve Wilson, Bob James, Manuel Valera, et se produira sur de nombreuses scènes internationales aux Etats-Unis, au Brésil, au Canada, en Azerbaïdjan, en Estonie, en Serbie, en Espagne et en France. Il a enregistré plusieurs albums en tant qu’accompagnateur et a décidé de laisser libre cours à son imagination en 2019 en enregistrant son premier album Faune.   

De Faune à un nouvel album musical ambitieux  

Album qui puise son inspiration dans le modernisme français, Faune nous ouvre les yeux sur un univers unique à la croisée de la culture jazz américaine et des œuvres classiques françaises. 

« Tout au long de Faune, Pannier joue de ses forces en tant que coloriste imaginatif et maître des textures, dont le toucher léger sur la batterie rappelle les coups de pinceau délicats d’un peintre impressionniste », Downbeat.   

Avec comme mentor le saxophoniste alto Miguel Zenón, boursier MacArthur, Raphaël Pannier réalise son talent et démontre sa volonté de faire dialoguer deux cultures et deux époques musicales différentes. Les musiciens avec lesquels Raphaël Pannier a choisi de travailler sont une composante essentielle de l’album car ils lui permettent de dépasser ses propres limites créatives : L’avant-gardisme de Miguel Zenón entre en résonance avec les traditions du jazz, Aaron Goldberg improvise des sons et des rythmes enchanteurs, François Moutin accompagne l’ensemble du quartet avec charisme, et Giorgi Mikadze donne une nouvelle dimension aux œuvres classiques mythiques.  

Outre le voyage sensoriel produit par les compositions originales Lullaby, Monkey Puzzle Tree et Midtown Blues, Raphaël Pannier mise également sur une nouvelle interprétation de la ballade Lonely Woman (1959) d’Ornette Coleman, E. S.P du quintet de Miles Davis (1965), Le Baiser de l’Enfant-Jésus de Messiaen, extrait des Vingt regards sur l’Enfant-Jésus (1944), et Forlane de Ravel avec Le Tombeau de Couperin par exemple. Ce subtil mélange musical et temporel prouve le talent de cet artiste considéré comme « quelqu’un qui devrait être une force dans le jazz pour les années à venir » selon The Mercury News.  

Après cette récente sortie d’album, Raphaël Pannier a une nouvelle idée en tête ! Son prochain projet est de combiner jazz et musique électronique à partir du texte Lettre à un ami de Fra Angelico da Fiesole. Les 9 paragraphes seront la source littéraire pour la composition et l’improvisation de 9 chansons par le quartet de jazz qui seront ensuite transformées par des touches de musique électronique. Ce projet est très attendu au vu de la beauté du premier album Faune !