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Portrait : la Compagnie Galmae

Arts de la scène

"C'EST PAS LÀ, C'EST PAR LÀ" BY JUHYUNG LEE-COMPAGNIE GALMAE

Après avoir fait le tour du monde, la performance collective C’est pas là, C’est par là de la Compagnie Galmae – Juhyung Lee séduit les diffuseurs américains, notamment Performance Spaces for the 21st century et ArtPark & Co, deux bénéficiaires de la subvention FACE Contemporary Theater 2020. 

Ce n’est pas ici, c’est par là, de quoi s’agit-il ?  

Une installation de cordes comme une toile d’araignée fraîchement tissée reconfigure l’espace public. Une personne prend une pierre et commence à enrouler la ficelle qui lui est attachée, une autre marche au milieu du labyrinthe et contemple l’écheveau qui se défait. En passant par-dessus et par-dessous les fils, les spectateurs, devenus acteurs de cette performance, s’entraident. L’espace devient un lieu de rencontre. L’individu devient une communauté.  

Cette œuvre collective, riche en émotions, n’est autre que le premier projet personnel de l’artiste sud-coréen Juhyung Lee, précédemment expérimenté au Pohang Street Art Festival de Pohang (Corée du Sud), au festival Les Tombées de la Nuit de Rennes (France), au festival Chalon dans la rue de Chalon-sur-Saône (France) et au Out There Festival de Great Yarmouth (Royaume-Uni) entre autres. Après avoir découvert le street art par le biais de la société française Générik Vapeur, Juhyung Lee s’est intéressé à l’échelle spatiale et à la place de l’individu dans la société. C’est à partir de ces contemplations qu’il crée cette installation sociale mais aussi politique.  

Interprétation politique et hommage à la société civile  

« Lorsque j’ai créé ce spectacle, ma question était la suivante : dans quelle mesure peut-on dire qu’un spectacle est politique ? Un spectacle « engagé » ne semblait pas être ma réponse. Je voulais imaginer une installation dans laquelle les spectateurs se regardent eux-mêmes plutôt que de regarder les artistes. Je voulais éviter de me retrouver dans la position de donner une leçon au public », a déclaré Juhyung Lee dans une interview.  

La dimension politique de l’œuvre de Juhyung Lee se retrouve dans la performance elle-même. En tant qu’expérience sociale, C’est pas là, C’est par là implique le public et l’invite à suivre des étapes simples. Au milieu de ce labyrinthe, l’individu n’est pas seul et doit apprendre à vivre en communauté : aider l’autre, partager avec l’autre, comprendre l’autre. C’est ce processus précis qui définit un groupe ou un rassemblement.  

« Lors des manifestations auxquelles j’ai participé, en Corée du Sud, de nombreux bus de police bloquaient les avenues pour empêcher la marche des manifestants. Nous avons attaché des cordes aux roues des bus et avons tiré ensemble pour créer un espace afin de pouvoir passer. Au début, je voulais faire quelque chose avec cette corde, mais je n’avais aucune idée… Et puis, en la touchant, j’ai vu qu’une corde était faite de nombreuses ficelles… » Juhyung Lee  

Après avoir participé à une manifestation à Ganghwamun, l’épicentre des événements politiques et sociaux de Séoul, Juhyung Lee tente de reproduire l’expérience du rassemblement et donne un sens au « nous » qui se perd parfois dans notre nouveau monde individualiste. L’artiste guide le corps collectif dans la ville. Le mouvement, les jeux d’ombre et de lumière ainsi que la musique offrent un élément de poésie au thème universel du lien social. En réponse au fait que l’individu perd une partie de lui-même dans la foule, Juhyung Lee montre que l’expérience de groupe est d’abord une réflexion intime sur soi-même et ensuite, une manière de définir une partie de son identité par rapport à la communauté à laquelle on appartient…  

Pouvez-vous aussi retrouver le « nous » lorsque vous participerez à cette performance ?  

A propos de Juhyung Lee-Compagnie Galmae  

En 2012, le sud-coréen Juhyung Lee a participé au spectacle Bivouac de Générik Vapeur au Seoul Street Art Festival alors qu’il effectuait son service militaire. Cette rencontre a été un véritable tournant car, en 2014, il a quitté ses études de droit pour rejoindre l’équipe de Générik Vapeur à Marseille (France). Lors de sa première année à la Cité des arts de la rue, il rencontre des apprentis de la FAI-AR – Formation supérieure d’art en espace public – ce qui le pousse également à faire cette formation en 2015. En 2017, il crée la Compagnie Galmae, une compagnie artistique travaillant dans l’espace public. En 2018, il est lauréat de la Bourse SACD Auteurs d’Espace.  

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