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Ugo Arsac

Artiste digital et plastique
Avril-Mai / Septembre-Octobre 2023

  • Création numérique
  • New York

« J’ai une démarche artistique mitoyenne avec l’anthropologie, la recherche et le documentaire. Je suis aussi un artiste qui aime découvrir de nouveaux biais d’expression et de nouvelles technologies pour les mettre au service d’un propos. »

Mon travail a toujours une dimension analytique et exploratoire, visant à mettre l’accent sur un lieu, une pratique ou une personne. J’ai une démarche artistique mitoyenne avec l’anthropologie, la recherche et le documentaire. Je suis aussi un artiste qui aime découvrir de nouveaux biais d’expression, de nouveaux matériaux et technologies pour les mettre au service d’un propos.   

 

Je me suis particulièrement intéressé ces dernières années aux souterrains urbains. J’y ai fait des corrélations entre corps humain et infrastructure urbaine : fluides, artères, appendices, nerfs, veines, organes, utérus, synapses en réponse à tunnels, galeries, tuyaux, câbles, gaines, disjoncteurs, portes, plaques, échelons, puits, rails.   

 

Ce qui m’intéresse, avant toute conception artistique, est de vivre des moments forts me permettant de sortir de l’ordinaire. Mes expéditions souterraines m’ont amené à re-questionner l’organisation à la surface, au-dessus du bitume, dans notre vie quotidienne. Je n’ai plus appuyé sur un interrupteur ou ouvert un robinet sans avoir conscience du réseau qui était actionné en dessous. J’ai aussi rencontré des personnes qui n’accordent pas le savoir à l’âge mais à l’expérience, j’ai ainsi suivi des personnes de tout âge de 16 à 60 ans. 

 

Avant de proposer quelque chose à voir et/ou à vivre au public, j’ai besoin de changer ma propre perception du monde en me mettant dans des situations qui me sont relativement inconnues.  

 

Ugo Arsac est un artiste digital et plasticien basé à Marseille. Il a étudié aux Beaux-Arts et aux Arts Décoratifs de Paris puis au Fresnoy. En associant urbain et humain, mythologie et anthropologie, il produit des films, des installations et des expériences immersives. Il remporte le Prix Émergences (Scam) et le Prix des Amis du Fresnoy. Il est récemment exposé à l’occasion de Chronique – Biennale des Imaginaires numériques, Ososphère, ou DDessin. IN URBE, sa dernière création, est notamment acquise dans la collection de l’Espace Multimédia Gantner

Ce nouveau projet se construit en prenant appui sur plusieurs de mes productions passées. 

 

Mon premier film, Neuf Cordes, tourné dans les carrières de Carrare, alliant performance et poésie orale, autour d’un épisode mythologique – la sortie des enfers d’Orphée. Cette expérience éveille ma curiosité pour les épopées, les quêtes et les voyages aux enfers que l’on retrouve dans la littérature, la musique et le théâtre.  

 

Bien plus tard, à l’occasion du tournage de En Contrebas (film documentaire) je fais mes premières expéditions souterraines à Paris, cela me permet de me familiariser avec ses cavités utérines en cheminant aveugle vers une compréhension abstraite et quasi mystique de ces lieux. Tels de petits chantres contemporains nous sommes deux et partageons nos découvertes face caméra.  

 

Par la suite, je décide d’étendre mes pérégrinations et de réaliser IN-URBE, une installation interactive où nous pouvons déambuler librement dans des scans 3D collectés dans les souterrains parisiens. Cela me permet de faire la rencontre des différents habitants du monde dit underground, ainsi que d’acquérir un savoir plus historique des lieux. Cela m’a aussi permis de m’écarter de la simple exaltation à transgresser et infiltrer des espaces prohibés. Dans IN-URBE le public se perd dans des architectures en perpétuelle construction et déconstruction, ainsi il jette un œil sur le patrimoine caché de la capitale française. 

À New York, je tenterai de rentrer en contact avec différents arpenteurs des cavités souterraines et infrastructures de la ville, tels que « The Mole People » que l’on découvre dans le livre de Jennifer Toth ou Teun Voeten, ainsi que dans Dark Days le film de Marc Singer. J’aimerais aussi me rapprocher de certains milieux du Graffiti qui fréquentent les souterrains ainsi que des explorateurs urbains (URBEX) qui cherchent perpétuellement à découvrir de nouvelles architectures souterraines. 

 

Ces recherches et rencontres me permettront de collecter des images sous forme de scan 3D ainsi que des témoignages audio.  

 

À partir de ce corpus, l’idée actuelle est, une fois de retour en France, de concevoir une installation immersive et documentaire. Entre deux excursions, j’aimerais aussi me concentrer sur une série de dessins inspirés de mes visites souterraines, cette série pourra suivre la diffusion de l’œuvre une fois celle-ci aboutie. 

 

Être à New York me permettra de découvrir une nouvelle sphère artistique et d’entrer en relation avec de potentiels partenaires, diffuseurs et producteurs afin que cette création puisse s’épanouir tant en France qu’aux États-Unis. 

En partenariat avec

Seconde Nature & ZINC – Biennale Chroniques

ZINC et Seconde Nature, deux acteurs-clés des arts numériques sur le territoire Aix-Marseille, se sont associés en 2018 pour initier l’évènement Chroniques Biennale des imaginaires numériques. Évènement artistique et culturel d’envergure internationale, dans le champ du numérique, sur la métropole Aix-Marseille ; ce temps fort est composé d’expositions, d’installations dans l’espace public, de spectacles, de concerts, de temps de médiation numérique, de colloques et d’ateliers pratiques.

 

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