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Sivan Eldar

Compositrice 
Juin / Septembre 2022

Laura Stevens

Maciej Czepiel

  • Arts de la scène
  • Musique
  • Los Angeles
  • New York

« Ce monde est déjà pur, plein d’amour – nous apprenons seulement à y ouvrir les yeux »

J’ai rencontré pour la première fois la vocaliste-compositrice Ganavya Doraiswamy l’été dernier à la Fondation Civitella Ranieri, où je travaillais sur mon opéra Like Flesh et où elle travaillait sur son nouveau disque. Un soir, elle a invité plusieurs d’entre nous à assister à une répétition, et j’ai été immédiatement attirée par sa voix et sa présence. Nous nous sommes découvert des points musicaux communs pendant notre séjour à Civitella. L’un était une passion pour le travail entre les genres et l’autre était le rôle du rituel dans la musique. Vers la fin de notre séjour, Ganavya m’a fait part de ses idées pour un nouveau projet avec le metteur-en-scène Peter Sellars, son collaborateur de longue date, et m’a demandé si je voulais me joindre à eux. La conversation s’est poursuivie entre nous trois pendant plusieurs mois, et l’idée de l’oratorio a progressivement pris forme. 

 

L’œuvre de la compositrice Sivan Eldar a été décrite comme « méditative et captivante » (l’Humanité), « d’un grand raffinement » (ResMusica) et « avec une sensibilité unique à la dramaturgie » (Diapason). Ses plus récentes créations incluent Like Flesh (Opéras de Lille, Montpellier, Lorraine, Anvers), After Arethusa (Biennale de Venise, Auditorium du Louvre), Una Mujer Derramada (Théâtre du Châtelet), Heave (Centre Pompidou, Opéra de Marseille, November Musique) et Solicitations (Philharmonie Luxembourg, Ultraschall Berlin, Festival Présences, Wien Modern). Ses plus récentes distinctions incluent le prix Fedora Opéra 2021 et des résidences à la Colonie MacDowell, et aux fondations Camargo, Civitella Ranieri, Singer-Polignac, Royaumont et Fulbright. Née à Tel Aviv á 1985, elle est titulaire d’un doctorat en composition de l’université UC Berkeley puis a rejoint l’IRCAM pour le Cursus de composition et d’informatique musicale. Sa musique est publiée par les Éditions Durand. 

L’oratorio tisse ensemble deux mondes. Le premier est le chapitre d’ouverture du Vimalakirti Sutra, un texte bouddhiste ancien de 2000 ans, traduit par le chercheur Robert Thurman. Vimalakirti y décrit ses conversations avec des prostituées, des dealers de drogue et toute une série de personnes à éviter pour les jeunes moines. Il s’agit d’un sutra socialement engagé qui reste radical même aujourd’hui. Il est fascinant tant il passe librement du chant extatique aux descriptions colorées de miracles et aux débats philosophiques.  

 

L’autre histoire est celle d’une professeure plus contemporaine : la musicienne sud-indienne Seetha Doraiswamy, qui a accueilli dans sa cuisine des personnes vulnérables de toutes sortes, et qui, par la musique et le chant, a transformé leurs histoires en poésie dévotionnelle. Elle les appelait son orchestre de cuisine. Seetha était la grand-mère de la chanteuse Ganavya. 

 

Alors que ces deux mondes se heurtent à travers les millénaires – articulés par des images allant de parasols bijoutiers reflétant plusieurs univers aux mains aimantes d’une grand-mère en passant par l’orteil magique du Bouddha – l’oratorio plaide pour la nature déjà aimante de notre monde et célèbre une vieille promesse : 

 

« Ce monde est déjà pur, plein d’amour- 

nous apprenons seulement à y ouvrir les yeux ». 

Les deux périodes de résidence à la Villa Albertine – à Los Angeles cet été et à New York cet automne – constituent les principaux fondements de ce projet. À Los Angeles, Peter, Ganavya et moi-même travaillerons sur le chapitre 1 du Vimalakirti Sutra : Purification du champ de Bouddha. À New-York, nous nous concentrerons sur la création d’un nouveau texte basé sur l’histoire de Seetha Doraiswamy. Après la finalisation des deux textes, l’année 2023 sera consacrée à la composition de la musique, jusqu’à la première mondiale à l’été 2024 au Festival d’Aix-en-Provence. 

En partenariat avec

Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique (Ircam)

L’Institut de recherche et coordination acoustique/musique est aujourd’hui l’un des plus grands centres de recherche publique au monde se consacrant à la création musicale et à la recherche scientifique. Lieu unique où convergent la prospective artistique et l’innovation scientifique et technologique, l’institut est dirigé par Frank Madlener et réunit plus de 160 collaborateurs.
 

 

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Festival d’Aix-en-Provence

Né en 1948, le Festival d’Aix-en-Provence s’est rapidement imposé comme l’un des grands rendez-vous de la saison lyrique. Grand rendez-vous, mais aussi lieu d’innovation et de renouvellement, conscient de la capacité unique qu’ont les festivals à surprendre et à amener le public vers des horizons, des formes, des artistes nouveaux. Dédié à la création de spectacles d’opéra ainsi qu’à l’organisation de concerts de la plus grande qualité, il bénéficie d’une reconnaissance lui permettant de collaborer avec des metteurs en scène à la pointe de leur art, des orchestres et des chefs visionnaires, des distributions de premier ordre et les plus grands compositeurs contemporains.

 

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