Djellali El Ouzeri
DJ, producteur et graffeur
Septembre - Octobre 2023
- Musique
- Atlanta
« «MarsTlanta» est un projet de création sonore basé sur des archives musicales, des enregistrements de paroles et de bruits des rues des deux villes. L’objectif : créer un pont entre Marseille et Atlanta par et pour la culture hip-hop. »
Je m’appelle Djellali El Ouzeri, A.K.A. DJ DJEL et je suis né à Marseille. J’ai découvert la culture hip-hop en 1989, attiré par la fraîcheur de cet art et de ses différentes disciplines. J’ai d’abord pratiqué la danse et le graffiti avant de découvrir le deejaying, le sample et la recherche musicale. De 1998 à 2006, j’ai sorti plusieurs disques avec mon groupe la Fonky Family.
A partir de 2007, j’ai collaboré avec d’autres d’artistes (albums, compilations, mixtapes) via mon label DON’T SLEEP. Je travaille aujourd’hui sur différents projets artistiques avec des artistes d’autres disciplines (plasticiens, réalisateurs, écrivains, danseurs et chanteurs) et d’autres esthétiques (opéra, chant).
Je suis très engagé dans la transmission des savoirs auprès de la jeune génération, notamment autour du mix, du scratch et de la composition au sein de mon école l’AKADEMIX fondé en 2017 en collaboration avec l’AFFRANCHI. Je suis également coach scénique pour l’AMI (Aide aux Musiques Innovatrices à la Friche la Belle de Mai) depuis près de 10 ans auprès d’artistes émergents de la scène locale marseillaise.
En 2021, j’ai été invité à participer à la réalisation de la pièce principale de l’exposition 360° Hip-Hop, Gloire à l’Art de Rue présentée à La Philarmonie de Paris. Je continue de performer en concerts et en club et je prépare un 4ème album pour 2023.
DJ DJEL est né à Marseille en 1974. Il est DJ, beatmaker, graffeur, formateur et organisateur d’évènements Hip-Hop. De 1998 à 2006, il sort chez Sony Music plusieurs disques avec son groupe la FONKY FAMILY (plusieurs fois certifiés Or et Platine). Il fonde en 2007 le label DON’T SLEEP et a collaboré sur scène ou sur disque avec des artistes reconnus nationalement et internationalement : Oxmo Puccino, IAM, Akhenaton, Soprano, Kendrick Lamar, Napoleon Da Legend, Infamous Mobb. Il a fondé l’école de DeeJay, AKADEMIX avec l’AFFRANCHI et collabore avec l’AMI dans le cadre de HIP HOP SOCIETY. Il est également co-fondateur des soirées OLDSCHOOL PARTY et prépare actuellement son 4ème album.
Je souhaite développer un projet de recherche et de création musicales et sonores entre Atlanta et Marseille, un projet d’architecture sonore qui parle d’urbanisme, d’urbanité, d’unité et de culture musicale.
Depuis les années 2000 ces deux villes, où l’histoire et la politique impactent fortement le vécu des habitants, ont de multiples convergences que je souhaite révéler par le son.
Le projet « MarsTlanta » est donc un projet de création sonore basé sur une collecte de sources musicales et de prises de son de paroles et de bruits des rues des deux villes. Ces sons qui font notre quotidien, qui définissent notre environnement.
L’objectif est créer un pont entre Marseille et Atlanta par et pour la culture hip-hop en transmettant une analyse perçue sur le terrain : enrichir, transformer, défricher et déconstruire, pour reconstruire une vision singulière de ces deux pôles importants de notre culture.
Avec ma vision de plus de 30 ans d’acteur de la culture hip-hop, je veux donner un autre regard. Les portraits musicaux et sonores des villes offrent une vision unique qui nous permet de percevoir leur âme. Il s’agit de décrire la manière dont les habitants interprètent et partagent encore des souvenirs vivants qui associent musique, sons, époques et lieux. Les thèmes explorés seront multiples : architecture, sociologie, mouvements culturels et politiques, transformation des villes, déplacement des populations et gentrification. J’ai l’intention de travailler sur la prise de son et la MAO pour mélanger, associer, combiner les sons, les bruits, les rumeurs qui se trouvent dans nos environnements proches, ici et là-bas. Pour ce faire, il sera important pour moi de rencontrer et d’échanger avec des acteurs sociaux, des historiens, des urbanistes, des militants, des artistes et bien sûr la population sur place pour échanger avec elle sur ce qui caractérise son passé, son présent et son futur.
Marseille et Atlanta, ces deux villes du Sud marquées par leur histoire et en pleine transformation, terres de migrations et d’inégalités sociales, me semblent être les terrains idéaux pour cet exercice de miroir sonore.
A l’image d’Atlanta qui pèse fortement dans l’industrie du rap américain, Marseille a apporté une identité unique à la scène rap française, grâce à la spécificité du son de groupes comme IAM, la Fonky Family ou PSY4, ou plus récemment de Jul ou SCH. Les deux scènes partagent la volonté de défendre avec force une culture locale et de contrer le regard parfois dénigrant porté sur les villes secondaires et les périphéries.
Au-delà d’un phénomène générationnel, ces deux villes ont su transmettre ce sens de l’innovation musicale comme une signature. De l’originalité retentissante des morceaux d’Outkast à l’avènement de la Trap de T.I., on retrouve la même capacité d’innovation dans le rap marseillais, toutes générations confondues : du rap musical d’IAM, du street rap de FF ou de PSY4 aux sons newschool de Jul ou SCH.
Ces phénomènes artistiques ont eu un fort impact médiatique et ont certainement influencé l’idée qu’Altanta et Marseille sont des laboratoires de transition, suggérant que cette force d’innovation imprègne tous les aspects de la ville (art, culture et société, architecture, urbanisme). Mais ces transitions, a priori positives, peuvent aussi être violentes et générer des ruptures pour les habitants les plus fragiles. Il me semble intéressant de proposer une vision sensible de la réalité sur la façon dont l’urbanisme peut modifier, à marche forcée, la vie sociale et culturelle.
En partenariat avec
A.M.I – Aide aux Musiques Innovatrices
Fondée en 1985, et dédiée à l’origine au Festival MIMI, l’association AMI œuvre au développement artistique, culturel, citoyen et économique des territoires, dans un esprit d’intérêt général. L’AMI soutient plusieurs initiatives dans le secteur des ICC et plus particulièrement dans le secteur de la création et de la production musicale, tant au niveau national qu’international. Son champ d’action couvre notamment la mise en place de résidences artistiques, de festivals, et d’un incubateur d’entreprises culturelles.