Vanina Géré lauréate de la bourse Beauford Delaney
Art & Design
La Villa Albertine et FACE Foundation, en partenariat avec l’ambassade de France aux Etats-Unis et l’INHA et avec le soutien de la Fondation Ford, est fier d’annoncer le premier bénéficiaire de la bourse de recherche Beauford Delaney. Cette nouvelle bourse a été attribuée à l’historienne et critique d’art Vanina Géré pour son projet de recherche intitulé “Pirater les dispositifs de contrôle” : pratiques numériques politiques afro-américaines contemporaines (et au-delà). Grâce à cette initiative unique, elle recevra 20 000 dollars pour couvrir les dépenses liées à son projet de recherche aux États-Unis l’année prochaine.
L’édition 2021
Le jury de la bourse de recherche Beauford Delaney 2021 était composé de : Éric de Chassey, directeur général de l’INHA, Anne Lafont, directrice des études de l’EHESS, Richard Powell, professeur d’histoire de l’art à Duke University, France Nerlich, directrice du département des études et de la recherche de l’INHA et Anne-Claire Duprat, chargée de mission arts visuels aux Services Culturels de l’Ambassade de France aux États-Unis, désormais Villa Albertine.
La remise de la bourse a eu lieu lors du Festival d’Histoire de l’Art 2021, le 6 juin 2021.
A propos de la lauréate 2021, Vanina Géré
La lauréate de l’édition 2021 de la bourse de recherche Beauford Delaney, Vanina Géré, réalisera un projet intitulé “Pirater les dispositifs de contrôle” : pratiques numériques politiques afro-américaines contemporaines (et au-delà).
Pour sa recherche, Géré se réjouit de rencontrer et de discuter avec de nombreux artistes ainsi que des conservateurs et des écrivains. Après avoir commencé ses recherches à l’été 2021, elle prévoit de voyager à New York, Chicago, Philadelphie, Londres, Los Angeles et Berlin, et de mener ses investigations en collaboration avec des institutions majeures telles que Electronic Arts Intermix, Whitney Museum, MoMA, Kadist Foundation, MOCA Chicago, Brooklyn Museum, LACMA, MOCA LA, School for Poetic Computation, Studio Museum Harlem, Powerplant, Hammer Museum et plus encore.
Dans le contexte d’une visibilité accrue des luttes des Noirs pour la justice sociale aux États-Unis (#BlackLivesMatter, 2013) et d’une exposition toujours plus claire du mythe selon lequel les technologies informatiques et numériques sont sociopolitiquement « neutres », le continuum entre les appareils historiques de contrôle et les technologies contemporaines de surveillance ciblant les Afro-Américains – de l’esclavage historique à la violence policière actuelle – a été clairement mis en évidence par une série de travaux universitaires et militants au cours de la dernière décennie.
Le projet de recherche vise à fournir un aperçu des pratiques contemporaines d’artistes afro-américains et afro-diasporiques actifs aux États-Unis qui remettent en question les technologies informatiques, les logiciels et/ou les cultures numériques hégémoniques, avec la race (ainsi que le genre et l’identité sexuelle) comme préoccupation centrale. La majorité des douze artistes sélectionnés pour ce projet de recherche utilisent le code, la création de logiciels, la programmation informatique, l’animation 3D ou la réalité virtuelle dans le cadre de leur pratique multimédia ; nombre d’entre eux conçoivent les technologies informatiques et numériques à l’intersection de l’organisation communautaire et de l'(h)ac(k)tivisme. Bien que non homogène, leur travail résonne au sein d’un réseau cohérent qui met en avant l’art politique et une critique de l' »adieu au monde » qui caractérise l’ère numérique, en apportant chacun une présence politique forte et radicale à la scène artistique nord-américaine et internationale actuelle.
Une approche transdisciplinaire sera apportée au projet de recherche, qui s’appuiera sur les Software and Code Studies ainsi que sur les études afro-américaines et l’histoire de l’art contemporain. Une perspective plus large sera également introduite par le dialogue avec un certain nombre de conservateurs et d’écrivains qui ont été actifs dans la promotion de certains de ces artistes en particulier et des arts numériques politiques en général.
Les membres du jury ont particulièrement apprécié le projet pour la manière dont il dessine avec précision les contours de son sujet, de son corpus et de sa question centrale de recherche. Ils ont noté la clarté de la présentation méthodologique et admiré la qualité de l’art exposé par l’historien critique. A l’issue de la discussion du jury, le projet de recherche de Vanina Géré s’est notamment distingué par son ambition scientifique et sa focalisation sur des corpus nouveaux ou inédits.
En partenariat avec
Ford Foundation
La Fondation Ford est un organisme indépendant qui combat les inégalités afin de construire un avenir plus juste. Depuis plus de 85 ans, elle soutient des artistes visionnaires, à la pointe des changements sociétaux dans le monde entier, et s’efforce de renforcer les valeurs démocratiques, réduire la pauvreté et l’injustice, promouvoir la coopération internationale et contribuer aux progrès de l’humanité. Forte d’une dotation de 16 Md$, la fondation siège aujourd’hui à New York et possède une dizaine d’antennes régionales en Afrique, en Asie, en Amérique latine et au Moyen-Orient.
FACE Foundation
La Fondation FACE est une organisation américaine à but non lucratif qui se consacre au soutien des relations franco-américaines par le biais de projets culturels et éducatifs innovants. Avec le soutien d’entreprises, de fondations et de particuliers, FACE gère des programmes de subventions dans les domaines des arts du spectacle et des arts visuels, du cinéma, de la traduction et de l’enseignement secondaire et supérieur, tout en apportant un soutien financier aux festivals et autres initiatives culturelles franco-américaines.
Institut National d’Histoire de l’Art (INHA)
Haut lieu de l’histoire de l’art en France, l’INHA associe chercheurs et conservateurs des musées et des bibliothèques, en complémentarité avec les institutions dévolues à cette discipline en France et dans le monde.