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Euridice Zaituna Kala

Artiste Plasticienne
Septembre-Novembre 2023

  • Arts visuels
  • New York

« Provoque-t-on une rencontre avec nous-même, lorsque l’on traverse la vitre ? Sommes-nous sensibles à la façon dont l’identité est complexifiée par les autres, l’extérieur, les passants, les bruits de la ville, etc. ? »

Je m’appelle Euridice Zaituna Kala. Je suis née au Mozambique en 1987, j’ai vécu et étudié la photographie à Johannesburg et depuis plus de 5 ans je vis et travaille en France. 

 

Mon travail d’artiste visuel se concentre sur la recherche et la mise en évidence de la multiplicité des récits au sein de périodes historiques, révélant les opacités de l’Histoire – je propose des œuvres qui ouvrent un autre point de vue sur le récit historique ; dans la continuité de l’idée de Senghor de retrouver et bâtir « le royaume de l’enfance ». Mon travail, axé sur les métamorphoses, les manipulations et les adaptations de l’histoire, prend la forme d’installations, de performances, d’images, d’objets et de livres. 

 

Mon intérêt pour les archives, personnelles ou collectives, m’a formée à différents protocoles de recherches et a fortement influencé ma production d’œuvres. À l’occasion de ma résidence à New York, je souhaite établir un large catalogue sonore. 

 

Mes projets de recherche et de production et d’exposition récents incluent : Je suis l’archive (2020) et SEA(E)SCAPES DNA : Don’t (N)ever Ask (2022). Le premier projet : Je suis l’archive (2020), m’a permis de travailler avec le catalogue d’images du photographe Marc Vaux, témoin et acteur majeur de la scène artistique de Montparnasse des années 20 jusqu’aux années 70 . J’ai alors commencé à rechercher des figures familières à partir de mes souvenirs et de mes références personnelles : Joséphine Baker, James Baldwin, mon propre père Getulio Mario Kala… 

 

Le projet SEA(E)SCAPES DNA: Don’t (N)ever Ask (2022), représente l’aboutissement d’une recherche de 7 ans autour du navire négrier Sao Jose Paquete d’Africa (1794). Ce navire parti d’Ilha de Mozambique et qui fera naufrage sur la côte du Cap en Afrique-du-sud, portait dans ses cales 400 Mozambicains réduits en esclavage et portés disparus à la limite entre l’Océan Indien et l’Océan Atlantique. 

 

 

Diplômée en Photographie expérimentale a la Market Photo Workshop, à Johannesburg, Afrique du Sud en 2012. Lauréate de la Bourse Villa Vassilieff/ ADAGP (2019-2020), Euridice Zaituna Kala sera résidente à  la Villa Médicis à Rome en 2022-2023. Elle a présenté de nombreuses performances dont Sea(E)scapes : Séance d’écoute au Jeu de Paume, Paris (2022). Ses expositions individuelles incluent : Sea(E)scapes DNA : Don’t (N)ever Ask (2022) a la galerie Salon H Paris, et Je suis l’archive, I the archive (2020) à la Villa Vassilieff, Paris. Euridice Zaituna Kala a participé à de nombreuses expositions collectives et résidences. Son travail sera inclus dans la 5ème édition de la Biennale de Casablanca (2022-2023). Elle est également la fondatrice et co-organisatrice de e.a.s.t. (Ephemeral Archival Station), un laboratoire et une plateforme de projets de recherche artistique, établis en 2017.    

Ma période de recherche se concentre sur la construction d’une cartographie de l’histoire de style international de l’architecture de la ville de New York, à travers un catalogue sonore qui se plongera dans les archives vivantes que sont le Pan Am Building-MetLife (1963), le Seagram building (1956-1958), ainsi que d’autres bâtiments emblématiques (siège des Nations Unies, etc.)… Ce style emblématique est fortement inspiré des premiers bâtiments « vitrine », construits à la fin du 19ème siècle, qui coïncide avec les grandes expositions coloniales internationales. 

 

Je m’intéresse à ce style architectural particulier, car leur matériaux premiers, verre et métal, sont des matériaux de prédilection  pour observer et/ou créer des moments « hétérotopiques » (Michel Foucault) : lorsque l’on traverse la vitre, provoque-t-on une rencontre avec nous-même ? Sommes-nous sensibles à la façon dont l’identité est complexifiée par les autres, l’extérieur, les passants, les bruits de la ville, etc. ? 

 

Au cours de ma résidence, je prévois également d’élargir cette cartographie historique à  de nouvelles géographies, informées par la nature évolutive du style et son impact social. Je m’intéresserai aux projets de logements sociaux dans et autour de la ville destinés majoritairement à la ghettoïsation des Afro-Américains et des Latinos, aux constructions les plus récentes comme celle du 111W57, mais également  aux lieux de mémoire, d’absence, tels que le mémorial et musée du 9/11. 

 

Le  logement représente un défi majeur pour les méga-métropoles, telles que NYC:  comment construisons-nous pour d’immenses populations et comment s’y répartissent-elles ?  Dans mon travail, et à travers mes recherches et mon parcours au sein des archives, je concentre mon attention sur les espaces dotés d’une grande force symbolique ; comme le « Crystal palace », bâtiment emblématique du style international qui se constitue majoritairement de verre et de fer. Ce courant architectural a largement inspiré la façon dont les environnements urbains ont été bâti, a déterminée l’utilisation de l’architecture comme outil de désagrégation sociale, devenant par ailleurs emblè me d’un certain capitalisme, tel qu’on peut le voir à Manhattan dans ses alignements d’immeubles de prestige. 

 

J’espère rencontrer un groupe transdisciplinaire de praticiens : architectes, artistes et historiens… Pendant la résidence, je souhaite produire et alimenter un catalogue de sons avec des enregistrements de terrain collectés dans des bâtiments historiques de style international tels que le Pan Am Building-MetLife (1963), le Seagram building (1956-1958). J’aimerais également comprendre les développements historiques du logement social, dont certains ont aliéné des ensembles de populations noires américaines, comme les « projects » à Queensbridge, Promonok à NYC. Il me semble aussi important de regarder le mémorial du 9/11 ainsi que le musée, afin de continuer d’explorer les sujets autour de la mémoire, de l’absence et du vide. Ce qui était et n’est plus… 

 

En partenariat avec

Bétonsalon

Bétonsalon développe ses activités de manière collaborative avec des organisations locales, nationales ou internationales. La programmation comprend des expositions monographiques ou collectives d’artistes émergent·es, réémergent·es, confirmé·es ou oublié·es, des événements pluridisciplinaires avec la meilleure qualité d’écoute et d’échanges possible, des actions de médiation et des recherches sur les pédagogies expérimentales, des résidences de recherche et de création, des projets hors les murs qui se tissent avec des publics et des structures de proximité, des actions encore non répertoriées. Bétonsalon est une association à but non lucratif créée en 2003. Inséré au sein du campus de l’Université Paris Cité, dans le 13e arrondissement depuis 2007, Bétonsalon – centre d’art et de recherche est un établissement culturel de la Ville de Paris.

 

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1014

Dans un monde interconnecté, le partenariat transatlantique reste important. Au cœur de la métropole new-yorkaise, 1014 crée un espace permettant d’explorer ensemble les défis et les possibilités qui se présentent à l’échelle mondiale – à travers le monde de la culture, des idées et de la société. Grâce à ses composantes numériques, 1014 étend sa portée au-delà de la ville. Des conférences, des performances et des expositions ouvertes à tous offrent des perspectives des deux côtés de l’Atlantique. Les programmes sont gratuits. 1014 favorise les collaborations, en forgeant des partenariats individuels et institutionnels.

 

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