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Felipe Ribon

Designer
Octobre - décembre 2023

Photo by © Raf Studio

  • Design & Métiers d'art
  • New York

« Si la recherche de nouveaux territoires pour le design est le fil d’Ariane qui donne à mon travail sa cohérence, le postulat d’une nouvelle éthique pour le design nous impose d’interroger nos modèles et de repenser notre définition du confort. »

Quel rôle joue le design dans la construction du bien-être humain? Ce questionnement est le fil conducteur de mon travail où chaque projet se construit par une méthodologie transdisciplinaire. Après des études d’ingénieur à l’École des Mines en France, je suis diplômé de l’École nationale supérieure de création industrielle (ENSCI – Les Ateliers) à Paris, en design industriel en 2008.  

 

J’ai alors entamé l’exercice de ma profession en explorant l’influence du design dans notre rapport à la santé à travers des projets liés à l’hygiène du corps physique et mental : Une autre salle de bain (2010) avait pour ambition la redéfinition de l’hygiène depuis une perspective plus large et responsable, alors que Mind the gap (2014) proposait une typologie d’objets nous permettant d’explorer les méandres de l’inconscient à travers des processus d’hypnose. Par la suite, j’ai élargi le champ de mes recherches vers des voies plus subtiles, en lien avec notre perception. Objets-médiums (2015), Corps subtils (2016), The Host (2018) et Osmos (2019) sont une constellation de projets par lesquels j’ai réussi à dépasser la stricte appréciation matérielle du design en créant des systèmes ouverts, mis à la disposition de tous nos sens et de notre esprit. 

 

Au fil de ces entreprises j’ai été recompensé par de nombreux prix; le prix du public de la Villa Noailles, le prix « Best of the Best » du Red Dot Design Award (Allemagne et le Grand Prix de la création de la Ville de Paris en 2009. J’ai remporté le Audi Talent Award en 2013 et en 2016, le diffuseur de parfum Osmos, créé en duo avec l’orfèvre Nicolas Marischaël, a reçu le 16e prix Liliane Bettencourt. J’ai également été par le passé résident de la Villa Medicis à Rome, puis de la Villa Kujoyama à Kyoto.

 

 

Né en Colombie en 1981, Felipe Ribon vit et travaille à Paris. Son travail puise dans les terrains de l’impalpable, donnant comme résultat des objets et des photographies destinés à stimuler les voies de la perception. Il cherche à imaginer de nouveaux domaines pour le design, en contournant les frontières établies par le rationalisme cartésien. Le rejet des restrictions conceptuelles, la remise en question des idées préconçues et la méfiance à l’égard des évidences sont des facteurs clés de sa démarche.   

 

Né aux États-Unis pendant les années 1960, le terme « comfort food » fut popularisé par Liza Minelli dans les années 1970 lorsqu’elle faisait référence à l’émotion que suscitait chez elle le fait de manger un hamburger. Aujourd’hui, l’usage du terme s’est généralisé et renvoie à toute nourriture ayant un attrait généralement nostalgique ou sentimental. Le choix du mot confort doit interpeller le design où l’usage du terme renvoie à l’ensemble des commodités matérielles qui procurent le bien-être, et néglige trop souvent toute une dimension d’aspects impalpables mais qui ont une répercussion radicale sur nos corps. C’est là que se place toute la problématique du sujet et le point de départ d’une recherche paradoxale pour le design : une discipline née de la promesse d’un monde meilleur, qui a placé la fonction de l’objet au centre de la recherche d’un confort sans limite.

 

S’il est vrai que la recherche de nouveaux territoires pour le design est le fil d’Ariane qui donne à mon travail sa cohérence et sa solidité théorique, le postulat d’une nouvelle éthique pour le design nous impose d’interroger nos propres modèles et de repenser, dans le cadre de cette résidence, notre définition du confort. Interroger la fonction du « comfort food » et révéler les émotions réelles ou fantasmées qu’ils procurent, passe également par une réflexion sur les dérèglements liés à nos excès, à la société de consommation, aux surproductions industrielles, à ses déchets et à ses vices. Entre la gastronomie, la photographie et le design industriel, le projet Comfort goods vise à mettre en résonance les savoirs populaires liés à la nourriture et l’idée d’un chez-soi. 

Le projet Comfort Goods propose d’approfondir la notion de « comfort food » dans le contexte nord-américain en enquêtant sur le lien qu’elle entretient avec le bien-être. Cette recherche se réalisera depuis les problématiques et les méthodologies du Design. La résidence à Brooklyn sera l’occasion de découvrir l’ensemble des plats associés au « comfort food ». Ce borough est le contexte idéal pour mener un travail de terrain et approfondir dans les éléments qui caractérisent la culture gastronomique américaine dans son dialogue avec les diasporas ttaliennes, afro-américaines, latinos, caribéennes, asiatiques, juives, et toutes celles qui prospèrent et se transforment dans le territoire. 

En partenariat avec

WantedDesign

Créée en 2011, WantedDesign est une plateforme dédiée à la promotion du design et à l’encouragement de la communauté créative aux Etats-Unis et à l’internationale, à travers l’organisation d’évènements, de discussions et de partenariats. Elle organise chaque année le salon WantedDesign Manhattan, au cœur de la New York Design Week aux côtés de la foire ICFF.   WantedDesign est accueilli depuis 2014 par Industry City. Ils se sont associés pour lancer un nouveau programme de résidences de design au cœur de ce qui est devenu le hub de design le plus créatif, dynamique et diversifié de New York.  Avec les conseils de l’équipe de WantedDesign et la création d’un espace de travail sur le campus d’Industry City, le programme de résidences internationales Industry City + WantedDesign offre aux résidents internationaux une chance de s’immerger dans cette communauté créative pour construire leur réseau, s’inspirer de la ville de New York, et nourrir et préparer de nouveaux projets.   

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Fondation Bettencourt Schueller

La Fondation Bettencourt Schueller s’applique à incarner la volonté d’une famille, animée par l’esprit d’entreprendre et la conscience de son rôle social, de révéler les talents et de les aider à aller plus loin, dans trois domaines qui contribuent concrètement au bien commun : les sciences de la vie, les arts et la solidarité. À la fois fondation familiale et reconnue d’utilité publique depuis sa création, en 1987, la Fondation Bettencourt Schueller entend « donner des ailes aux talents » pour contribuer à la réussite et à l’influence de la France. Pour cela, elle recherche, choisit, soutient, accompagne et valorise des femmes et des hommes qui imaginent aujourd’hui le monde de demain, dans trois domaines qui contribuent concrètement au bien commun : les sciences de la vie, les arts et la solidarité. 

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