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Essé Dabla-Attikpo

Programmatrice indépendante
Octobre 2022

  • Arts visuels
  • Musique
  • Atlanta

« Je suis persuadée que l’art et les images – fixes ou animées, anciennes ou récentes – peuvent changer notre perception du monde et contribuer à une meilleure connaissance de soi. »

Je m’appelle Essé « Essenam » Dabla-Attikpo. Je suis originaire du Togo et du Bénin, et je vis à Accra, au Ghana, depuis 2013. Je suis programmatrice, conseillère artistique et productrice culturelle indépendante, et également spécialiste de l’art contemporain ouest-africain et de la production d’événements culturels. 

  

Comme j’ai toujours été entourée de gens très créatifs – une tante styliste, un père écrivain, un grand frère rappeur, Dj et artiste visuel –, j’ai eu envie de travailler dans les médias, l’art et la communication, si possible en Afrique. Grâce à mes études, j’ai acquis les outils qui m’ont permis de travailler avec des artistes dans un environnement interculturel. 

 

Je me suis installée à Accra dans le cadre de mon stage de master. Dès ma descente d’avion, on m’a emmenée au fameux Republic Bar, au cœur de cette capitale dynamique, où l’on m’a présenté de nombreux créateurs dont le travail m’a fascinée. Très vite, j’ai collaboré avec yoyo tinz, une association locale qui préserve et fait la promotion de la culture hip hop, au Ghana et ailleurs. Nous avons depuis produit le tout premier festival de hip hop du pays, mais aussi des documentaires, des podcasts, des entretiens avec des artistes, des sessions d’écoutes d’albums, etc. 

  

Au cours des deux années que j’ai passées à Lagos, au Nigeria, j’ai approfondi ma connaissance des arts visuels ouest-africains. J’y ai découvert un monde de l’art en plein essor, avec de nombreuses nouvelles galeries, et marqué par les premières éditions de la foire ArtX et de la Biennale de Lagos.  

  

Depuis 2018, je développe This No Be Art, un cabinet d’expertise artistique grâce auquel nous programmons des expositions, proposons des expériences autour de l’art contemporain et promouvons des collectionneurs d’art africains ou d’origine africaine. Je nourris en parallèle ma passion pour le hip hop. Mes recherches actuelles, sur la représentation de la condition noire par les artistes visuels noirs dans le hip hop, se situent au croisement du hip hop et de l’art contemporain. 

  

Essé « Essenam » Dabla-Attikpo est une programmatrice et conseillère artistique indépendante. Spécialiste de la production d’événements culturels, elle exerce depuis près de dix ans en Afrique de l’Ouest. Ses centres d’intérêt sont l’art contemporain et les cultures urbaines africaines. Elle est l’une des directrices de yoyo tinz, une organisation qui préserve, documente et assure la promotion de la culture hip hop. Elle est également la fondatrice du cabinet d’expertise This No Be Art. 

 

Essé Dabla-Attikpo est la première résidente de la Bridge Residency, un partenariat entre l’African Diaspora Art Museum of Atlanta (ADAMA) et la Villa Albertine. La Bridge Residency crée des espaces de rencontres pour que les Africains et les personnes d’origine africaine puissent interagir sur leurs expériences à Atlanta, une ville connue dans le monde entier comme l’une des plateformes incontournables de la communauté noire dans les domaines artistique, économique, éducatif, politique et, de plus en plus, technologique.

« Black Gaze, Black Bodies » est un projet multimédia itinérant qui examine et déconstruit les représentations négatives de la masculinité noire, à commencer par le modèle des rappeurs et des artistes de hip hop noirs. 

 

Je souhaite non seulement montrer comment les cultures noires, et le hip hop en particulier, ont toujours été sources d’inspiration, mais aussi créer un projet audiovisuel riche et complexe à la gloire de la culture hip hop, des corps, de la condition et des masculinités noirs, dans toute leur diversité. 

 

Cette étude sera suivie d’une exposition, fin 2022 ou en 2023, à Lagos, au Nigeria, et à Accra, au Ghana. « Black Gaze, Black Bodies » s’inspirera de la technique antiphonique, courante dans le hip hop, et servira de cadre à des discussions et des échanges où les visuels du continent africain et d’autres pays (dont les États-Unis) se répondront et fourniront matière à questionnement. 

  

Qu’est-ce qui a motivé un tel projet ? Mon expérience personnelle, tout simplement. Comment appréhende-t-on la vie quand on est Noir ? Quand notre présence et notre existence sont constamment remises en question, quand on lit tous les jours que les nôtres font l’objet de discriminations, même en temps de guerre (comme en Ukraine actuellement), qu’ils sont tués par ceux qui sont censés les protéger (George Floyd, Adama Traore, Oury Jalloh… La liste est longue), ou qu’ils mettent fin à leurs jours du fait de leur extrême détresse mentale (le taux de suicide augmente chez les hommes noirs dans le monde entier) ? 

La culture hip hop a émergé dans les années 1970 aux États-Unis, et Atlanta a été par la suite l’une des villes majeures de son développement. Un demi-siècle après, les principaux acteurs du secteur – les hommes noirs – sont encore incompris. L’image que l’on véhicule d’eux est faussée, alors même que leur influence sur la culture populaire, la mode, le cinéma, etc., est immense. 

  

Je souhaite utiliser ma résidence dans le pays où est née la culture hip hop pour me documenter, mais aussi collecter et créer du contenu pour une future exposition. 

  

J’aimerais récupérer des magazines sur la culture hip hop, interviewer des rappeurs d’Atlanta, faire l’inventaire des paroles de leurs chansons, acheter des livres sur la condition noire et sur les artistes de hip hop noirs, et travailler avec un photographe pour créer des portraits iconoclastes de ces artistes. 

En partenariat avec

La Place

La Place, lieu d’expression dédié au hip-hop, La Place a pour mission de promouvoir l’ensemble des esthétiques et pratiques artistiques de ce mouvement culturel, ainsi que ses prolongements dans les arts visuels ou le cinéma, à travers des actions de diffusion, de transmission, de soutien à la création et d’accompagnement. Situé au cœur de Paris, sous la canopée des Halles, La Place est équipée d’une salle de concert, d’un studio de diffusion et de création, d’un espace d’exposition, d’un bar et dispose de 8 espaces de création, adaptables à toutes les pratiques (enregistrement, répétition, montage vidéo, arts graphiques, danse…).

 

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ADAMA

ADAMA (African Diaspora Art Museum of Atlanta) est un musée innovant présentant l’art contemporain et la culture de la diaspora africaine. ADAMA amplifie les diverses voix de notre famille mondiale en créant des expériences immersives, en cultivant l’apprentissage partagé et en facilitant des points de connexion significatifs.

 

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