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Constance Rivière

Autrice
Juin 2022 et Octobre 2022

François Bouchon / Le Figaro

  • Littérature
  • Boston
  • New York

“L’Amérique de Wiseman est celle des invisibles, des voix et visages effacés par des logiques institutionnelles.”

J’ai rencontré Frederick Wiseman il y a 25 ans. Il avait alors soixante-douze ans, j’en avais dix-sept. A cette époque, je rêvais de découvrir l’Amérique et de faire du cinéma. Il m’a aidée à trouver une famille où je suis restée deux mois comme jeune fille au pair, m’échappant pour apprendre à ses côtés à monter des films, avec des ciseaux et de la colle pour donner sens à des dizaines d’heure de pellicule. Je suis revenue vivre à Boston pour y écrire un mémoire de philosophie sur un de ses films, Welfare, tourné dans les années 1970 dans un centre d’aide sociale à New York. Depuis je suis habitée par son œuvre qui est une fresque sans commune mesure de l’Amérique de 1967 à nos jours, d’est en ouest, du nord au sud, des montagnes rurales aux centres commerciaux des grandes villes, des quartiers métissés de New York à Monrovia Indiana.

J’ai commencé l’année dernière à écrire un récit en forme de voyage dans l’Amérique de Wiseman. Pour raconter une autre histoire de l’Amérique. Et pour donner à lire Wiseman à celles et ceux qui n’ont pas encore la chance de connaître son œuvre, lui qui est aujourd’hui une légende du cinéma pour certains, un inconnu pour beaucoup. Il n’existe en France sur ses films, outre de nombreux articles dans les journaux, qu’un recueil de (très beaux) textes sur ses films publié chez Gallimard et des ouvrages universitaires avec une approche de critique cinématographique. Mais personne à ma connaissance ne s’est intéressé à la dimension romanesque de son œuvre et de sa vie.

Je commencerai ma résidence à Boston, où je m’installerai dans sa maison où il n’habite plus depuis des années, au milieu de ses archives, pour remonter le fil de sa vie en même temps que celui de ses œuvres. Être dans le lieu pour sentir et comprendre. Chercher aussi des images, des photographies de tournage… J’irai ensuite à New York où il a tourné plusieurs films, revoir les lieux et ce qu’ils sont devenus, les photographier aussi. Et le retrouver car il sera en plein étalonnage de tous ses films les plus anciens dans un studio new yorkais. Lors de la seconde partie de la résidence, je partirai sur les traces de ses films les plus marquants, avec un carnet et un appareil photo, de Monrovia dans l’Indiana (ville qu’il a filmé à la veille de l’élection de Donald Trump, où il a obtenu plus de 80% des votes), à Dallas où il a posé sa caméra dans le magasin Neiman Marcus, au centre d’accueil pour femmes battues de Tampa et dans le ghetto noir de Chicago (Public Housing).

En partenariat avec

Editions Stock

Stock est une maison d’édition française, filiale de Hachette Livre. Depuis le milieu du XXe siècle, Stock se spécialise dans la littérature étrangère et la non-fiction.

 

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