Sepideh Farsi
Cinéaste
Janvier-février 2025
- Cinéma
- New York
« Un projet de film sur deux figures féminines de premier plan, non seulement dans le spectre iranien, mais aussi sur la scène internationale. L’une pour avoir été partie intégrante du socialisme international, ayant vécu plusieurs soulèvements et combats au Venezuela, à Cuba, en Algérie et enfin en Iran, et l’autre pour avoir été l’une des dernières reines vivantes. »
Arrivée à Paris en 1984 à 18 ans, je fais des études de maths, tout en pratiquant de la photographie N&B, puis j’enseigne les mathématiques pendant plusieurs années, avant de bifurquer vers le cinéma au milieu des années 90. Depuis, j’ai pratiqué à peu près tous les formats de film existants, y compris l’animation, en réalisant LA SIRENE (film d’ouverture à Berlinale 2023 – Compétition à Annecy). Pour moi, l’art et l’engagement se chevauchent souvent.
Née à Téhéran en 1965, Sepideh Farsi sort très jeune dans la rue pour photographier des manifestations politiques, puis découvre le cinéma à l’âge de 16 ans et décide de faire des films. La même année, elle est arrêtée et passera presque un an en prison. À sa sortie, elle est bannie de l’université et perds ses droits. Elle doit quitter le pays pour pouvoir faire des études et s’installe à Paris en 1984. Après des études de mathématiques et plusieurs années de photographie, elle revient à son amour de cinéma et commence réaliser des vidéos d’art, des documentaires puis des longs métrages de fictions séleCctionnés à Locarno, Rotterdam et Toronto, et primés dans de nombreux festivals à travers le monde. Parmi ses films, « Téhéran sans autorisation », « Red Rose » ou encore « 7 Voiles » et « Harat ». Artiste engagée, Sepideh Farsi a tourné ses films entre l’Iran, l’Afghanistan, l’Inde, la Grèce et la France. LA SIRENE, son dernier film, est un long-métrage d’animation, manifeste anti-guerre (film d’ouverture de la section Panorama – Berlinale 2023 et compétition au festival d’Annecy). Elle développe en ce moment « Torrents de vie » prochain projet de long-métrage (projet de résidence à la Villa Albertine), ainsi que son premier roman graphique (qui sera ensuite porté à l’écran) « Mémoires d’une jeune fille pas rangée » qui s’inspire de sa propre vie.
Le téléphone sonna un jour du printemps 2017, et j’appris que Vida avait eu un AVC et était dans le coma. Elle n’a jamais rouvert les yeux. Elle est décédée presque à 80 ans, et avec elle, une figure importante de l’activisme féministe de gauche iranien disparaissait dans les mois qui ont suivi sa perte. J’étais obsédée par son passé et j’ai plongé dans ses livres (3 volumes, 2 de ses mémoires de prison et un sur sa vie) et j’ai découvert l’histoire de son amitié avec la reine d’Iran, Farah Diba-Pahlavi. Elles avaient été les plus proches amies durant leurs années d’études à Paris dans les années 50. C’est ainsi que « Torrents de vie » a vu le jour. Un projet de film sur deux figures féminines de premier plan, non seulement dans le spectre iranien, mais aussi sur la scène internationale. L’une pour avoir été partie intégrante du socialisme international, ayant vécu plusieurs soulèvements et combats au Venezuela, à Cuba, en Algérie et enfin en Iran, et l’autre pour avoir été l’une des dernières reines vivantes. Et sur leur amitié durable, commencée à Paris, où toutes deux se sont retrouvées en exil, après avoir fui le nouveau régime iranien.
Lorsque la famille royale iranienne a fui l’Iran en janvier 1979, elle a dû traverser plusieurs pays, dont le Panama, les États-Unis, le Maroc, avant de finir au Caire (Égypte), où le Shah, qui souffrait d’un cancer, est décédé. L’épisode où il a été hospitalisé à New York est d’une grande importance, car ils couraient un grand risque d’être remis au régime iranien et ont dû fuir une nouvelle fois. Depuis lors, une partie de la famille royale et de nombreux membres du cercle rapproché de la famille royale vivent aux États-Unis. L’objectif de ma résidence serait de visiter l’hôpital de New York et les endroits où ils ont séjourné pendant ces périodes, et de rencontrer un certain nombre de personnes qui ont vécu cette période avec eux ou qui ont mené des recherches sur le sujet.
En partenariat avec
REVE D’EAU PRODUCTIONS