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Paul-Aimé William

Doctorant en Histoire de l'art
Janvier - février 2023

Thibaut Chapotot

  • Arts visuels
  • Sciences humaines et sociales
  • Atlanta
  • New York
  • Washington, DC

« Dans ce cheminement, plusieurs sujets émergeront dont celui de l’artiste noir et de son art, au regard de l’histoire coloniale et esclavagiste des États-Unis. »

Parti de Guyane pour étudier en métropole en raison de l’absence de filière en art plastique, j’ai évolué entre l’Université Paris 8, le militantisme dans le collectif d’artistes AFRIKADAA et le monde de l’art parisien. Je suis actuellement en doctorat à l’École des hautes études en sciences sociales et travaille principalement à Cayenne en Guyane, ma thèse portant sur l’art contemporaine en Guyane depuis 1969. Faire de la recherche dans un domaine singulier comme l’histoire de l’art depuis cette terre qui subit de nombreuses formes d’extractivisme est ma manière de résister, d’aborder de manière croisée des problématiques sociales, politiques et esthétiques dans ce coin de la Caraïbe. J’aborde mon nouveau travail de recherche sur l’historien de l’art africain américain James Amos Porter avec une grande humilité compte-tenu de la gravité de ses travaux et avec une intense proximité du fait que les Etats-Unis représentent l’un des territoires coloniaux ayant connu l’Esclavage des humanités africaines… En effet, les recherches, créations et débats sur la condition des noirs dans le monde répondent, depuis le milieu du XVIe siècle, à des questions et violences anti-noires qui sont toujours à l’œuvre aujourd’hui.

 

Paul-Aimé WILLIAM est doctorant en histoire de l’art (EHESS & IMAF — Institut des mondes africains) sous la direction de Carlo CELIUS. Il est aussi membre de la revue d’art contemporain, AFRIKADAA. Sa thèse intitulée « Art contemporain en Guyane (1969-2020) : esthétique, communauté, mondialité » est une enquête sur l’implantation et le devenir des expressions de « l’art contemporain » sur le territoire guyanais à l’aune des arts des communautés de Guyane.  

Mon projet de recherche intitulé « James Amos Porter, historiographie et humanités de l’art africain-américain. Du moderne au contemporain. » est une étude historiographique, ce qui revient à analyser les écrits de l’historien de l’art jusqu’à sa conférence de 1966 titrée « L’art afro-américain contemporain » au Premier Festival Mondial des Arts Nègres de Dakar.

James Amos Porter est un historien de l’art et une figure clé de l’art africain américain. En 1943, il publie Modern Negro Art, l’un des premiers ouvrages dédiés à l’art africain américain écrit par un africain américain. La critique radicale et historiographique de James Amos Porter éclaire d’une manière panafricaine les accomplissements et processus de mutation qui construisent notre contexte contemporain. Effectivement, le livre inachevé de l’auteur, The Black Artist « aurait intégré ses réflexions sur les influences artistiques africaines dans le monde occidental et ses vastes recherches à Cuba et en Haïti [et au Brésil] ».

Reste à nous, désormais, d’éviter les confusions afin de refuser les cadres pratiques et théoriques racialisants. Afin de prendre connaissance des différents travaux de l’universitaire mais également artiste-peintre, je me rendrai sur les différents sites de conservation des archives de ou sur James Porter à Atlanta, New-York mais surtout à Washington DC où il a été professeur à la Howard University. L’objet de ma recherche est la conception d’articles scientifiques et l’écriture d’une traduction de The Negro Artist and Racial Bias.

Dans ce cheminement, plusieurs sujets émergeront dont celui de l’artiste noir et de son art, au regard de l’histoire coloniale et esclavagiste des États-Unis. À cela s’ajoutera une comparaison de ces réflexions avec les contributions des intellectuelles du « monde noir », pour reprendre un terme francophone.  

Washington DC est la capitale des États-Unis et la ville réunissant plusieurs musées nationaux consacrés aux communautés fondamentales de cette jeune nation. Parmi ces institutions, le National Museum of African American History and Culture me permettra d’avoir un aperçu des histoires des humanités noires au sein de la société américaine.

Les archives de James Porter ont été vendues aux enchères et sont désormais hébergées par l’Emory University d’Atlanta, mais le cœur de la vie de l’historien de l’art demeure à Washington DC, où il a enseigné à la Howard University. Cette célèbre université noire américaine organise le James A. Porter Colloquium, principal forum pour les universitaires, les artistes, les conservateurs dédié à l’art et la culture visuelle africains-américains. De plus, la bibliothèque de l’université était le lieu de travail de son épouse, Dorothy Porter Wesley. Cette historienne et bibliothécaire a fait du Moorland-Spingarn Research Center un important centre de recherche et de documentation « of Negro life and history ». Elle y publia de nombreuses bibliographies sur l’histoire africaine-américaine et les cultures africaines et leurs diasporas. James A. Porter lui a été reconnaissant pour sa contribution à l’écriture de son livre Negro Mordern Art. À cela s’ajoute, The David C. Driskell Center, dédié à un historien de l’art noir, élève et héritier de James Porter. Ses archives de recherche y sont conservées. Dans ces derniers se trouvent des notes relatives à James Porter mais il s’agit surtout de réflexions marquées par le cheminement de ce dernier. 

En partenariat avec

Institut National d’Histoire de l’Art (INHA)

Haut lieu de l’histoire de l’art en France, l’INHA associe chercheurs et conservateurs des musées et des bibliothèques, en complémentarité avec les institutions dévolues à cette discipline en France et dans le monde.

 

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