Gabriel Fontana
Artiste, designer
Aout-octobre 2025
- Arts visuels
- Los Angeles
« Le projet “Cheers” questionne les normes de genre, de sexualité et de beauté. À Los Angeles, Gabriel Fontana étudiera les stratégies utilisées par la communauté queer pour réinventer le cheerleading comme pratique émancipatrice. »
Je suis un artiste-designer indépendant et j’exerce dans le domaine du design social entre la France et les Pays-Bas, pays dans lesquels je conçois des projets qui mêlent sport, éducation populaire et pédagogies alternatives. J’envisage ma pratique du design comme transversale, aux frontières de l’art visuel et de l’art vivant et je m’intéresse également à la dimension sociale et politique du design.
Considérant le corps tel un outil d’apprentissage, mon champ d’étude et de réflexion interroge la manière dont nos corps expriment, intériorisent et reproduisent des normes sociales et genrées. Au travers de nouvelles formes de pédagogie, de jeux et de chorégraphies, mon travail artistique propose des outils d’exploration et d’expérimentation visant à déconstruire ces normes et à repenser nos relations sociales.
C’est dans ce contexte que le sport est devenu mon terrain de recherche et mon outil d’action principal. Mon travail consiste à se réapproprier les espaces sportifs et à réinventer leur pratique en tant que véritable pédagogie queer, profondément émancipatrice.
En partant de cette méthode, j’ai développé Multiform (2019) en collaboration avec la municipalité de Rotterdam ; un programme éducatif pour les écoles primaires et secondaires qui contribue à une éducation physique plus inclusive. Plus récemment, j’ai lancé la série Tournament of the Unknown (2021), un projet collaboratif qui à travers la reconstitution d’un événement sportif propose à différents publics de pratiquer et jouer de nouveaux modèles de société.
Artiste-designer indépendant, Gabriel Fontana exerce dans le domaine du design social. Diplômé de l’Ecole Supérieure d’Art et de Design de Saint-Etienne et de la Design Academy d’Eindhoven, Gabriel revendique une pratique transversale du design aux frontières de l’art visuel et de l’art vivant. Il explore la manière dont les idéologies façonnent les mouvements et inversement en positionnant le design comme une pratique sociale et politique. Particulièrement intéressé par le sport, sa démarche vise à interroger les espaces sportifs et à réinventer leur pratique en tant que pédagogie inclusive et queer. Il a conçu le programme éducatifMultiform (2019) en collaboration avec la municipalité de Rotterdam qui contribue à une éducation physique plus inclusive et il a également lancé la série Tournament of the Unknown (2021) qui propose au public de pratiquer de nouveaux modèles de société. Ces nouveaux sports ont été joués dans de nombreuses écoles en Europe et présentés dans plusieurs institutions prestigieuses. Son travail a été récompensé par de nombreux prix comme le Pierre Keller Award (2023), Dutch Design Awards (2023), Rotterdam New Talent Award (2018) et le prix du Forum Design de Paris (2018).
Le projet Cheers est une recherche en design qui étudie le cheerleading en tant que phénomène culturel et symbole national. Je vois dans ce projet l’occasion d’élargir ma pratique du design – axée sur les jeux et les chorégraphies – et de me consacrer à la recherche, combinée à d’autres esthétiques, d’autres disciplines et d’autres contextes culturels.
En tant que forme sociale et politique de danse, le cheerleading est emblématique de la jeunesse et est associé au prestige, au leadership et à la popularité. Cependant, les discours et l’imaginaire qui l’accompagnent façonnent le corps d’une certaine manière et coïncident avec un idéal patriarcal de beauté féminine et de sexualité objectivée. Diffusée par les médias et la culture pop, cette représentation a un impact qui s’étend bien au-delà des États-Unis et façonne notre compréhension des normes corporelles, du genre et de la sexualité.
Afin de mieux comprendre cela, j’étudierai pendant ma résidence la façon dont les communautés marginalisées se réapproprient et réinventent le cheerleading de manière à en faire une pratique d’émancipation.
Aussi, j’aimerais mener des recherches sur les conséquences des mouvements de justice sociale tels que #MeToo et Black Lives Matter sur la culture sportive américaine mais aussi mondiale.
En tant que designer intéressé par la justice sociale, le mouvement corporel et la sociologie du sport, les États-Unis représentent pour moi un champ de recherche et une opportunité de design fascinants.
Le sport est un aspect essentiel de la société américaine. Certaines des compétitions sportives les plus importantes et les plus regardées se déroulent aux États-Unis, comme le Super Bowl ou le NBA All-Star Game. Aussi, les compétitions sportives universitaires jouent un rôle important dans la culture sportive américaine, les médias et l’imaginaire qui sont diffusés et nous influencent dans le monde entier.
J’ai décidé d’ancrer mes recherches à Los Angeles afin d’explorer le phénomène mondial des « lifestyle sports » et de travailler avec l’organisation Cheer LA. Dans ce contexte, je suis particulièrement intéressé par la manière dont les pratiques sportives deviennent l’incarnation symbolique d’un mode de vie « californien », caractérisé par le bien-être, la richesse illimitée et les normes de beauté. Afin d’élargir mon champ de recherche, j’explorerai différents contextes sportifs, à savoir (1) les sports urbains (LA Venice Beach) ; (2) les clubs sportifs universitaires (ex. LA Pep Squad Club) et (3) les championnats nationaux grand public (ex. Super Bowl). Etudier ces trois contextes différents me permettra d’avoir une meilleure compréhension de l’implication sociale du cheerleading ainsi que de la manière dont la culture américaine façonne le sport et vice versa.
En partenariat avec
Fondation Bettencourt Schueller
La Fondation Bettencourt Schueller s’applique à incarner la volonté d’une famille, animée par l’esprit d’entreprendre et la conscience de son rôle social, de révéler les talents et de les aider à aller plus loin, dans trois domaines qui contribuent concrètement au bien commun : les sciences de la vie, les arts et la solidarité. À la fois fondation familiale et reconnue d’utilité publique depuis sa création, en 1987, la Fondation Bettencourt Schueller entend « donner des ailes aux talents » pour contribuer à la réussite et à l’influence de la France. Pour cela, elle recherche, choisit, soutient, accompagne et valorise des femmes et des hommes qui imaginent aujourd’hui le monde de demain, dans trois domaines qui contribuent concrètement au bien commun : les sciences de la vie, les arts et la solidarité.
La Ferme du Buisson
Située près de Paris, ancienne ferme du XIXème siècle, la Scène Nationale La Ferme du Buisson est un lieu unique, consacré aux arts et à la culture, leur fabrication et leur diffusion. Elle est dotée d’un Cinéma art & essai, d’un Centre d’Art Contemporain d’intérêt national, de plusieurs salles de spectacle.