Amala Dianor & Grégoire Korganow

A travers la communauté des DJs, nous souhaitons rencontrer les danseurs qui développent de nouvelles danses autodidactes. Nous sommes intéressés par la manière dont la nouvelle génération s’approprie les codes des danses hip hop et transpose les tensions sociales contemporaines pour construire sa propre identité chorégraphique. Dans trois villes des États-Unis, berceau de la culture hip hop, nous souhaitons nous immerger dans les milieux festifs underground, à la recherche de danses inédites, de vocabulaires nouveaux, de styles surprenants. Nous partirons à Chicago dans un premier temps pour y découvrir l’énergie créatrice des DJs, à Atlanta pour rencontrer la communauté noire organisée sous de nouveaux concepts, échanger avec eux, et à Los Angeles pour se projeter dans l’avant garde culturelle.

Mon parcours, débutant dans les années 90 par la pratique du hip hop et des danses traditionnelles du Sénégal, se nourrit inlassablement d’influences urbaines. Je suis bon connaisseur des danses autodidactes dans le monde et je souhaite aujourd’hui prendre le temps de revenir dans les lieux où ces danses émergent, en éprouver les mutations. Lors de cette exploration aux États-Unis, Grégoire Korganow composera un document visuel et sonore disparate sur les géographies, les flux, les spatialités, les contextes et les codes dans lesquelles se déploient ces nouvelles danses que je recherche. Ce n’est pas tant la danse qu’il enregistrera mais ce qu’elle raconte de ce « nouveau monde » et de celles et ceux qui la composent. Le mode de capture sera induit par l’expérience et pourra mêler photographie, prise de son et vidéo.

Dans le cadre de cette recherche, les rencontres pourront mener au recrutement de danseurs pour ma prochaine création qui associe Grégoire Korganow, intitulée DUB.

Amala Dianor et Grégoire Korganow souhaitent partir à la découverte de trois villes américaines, Atlanta, Chicago et Los Angeles, interprètes d’un monde de la danse en pleine mutation, avec des styles et techniques bien distincts (whacking, dancehall, hell, jookin, etc.). Ils se plongeront dans ces univers où la danse se pratique dans des espaces comme les salles de bal, les appartements, d’autres espaces de vie, ou dans la rue.

Cette résidence offrira aussi un déplacement dans ces trois villes très différentes, la possibilité d’un temps dédié à la recherche commune des deux artistes associés, les qualités d’une errance dans des lieux inconnus et parfois impénétrables. Cette quête aussi fragile que déterminée nourrira la prochaine création des artistes.