L’Academy Museum présente : “The Path of the Cat” (La route du chat) : centenaire de Chris Marker
Film
Ted Mann Theater
6067 Wilshire Boulevard
Los Angeles, US 90036
May 1, 2022 - May 26, 2022
Du 1e au 26 mai, l’Academy Museum présentera une rétrospective commémorant l’une des plus grandes figures du cinéma français : Chris Marker.
.A travers ses mélanges de fiction et de documentaire, ses explorations de l’espace et du temps, mais aussi sa quasi invention de la forme de l’essai cinématographique, le travail de Chris Marker continue d’inspirer après sa mort en 2012.
Né en 1921, Chris Marker est un personnage solitaire, dont la vie elle-même “joue avec faits et fiction”. Contrairement à ses homologues plus extravertis comme Agnès Varda ou Jean-Luc Godard, Marker envoie des images de son chat à la place de son propre portrait et refuse les interviews. Le nom Chris Marker même est un pseudonyme, son vrai nom étant Christian Bouche-Villeneuve. Bien qu’il soit en retrait par rapport à la société, ses films demeurent profondément liés à la politique et aux gens.
Cette rétrospective célèbre donc le centenaire du cinéaste, écrivain, journaliste, photographe, philosophe, et amoureux des chats. Au milieu d’un siècle marqué par la guerre et la révolution, la première expérience de Chris Marker au cinéma est de travailler sur le documentaire d’Alain Resnais à propos des camps de concentration nazis, Nuit et Brouillard (1956). Dans les années 1950 et 1960, ses œuvres prennent la forme de l’essai alors qu’il voyage en Chine, en Sibérie et à Cuba. En 1962, son désormais iconique court-métrage de science-fiction La Jetée recueille l’attention du monde entier, au moment où il filme parallèlement un documentaire tentaculaire sur la société française contemporaine, Le Joli Mai. Pendant cette même décennie, Marker est profondément influencé par le mouvement contre la guerre du Vietnam et par l’esprit révolutionnaire de mai 1968. Il prend ensuite une pause dans sa carrière d’auteur et commence à travailler avec le collectif de documentaristes activistes SLON. Il reprend son travail personnel dans les années 1970 et 1980, et s’intéresse à la technologie digitale dans les années 1990 et 2000.
Au programme :
Le Joli Mai
Dimanche 1e Mai | 14h
Dans ce documentaire monumental, Chris Marker descend dans la rue pour interroger des citoyens français sur l’état de leur monde et de la société en général. Le choix des personnages – plus d’un millier – varie en classe sociale et en âge, incluant même un hibou (figure récurrente dans l’œuvre de Marker). Filmé pendant la première période de paix depuis des décennies en France, le film offre un regard important et iconoclaste sur la société française.
Réalisé par : Chris Marker, Pierre Lhomme. Avec : Yves Montand, Simone Signoret (voix). 1963. 145 min. France. N&B. Anglais. DCP.
La Jetée
Jeudi 5 mai | 19h30
Suivi de Les statues meurent aussi
La Jetée est l’un des films de science-fiction les plus influents au monde, dont l’héritage le plus connu est probablement L’Armée des douze singes, un film de Terry Gilliam qui s’en est inspiré (le film de Marker avait lui-même été inspiré de Vertigo, d’Alfred Hitchcock). La Jetée est un roman-photo construit avec des images fixes, et retrace une expérience de voyage dans le temps qui se révèle circulaire dans un Paris postapocalyptique. Le film sera suivi du premier documentaire de Chris Marker, co-réalisé avec Alain Resnais et Ghislain Cloquet, Les Statues meurent aussi, un film censuré en France pour sa critique de l’histoire coloniale du pays.
La Jetée
Réalisé par : Chris Marker. Avec : Hélène Châtelain, Davos Hanich, Jacques Ledoux, Jean Négroni (voix). 1962. 27 min. France. N&B. Anglais. DCP.
Les Statues meurent aussi
Réalisé par : Chris Marker, Alain Resnais, Ghislain Cloquet. Avec : Jean Négroni (voix). 1953. 30 min. France. N&B. Français. 35 mm.
A bientôt, j’espère
Jeudi 12 mai | 19h30
Suivi de Classe de lutte
Juste avant les événements cataclysmiques de 1968, Marker part avec Mario Marret en tant que membres du collectif SLON à Besançon où les travailleurs du textile sont décidés à faire grève. Ils en enregistrent la mise en place fragmentaire, mais aussi l’esprit de solidarité qui en émane. Par la suite, lorsque les travailleurs qui ont collaboré avec le collectif sur A bientôt j’espère se sont déclarés mécontents du résultat, les cinéastes y sont retournés pour faire Classe de lutte. Sous le nom du groupe Medvedkin, leur but était d’apprendre aux travailleurs à faire leurs propres films. Ensemble, ces films figurent parmi les films les plus importants du cinéma engagé politiquement.
A bientôt, j’espère
Réalisé par : Chris Marker, Mario Marret. 1968. 39 min. France. N&B. Français. Digital.
Classe de lutte
Réalisé par : le groupe Medvedkin. 1969. 37 min. France. N&B. Français. Digital.
Le fond de l’air est rouge
Dimanche 15 mai | 14h
Le fond de l’air est rouge est l’exploration épique de Marker d’une période qu’il appelle la « Troisième Guerre Mondiale », entre 1967 et 1977. (Après la chute de l’Union soviétique en 1991, Marker a retravaillé le film.) Divisé en deux parties, ce film explore, dans un style particulier qui croise l’essai, le genre du found footage et celui de l’agitprop, la Guerre du Vietnam, la mort de Che Guevara, Mai 1968 et les soulèvements à Prague et au Chili. A travers un collage commenté, Le fond de l’air est rouge résiste à l’idée de tourner la page sur une décennie remarquable et traumatisante.
Réalisé par : Chris Marker. 1977. 180 min. France. Couleur. Anglais. 35mm.
Sans Soleil
Jeudi 19 mai | 19h30
Classique incontournable, le film iconique de Chris Marker est une sorte de récit de voyage qui invite le spectateur non seulement dans des paysages reculés mais aussi à l’intérieur de la nature même des images. Des lettres du double de Marker, le fictif Sandor Krasna, y sont lues par une femme alors qu’un mélange d’images filmées se déroulent à l’écran – certaines par Chris Marker tandis que d’autres sont des images d’archives. En captant une vie quotidienne et des rituels similaires au Japon et en Guinée-Bissau, le documentaire dévoile la nature et les limitations inhérentes à la mémoire humaine.
Réalisé par : Chris Marker. Avec : Alexandra Stewart (voix). 1983. 100 min. France. Couleur. Anglais. 35mm.
Chats perchés
Dimanche 22 mai | 14h
Suivi du Bestiaire de Chris Marker : 5 courts-métrages sur les animaux
Lorsque le graffiti d’un chat roux souriant apparaît dans Paris, Marker part à la recherche de cette mystérieuse mascotte. Sa quête joueuse le conduit dans les rues, dans le métro et jusque dans les annales de l’histoire des arts. Mais la recherche de Marker croise aussi le climat politique suivant les événements du 11 septembre et la montée de la droite en France. La projection sera suivie du “Bestiaire de Chris Marker”, une série de courts-métrages sur l’un des sujets favoris de Marker : les animaux. Chats, hiboux, éléphants et taureaux font l’objet, non pas d’un regard anthropomorphe, mais d’une observation curieuse et calme.
Chats perchés
Réalisé par : Chris Marker. 2004. 58 min. France. Couleur. Français/Anglais. Digital.
Chat écoutant de la musique
Réalisé par : Chris Marker. 1994. 3 min. France. Couleur. Muet. Digital.
An Owl is an Owl is an Owl
Réalisé par : Chris Marker. 1990. 3 min. France. Couleur. Anglais. Digital.
Zoo Piece
Réalisé par : Chris Marker. 1990. 3 min. France. Couleur. Muer. Digital.
Bullfight in Okinawa
Réalisé par : Chris Marker. 1994. 4 min. France. Couleur. Japonais. Digital.
Slon Tango
Réalisé par : Chris Marker. 1993. 4 min. France. Couleur. Muet. Digital.
Le Tombeau d’Alexandre
Mercredi 25 mai | 19h30
Après avoir fait des films au sein d’un collectif des années 1960 nommé d’après le réalisateur russe Aleksandr Medvedkin, Marker réalise un documentaire sur l’homonyme du groupe. Le film est à la fois un hommage à Medvedkin (qui était un Bolchévique engagé) et un voyage à travers l’histoire du cinéma. Il sert également d’histoire de la Russie et de sa place actuelle dans le monde.
Réalisé par : Chris Marker. 1992. 100 min. France. Couleur. Français. Digital.
Level Five
Jeudi 26 mai | 19h30
Présentation par le cinéaste Dennis Bartok
Lorsque Laura (interprétée par Catherine Belkhodja) perd son amant, elle se retrouve face à la tâche de finir son travail : un jeu sur ordinateur à propos de la bataille d’Okinawa, un événement majeur de la Seconde Guerre Mondiale. Dans ce thriller/documentaire de science-fiction, Laura fouille sur internet et s’entretient avec des experts, mais en découvre moins sur les faits que sur sa propre vie. Le film se tourne de nouveau vers l’un des thèmes centraux de Marker – la mémoire – ainsi que vers l’exploration de la sphère digitale.
Réalisé par : Chris Marker. Avec : Catherine Belkhodja. 1997. 106 min. France. Couleur. Français. DCP.
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