Yann Mirada
Ebéniste, designer
Mars, avril, mai 2025
- Design & Métiers d'art
- Boston
« Une enquête sur les traces du rocking chair, une icône du Design américain. Une résidence à la frontière des métiers d’art et du design – deux domaines qu’il m’importe de faire cohabiter, comme je m’y efforce dans ma pratique quotidienne. »
Mon parcours se fonde sur un besoin de saisir l’essence des êtres et des choses. C’est d’abord l’envie de témoigner et un attrait pour le travail documentaire qui me guideront vers la photographie de portrait et de reportage.
Ce premier médium me permet alors d’observer, déconstruire, comprendre et concevoir mais sa tangibilité est relative et je désire exprimer en volume un attachement aux choses qui m’habitent depuis l’enfance.
Ainsi j’aime collecter et questionner la structure des objets, des outils, du mobilier mais encore du monde organique, des plantes ou des squelettes.
C’est cette curiosité instinctive qui m’a guidé vers le design et l’artisanat d’art.
Les frontières qui séparent l’un de l’autre sont poreuses et ne dépendent en définitive que de la lecture que l’on en fait.
Ainsi mon métier est l’ébénisterie mais mon champ d’action demeure le Design.
Le souci d’une production artisanale à l’esthétique et à la conception sobre et sincère caractérise mon travail.
S’il montre un attachement au toucher, le choix du bois massif comme matériau premier répond aussi au souhait de ne camoufler ni la matière ni la structure d’un objet. Matière nue et structure apparente sont ainsi liées dans mes créations. L’objet se donne à voir tel qu’il est : la manière dont il est conçu devient une force esthétique.
Yann Mirada est un designer français (né à Lille en 1988), il vit et travaille à Saint-Malo. Diplômé en photographie à l’école des Gobelins en 2012. En 2013 il crée « Atelier YM », son studio de design et est diplômé de l’Ecole Boulle en 2018 en ébénisterie. Il est lauréat du Prix de Perfectionnement aux Métiers d’Art en 2019 (Ville de Paris).
Une enquête sur les traces du rocking chair, une icône du Design américain. Une résidence à la frontière des métiers d’art et du design – deux domaines qu’il m’importe de faire cohabiter, comme je m’y efforce dans ma pratique quotidienne.
Ce meuble n’est pas comme les autres : il questionne notre rapport au temps. Bien qu’il soit destiné au repos, son ascension dans la société américaine coïncide avec l’accélération du temps, la production à la chaîne, la marche en avant et la modernité comme si, incapables de nous arrêter, nous étions contraints de nous mouvoir quoiqu’il arrive.
L’enjeu est de considérer le rocking chair dans une acception plus large que celle de la technicité ou de l’artisanat : j’aimerais l’étudier dans sa forme esthétique, mais aussi dans une approche philosophique et culturelle. Il s’agirait de partir de la compréhension de la petite histoire d’un meuble, de sa fabrication et de son apparence, pour s’approcher de la grande Histoire.
Ancré à Boston, ce projet m’amènera aussi à explorer les États du Nord-Est de la Nouvelle Angleterre en allant à la rencontre d’artisans traditionnels, de collectionneurs, de designers et de chercheurs. En visitant, les musées, les ateliers, les communautés Shaker ou les anciennes manufactures je collecterai des images et des voix. Ce travail de captation à la fois documentaire et support pédagogique servira aussi de base à ma propre conception d’une version contemporaine du rocking-chair.
La Nouvelle Angleterre est le berceau des rocking-chairs.
Le Boston rocker en est un des plus emblématiques mais chaque région possède ses spécificités.
Lieu d’échanges commerciaux et culturels intenses, les grands ports comme celui de Boston ont été le creuset de nombreux progrès sociaux, politiques mais aussi techniques.
Aujourd’hui haut-lieu du savoir international, cette ville est le foyer de nombreux spécialistes et chercheurs dans des domaines qui touchent à la conception même du rocker. Le rapport au temps, au mouvement et à l’équilibre seront autant de sujets à explorer à leurs côtés.
Mais la nouvelle Angleterre est aussi une terre d’expérimentation d’idées nouvelles et le lieu d’implantation de communautés variées. C’est là que s’installent les premiers villages shakers qui subsistent encore aujourd’hui. Leur influence sur le Design moderne en fait une étape incontournable de mon voyage.
Terres de contrastes, ces états ont à la fois vu naître des fleurons industriels comme la Chair city de Gardner et la Wakefield Rattan Company mais sont également devenus le sanctuaire d’un savoir-faire traditionnel internationalement reconnu comme celui qui perdure dans le Vermont avec l’atelier des chaisiers de la Sawyer family.
Je séjournerai enfin à Providence où je découvrirai les travaux et la démarche de la Rhode Island School of Design (RISD) et d’autres lieux qui font aujourd’hui la richesse historique et culturelle de cette ville parmi les plus anciennes des Etats-Unis.
En partenariat avec
EESAB
L’École européenne supérieure d’art de Bretagne est un établissement public d’enseignement supérieur en art et en design regroupé sur les 4 villes de Brest, Lorient, Quimper et Rennes. Elle délivre un enseignement en art, design et communication-design graphique qui conduit aux diplômes nationaux DNA (valant grade de licence) et DNSEP (valant grade de master).
La Gare, Centre d’art et de design
La Gare, Centre d’art et de design est un lieu de création, d’hospitalité et de découvertes des pratiques artistiques résilientes liées à l’art et au design. Par le design et ses pratiques, La Gare tend aujourd’hui à interroger des préoccupations environnementales et écologiques, et à en formuler des hypothèses généreuses autour des transitions.
Ecole de Condé
CMA Bretagne
Fondation Bettencourt Schueller
La Fondation Bettencourt Schueller s’applique à incarner la volonté d’une famille, animée par l’esprit d’entreprendre et la conscience de son rôle social, de révéler les talents et de les aider à aller plus loin, dans trois domaines qui contribuent concrètement au bien commun : les sciences de la vie, les arts et la solidarité. À la fois fondation familiale et reconnue d’utilité publique depuis sa création, en 1987, la Fondation Bettencourt Schueller entend « donner des ailes aux talents » pour contribuer à la réussite et à l’influence de la France. Pour cela, elle recherche, choisit, soutient, accompagne et valorise des femmes et des hommes qui imaginent aujourd’hui le monde de demain, dans trois domaines qui contribuent concrètement au bien commun : les sciences de la vie, les arts et la solidarité.