10 in America
10 réalisateurs dans 10 villes américaines
2022
- Cinéma
- Atlanta
- Boston
- Chicago
- Houston
- La Nouvelle-Orléans
- Los Angeles
- Miami
- New York
- San Francisco
- Washington, DC
Appréhender une ville, c’est aussi la confronter aux fantasmes nourris à son égard, partir à la rencontre d’un espace et de sa réalité, arpenter un territoire à partir d’une carte rêvée et en rendre compte de manière personnelle.
“10 in America” est une collection de films courts – 10 réalisateurs, 10 villes, 10 films – qui rassemble une génération de cinéastes français. Chacun a déjà réalisé un ou deux longs métrages qui ont été reconnus par les grands festivals internationaux. Chacun réinvente, à sa manière, les codes du cinéma français, son champ esthétique et ses méthodes de fabrication.
S’attachant tout particulièrement à l’expérience du présent, tous ces cinéastes développent dans leurs œuvres un rapport au réel fluctuant depuis la frontalité du documentaire jusqu’à la magie de la fiction. Ensemble, ils donnent une image transversale et dynamique du cinéma français contemporain : varié, hybride, exigeant et multiculturel.
Ils ont été réunis par la directrice artistique de la collection, Catherine Bizern. Déléguée générale du festival Entrevues entre 2006 et 2012, elle a vu s’affirmer cette génération de cinéastes. Elle est aujourd’hui déléguée générale du festival Cinéma du réel et directrice artistique du Centre des écritures cinématographiques au Moulin d’Andé où elle accompagne le travail de création des cinéastes d’aujourd’hui.
La collection est développée par le producteur Michel Klein au sein de sa société Les Films Hatari qui en assurera la production. Proche de cette même génération de cinéastes, Michel Klein a été le producteur en 2002 d’une première collection « Portrait » coproduite par la chaîne Arte et présentée à la quinzaine des réalisateurs en 2004. Il a depuis produit plus de 50 films longs métrages de fiction ou documentaire.
A partir du mois de juillet 2022, la Villa Albertine accueillera les 10 réalisateurs et réalisatrices suivants:
Joel Akafou à Chicago
Joël Akafou a été remarqué dès ses deux premiers long-métrages Vivre riche et Traverser, Grand Prix Entrevues en 2020. A Chicago, qui a vu naitre et grandir la notoriété de Michael Jordan, le cinéaste ira à la recherche de celui qui fut son modèle. Il filmera la jeunesse afro-américaine, et rendra compte de son propre parcours de noir africain dans son exploration cinématographique de Chicago.
Patric Chiha à Boston
Patric Chiha réalise tant des fictions que des œuvres documentaires toutes marquées par une écriture lyrique. Il réalise notamment Brothers in the night, et Si c’était l’amour, récompensé à la Berlinale 2020. A Boston, il explorera la ville à partir du rapport à leur corps de ses habitants. À partir de ce vers du poète bostonien e.e. cummings “You will (kiss me) go” il interrogera les minorités sexuelles, leur rapport à la représentation de soi, la sensualité, au désir.
Aya Cissoko à la Nouvelle Orléans
Ancienne championne du monde de boxe, Aya Cissoko vient de publier au Seuil son deuxième livre Au nom de tous les tiens. Elle désire aujourd’hui investiguer le medium du cinéma. Elle qui croit en l’avènement d’une utopie inclusive et l’importance de connaître pour cela son histoire passée, fera le voyage de Paris-Belleville à La Nouvelle Orléans où les violences du passé viennent nourrir un présent transcendé par l’énergie de la survie.
Alice Diop à New York
César du court métrage en 2019 avec son film Vers la tendresse, Alice Diop est d’abord une documentariste dont le dernier film NOUS a obtenu le Grand Prix Encounters à Berlin. A New York, elle partagera son expérience de la ville par une interprétation visuelle d’un poème d’une poétesse noire américaine.
Hassen Ferhani à Miami
Hassen Ferhani, cinéaste documentariste franco-algérien, a réalisé plusieurs longs métrages comme Dans ma tête un rond point et 143 rue du désert (Léopard du Meilleur Réalisateur émergent Locarno 2019). A Miami, il arpentera les rue de Opa-Locka, ville réelle sortie de l’imaginaire d’un amoureux des Mille et Une Nuits, en quête de situations et de personnes qui permettent de réactiver cette mythologie au présent.
Yann Gonzalez à San Francisco
Le premier long métrage de Yann Gonzalez Les rencontres d’après minuit a été montré à la Semaine de la Critique en 2013, tandis que son second, Un couteau dans le cœur, était en compétition officielle à Cannes en 2018. Nourri par « Le Cinéma, art subversif » d’Amos Vogel, et l’univers de Curt Mc Dowell, Yann Gonzales portera son regard sur San Francisco, ville de l’avant-garde et de l’émancipation.
Sophie Letourneur à Houston
Rendre compte de l’extraordinaire du quotidien, de son absurdité, de sa cocasserie mais aussi du féminin contemporain, comme dans ses longs métrages La vie au Ranch ou Enorme, constitue le moteur du cinéma de Sophie Letourneur. A Houston, plongée dans un environnement plus étrange qu’étranger, elle tentera d’appréhender la ville en se confrontant à l’altérité du masculin et de la science.
Valérie Massadian à Atlanta
Valérie Massadian qui fut l’assistante de Nan Goldin, a réalisé deux longs métrages de fiction : Nana (Léopard du meilleur premier long métrage Locarno 2011) et Milla (Prix spécial du jury Locarno 2017), deux films qui se jouent des frontières entre documentaire et fiction. A bord d’un van où recueillir les paroles de ses habitants, la cinéaste explorera Atlanta dans ses recoins qui embrassent toute l’histoire des Etats-Unis et de leurs antagonismes.
Bojina Panayotova à Washington D.C.
Bojina Panayotova, est une cinéaste qui aime à confronter la figure du mensonge, celle du secret, du pouvoir. A Washington D.C., elle veut s’emparer d’un événement qui a eu lieu au lendemain de l’élection de Ronald Reagan en 1980, « le Women’s Pentagone Action ». Elle veut réveiller la mémoire de ce mouvement, cette manifestation de 2000 femmes entourant le Pentagone en dansant, à l’origine de l’éco-féminisme aux Etats-Unis.
Virgil Vernier à Los Angeles,
Entre documentaire et fiction, Virgil Vernier est un cinéaste des territoires urbains et supra- urbains. Il a notamment réalisé Orleans, Sofiantipolis, Les mercuriales. A Los Angeles, dans le quartier de Calabasas, Virgil Vernier mettra en scène une invasion de puces de lit dans une maison huppée, une œuvre entre documentaire et fiction horrifique.
En 1964, le film à sketches Paris vu par rassemble six jeunes cinéastes de la Nouvelle Vague. Six histoires, six visions de Paris et l’un des films sans doute les plus emblématiques d’une époque et d’un cinéma français en pleine effervescence. C’est sur ce modèle que repose “10 in America” : une collection de dix courts-métrages, qui pourront être regroupés, dont la réalisation est confiée à dix cinéastes français. Chacun en immersion dans une ville des Etats-Unis nous en restituera son expérience.
Appréhender une ville, c’est aussi la confronter aux fantasmes nourris à son égard, partir à la rencontre d’un espace et de sa réalité, arpenter un territoire à partir d’une carte rêvée et en rendre compte de manière personnelle. 10 in America est ainsi un exercice de la découverte qui prône un cinéma du geste et valorise le présent d’une ville dans le même temps qu’un film se fabrique. En trois mois : rencontrer – réfléchir – tourner.
Ces principes et contraintes incitent ainsi à une pratique cinématographique légère telle celle du documentaire pour des cinéastes qui n’en ont pas tous l’expérience. Cette proposition est ainsi aussi pour chacun d’eux une invitation au déplacement, à la recherche et à l’exploration formelle à l’occasion d’un voyage dans une ville inconnue. Mais le documentaire n’empêche ni la fantasmagorie, ni la construction narrative, ni la mise en scène. Chacun des films portera la marque de son auteur tandis que la somme de tous rendra compte d’un cinéma qui fait fi des barrières entre documentaire et fiction et qui s’invente sur le terrain, de manière légère et ludique.
La direction artistique a fait le choix d’associer chacun des cinéastes à une ville, suivant son intuition des concordances possibles entre l’univers d’un créateur et un territoire précis : par exemple, Yann Gonzales à San Francisco, Virgil Vernier à Los Angeles, Sophie Letourneur à Houston, Hassen Ferahni à Miami, Valérie Massadian à Atlanta, Bojina Panayaotova à Washington DC, Patric Chiha à Boston, Alice Diop à New York…. Chaque ville dessine son mode de vie singulier, liée à son histoire, celle de ses habitants, de ses industries, des migrations qu’elle a accueillies et de son implantation géographique. Chaque ville a produit aussi son propre imaginaire, sa propre légende. Gageons que l’expérience et la découverte viendront se nourrir de l’imaginaire charrié par la ville et que chaque film sera autant la construction d’un récit que le fruit d’un déplacement entre une vision et une réalité.
Cette collection sera l’occasion de multiplier les points de vue, les regards et les voix sur les Etats-Unis, un territoire symbole du cinéma, et de proposer une construction en mosaïque de ce pays fragmenté, aux multiples facettes. Enfin, sans pouvoir prévoir ce qui intéressera les cinéastes et ce dont ils voudront rendre compte, on peut imaginer que leur regard fera également un pont entre ici et là-bas autour de préoccupations communes à tous.
En partenariat avec
Les Films Hatari
Les Films Hatari est une société française indépendante de production de films et de programmes de télévision fondée en 2002. Son ambition est d’accompagner des films scellant une narration engagée à une cinématographie forte, avec un fort potentiel de financement et de commercialisation sur les marchés français, européens et extra-européens. Depuis sa création, Les films Hatari a produit une cinquantaine de films, la plupart a été présentée dans les festivals du monde entier.