Sasha J. Blondeau, François Chaignaud & Hélène Giannecchini
Compositeur, Chorégraphe/Interprète et Ecrivaine
Décembre 2021 → Février 2022
- Arts de la scène
- Littérature
- Musique
- San Francisco
« San Francisco et la Californie représentent l’un des berceaux de la culture queer et des gender studies qui irriguent nos réflexions et notre imaginaire.»
Sasha J. Blondeau : Formé au Conservatoire supérieur de Lyon puis à l’Ircam, je suis compositeur spécialisé en musique mixte, associant instruments et/ou voix acoustiques à une partie électronique. J’essaie de trouver des espaces d’expressivité singuliers, dans lesquels les délimitations entre des éléments de nature radicalement différente, instrumentale ou électroacoustique, se troublent.
François Chaignaud : Diplômé du Conservatoire supérieur de danse de Paris, je danse depuis l’enfance à la recherche de points de convergences entre différentes généalogies artistiques. Depuis une dizaine d’années, je développe une expression hybride entre la danse et le chant. La pratique vocale a jusque-là été pour moi une manière de convoquer des références historiques précises que la chorégraphie seule ne peut faire advenir.
Hélène Giannecchini : Docteure en littérature, enseignante et écrivaine, mes livres se situent à la croisée du récit et de l’essai. Mon travail se rapproche de la littérature de non fiction et est nourri par des ouvrages théoriques, des images qui donnent au texte sa structure.
Sasha J. Blondeau était pensionnaire à la Villa Médicis, Académie de France à Rome, pour l’année 2018-2019, puis résident en 2020 et 2021. Iel reçoit des commandes du SWR Donaueschinger Musiktage, du Wittener Tage Für Neue Kammermusik (WDR), de l’Ensemble Intercontemporain, de Radio France, de l’Ircam, du Théâtre du Châtelet, du Festival Musica, du ministère de la Culture français, ou encore de Françoise et Jean-Philippe Billarant.
François Chaignaud a collaboré en tant qu’interprète avec plusieurs chorégraphes, créant ainsi des performances dans lesquelles s’articulent danses et chants, à la croisée de différentes inspirations. Cette curiosité lae conduit à initier des collaborations avec Marie-Caroline Hominal, Théo Mercier, Cecilia Bengolea, Nino Laisné, etc. En 2020, François Chaignaud co-signe GOLD SHOWER en duo avec Akaji Maro, icône du butoh.
Hélène Giannecchini est écrivaine et théoricienne. Docteure en littérature, elle enseigne l’histoire et la théorie de l’art contemporain à l’École européenne supérieure de l’Image de Poitiers Angoulême. Elle a publié deux livres aux éditions du Seuil dans la collection « La Librairie du XXIe siècle » : « Une Image peut-être vraie » en 2014 et « Voir de ses propres yeux » en 2020. Actuellement en résidence au Centre national de la Danse, elle prépare son troisième ouvrage à paraître dans la même collection.
En 2018-19 elle était pensionnaire de l’Académie de France à Rome – Villa Médicis.
Sasha J. Blondeau : Cette résidence est l’un des points de départ d’un projet hybride, entre voix et danse, orchestre et électronique avec l’Orchestre de Paris et l’Ircam. L’espace d’une résidence est le lieu où peut se créer un langage et des pratiques communes. Pour nous, il sera aussi un espace idéal de rencontres puisque nous souhaitons créer des liens avec l’Orchestre Symphonique de San Francisco ainsi qu’avec d’autres partenaires plus ou moins institutionnels. Ce projet est, pour moi, totalement expérimental et nous demandera de beaucoup innover en termes de notation musicale, de dramaturgie et d’écriture de l’espace, puisqu’il prendra vie dans la grande salle de la Philharmonie de Paris en juin 2023.
François Chaignaud : Ce projet représente pour moi une série de premières fois : première collaboration avec un compositeur vivant, première interaction vocale avec un orchestre de ce type, première rencontre avec les médiums électro-acoustiques. Dans l’univers philharmonique strié de conventions, cette inexpérience est aussi une boussole pour saisir les puissances – intimes, spatiales et fictionnelles de cette situation !
Hélène Giannecchini : Ce projet m’offre l’occasion d’écrire mon premier texte pour la scène. Le dialogue qui se tisse entre nous trois permet d’imaginer de nouvelles formes, de transformer mon écriture. Cette voix que j’écris et avec laquelle la partition s’élabore sera transformée, augmentée par la musique.
Sasha J. Blondeau : L’informatique et les technologies font depuis longtemps partie de mon travail et auront une part importante dans ce projet. La résidence me permettra notamment de travailler avec Carmine Emmanuele Cella, chercheur et professeur à l’Université de Californie à Berkeley qui a lancé un programme permettant de faire de l’orchestration assistée par ordinateur. Au-delà de cette question technologique, San Francisco et la Californie représentent également l’un des berceaux de la culture queer et des gender studies qui irriguent nos réflexions et notre imaginaire.
François Chaignaud : J’ai découvert San Francisco en 2009 auprès de Rumi Missabu, figure des Cockettes. Cette rencontre déterminante m’a initiéx à la culture des cabarets, aux cultures communautaires queer, et au rapport entre art et identité que je n’avais pas connu dans mon parcours académique. Nous venons à SF pour donner de la place à ces questions intimes, politiques et identitaires dans notre création – alors même que le monde de la musique contemporaine y est encore un peu étanche.
Hélène Giannecchini : San Francisco est l’un des lieux historiques de la culture queer. Le centre des archives LGBTQI+ témoigne de cette importance. Au moment d’écrire une pièce où les questions d’identité de genre sont centrales et qui tente de défaire ou du moins d’interroger la binarité du langage, passer du temps dans cette ville me semble déterminant.
En partenariat avec
Cité de la musique – Philharmonie de Paris
Située au cœur du parc de la Villette dans le Nord-Est parisien, la Cité de la Musique – Philharmonie de Paris est un complexe musical unique qui accueille près de 1.5 million de visiteurs chaque année.
Elle développe une programmation ambitieuse et éclectique (450 concerts et 2 à 3 expositions temporaires par an), tout en assumant pleinement son rôle social et sociétal. Elle vise ainsi à rendre accessible sa programmation à tous les publics, de tous âges et toutes origines sociales et géographiques, mais également à faire des enjeux d’égalité femmes-hommes, de diversité et d’éco-responsabilité une partie intégrante de son projet. C’est en ce sens qu’elle a créé, avec le Paris Mozart Orchestra, le concours de cheffes d’orchestre la Maestra et qu’elle développe de nombreuses actions sur l’ensemble du territoire en partenariat avec les collectivités, à l’instar du projet d’orchestres d’enfants Démos. Elle mène également des projets de coopération et de partenariat à l’international avec de nombreuses institutions culturelles (États-Unis, Brésil, Pays du Golfe, Pays européens…).