Samir Laghouati-Rashwan
Artiste
Mars-Avril 2026

- Arts visuels
- Houston
« Slowness as a Resistance » pose la question de la lenteur comme outil de résistance culturelle à travers deux pratiques distinctes mais connectées : le chopped and screwed de DJ Screw et le low riding.
La pratique de Samir Laghouati-Rashwan se déploie sous la forme d’installations, de vidéos, de textes et dispositifs performatifs, il explore des zones de friction entre identité, mémoire collective et représentations sociales. Son travail interroge les rapports de pouvoir implicites dans les récits dominants, qu’ils soient liés à l’histoire coloniale, aux migrations, aux genres ou aux structures culturelles de légitimation.
Il articule souvent sa démarche autour de figures marginales, d’objets trouvés ou d’archives réappropriées, qu’il manipule pour faire émerger des contre-récits. Il construit des espaces où les tensions entre présence et absence, visible et invisible, intime et politique deviennent palpables.
Refusant les catégories fixes, sa pratique se déploie comme une tentative de désapprentissage des regards normatifs. Elle est traversée par un désir de réparation symbolique, mais aussi par une ironie discrète qui trouble les lectures convenues. Que ce soit par des gestes discrets ou des mises en scène plus frontales, Laghouati-Rashwan propose des formes d’apparition fragiles mais insistantes, qui réclament attention et engagement du spectateur.
Sa démarche se situe ainsi dans une esthétique de la résistance douce.
Laghouati-Rashwan a exposé et s’est produit à l’échelle internationale dans des galeries et des institutions telles que la P21 Gallery (Londres, Royaume-Uni), Les Urbaines (Lausanne, Suisse), le CAC Brétigny (Bretigny, France), la Fondation Kadist (Paris, France), MEP (Paris), Magasins Généraux (Pantin, FR), Rencontres d’Arles (Arles, FR), Manifesta 13 Biennale (Marseille, FR), Triangle-Astérides (Marseille, FR), Art-O-Rama fair (Marseille, FR), Centre Photographique (Marseille), SISSI club (Marseille, FR), Usine C (Montréal, QC), Theater Spektakel (Zurich, CH), NGBK (Berlin, DE). Il été nominé pour le prix des Amis du Palais de Tokyo en 2023, ainsi qu’au festival Theater Spektakel de Zurich pour sa performance On Vous Voit, 2023. Ses œuvres sont dans les collections du CNAP.
« Slowness as a Resistance » pose la question de la lenteur comme outil de résistance culturelle à travers deux pratiques distinctes mais connectées : le chopped and screwed de DJ Screw et le low riding.
Dans un monde structuré par le temps, la productivité et la visibilité, ralentir devient un geste politique. Le projet Slowness as Resistance explore la lenteur comme stratégie de retrait, comme forme de résistance face aux impératifs de performance qui traversent nos corps, nos récits et nos pratiques artistiques.
Ce travail s’appuie sur des références issues de la pensée noire contemporaine. Le chopped and screwed constitue une base esthétique et conceptuelle. Kodwo Eshun, parle de la lenteur comme une technologie spéculative du temps noir, capable d’altérer la perception et de désynchroniser le réel. Fred Moten de son côté, parle de non-performance : une manière d’habiter la marge, de créer sans se rendre disponible à l’appropriation. Cette idée d’opacité active, d’existence en retrait, entre en résonance avec les récits fragmentaires et ré-imaginés que défend Saidiya Hartman, notamment dans sa pratique de la fabulation critique.
À Houston, j’irais dans les collections spéciales de l’université de Houston auprès de Julie Grob qui est a rassemblé des documents liés à la scène hip-hop de Houston avec un focus sur Dj Screw. En parallèle je prévois d’aller à la rencontre d’artistes qui ont été proche de Screw. Ensuite j’irais sur le terrain pour assister à des car shows, évènements organisé sur des boulevards clés de la ville, des lieux et quartiers qui abritent l’histoire des afro-américains et hispaniques de Houston.
Ces aller-retour entre archives et échanges de terrain seront une base qui viendra enrichir mes réflexions sur la lenteur.
En partenariat avec

Triangle-Astérides
Triangle-Astérides est un centre d’art contemporain d’intérêt national établi depuis sa fondation en 1994 au sein de la coopérative culturelle la Friche la Belle de Mai, une ancienne usine de tabac à Marseille.
Triangle-Astérides articule un programme exigeant d’expositions à des résidences de recherche et d’expérimentation d’artistes des scènes françaises et internationales, un programme d’artistes associé·es destiné à la scène locale (en complémentarité avec les Ateliers de la Ville de Marseille), à quoi s’ajoutent des événements, des projets éditoriaux et un travail attentif mené auprès de tous les publics.
Triangle-Astérides hérite à la fois de réseaux internationaux (avec le Triangle Network, à l’origine de sa création et dont il reste une structure membre tout en opérant de façon indépendante), nationaux et locaux (par la fusion, en 2018, de Triangle France et d’Astérides). La mise en relation de ces différentes échelles est au cœur de toutes ses activités.
Attentif aux besoins de chacun·e, Triangle-Astérides veille dans la mesure de ses possibilités à l’accessibilité de ses programmes (PMR, visites en LSF pour chaque exposition, et sur demande en audiodescription et parcours FALC – facile à lire et à comprendre), tant pour le public que pour les artistes invité·es.
Les supports de communication de Triangle-Astérides sont diffusés en français et en anglais (parfois traduits par des traducteur·ices, souvent traduits vers un anglais imparfait par l’équipe elle-même). Ponctuellement et sur demande, nos programmes peuvent également être traduits vers d’autres langues.
Triangle-Astérides est une association à but non lucratif qui reçoit le soutien de la Ville de Marseille, du Ministère de la Culture – DRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur, de la Région Sud – Provence-Alpes-Côte d’Azur et du Département des Bouches-du-Rhône.
Son équipe est composée de quatre personnes ; son conseil d’administration de cinq dont un·e artiste.