Clément Verger

Le projet présenté ici vient s’insérer dans Circumnavigations, amorcé en 2016, ensemble de travaux qui s’articulent en trois volets. Circumnavigations se penche sur l’influence des voyages du Capitaine James Cook sur le paysage mondial. Chacune de ses trois expéditions devient le sujet de cas d’étude sur le transport et l’implantation d’espèces dans le monde. Un projet, qui à travers les années, m’a conduit, des plantations d’eucalyptus du Portugal et de Galice, à la côte Est de l’Australie, sur l’île de Norfolk, puis en Tasmanie et à l’île de Bruny. De nombreux voyages sans pourtant avoir l’opportunité unique présentée par la résidence The Atlantic-Pacific Line, d’un voyage en mer, et la possibilité de faire l’expérience de ce temps d’entre les escales. Ce temps, que je rencontre si souvent au cours de mes lectures et recherches.

C’est dans ce temps que je souhaite m’inscrire pour cette résidence, en associant ma pratique photographique, à l’écriture, au dessin et à la confection d’objets dans cette tradition d’art populaire. Un objet/plante en particulier, que j’étudie depuis plusieurs années, semble tisser les liens entre les peuples et territoires qui habitent cette région du monde depuis que les navigateurs polynésiens l’y ont introduite. Il s’agit de la gourde. Cette plante-monde deviendrait le support de scrimshaws contemporains, où les scènes représentées ne seraient plus des chasses à la baleine, mais un regard sur trois période transport maritime, du 21e siècle a la navigation traditionnelle polynesienne, en passant par les voyages d’exploration du 18e siècle.

Mon intérêt pour cette résidence se porte particulièrement sur la portion Pacifique du voyage, qui reliera Papeete à Savannah, en passant par la Nouvelle Calédonie, la côte Est de l’Australie et la Nouvelle Zélande, avant de traverser le Canal de Panama.

Retracer ces routes commerciales du 21e siècle, qui suivent celles établi par James Cook, lui-même précédé par les navigateurs polynésiens, serait une opportunité unique, qui viendrait compléter la dernière phase de ce projet, que je mène depuis 8 ans.

Profiter du temps entre les escales, comblerait le chaînon manquant à Circumnavigations, une expérience qui tisserait les liens entre les travaux que j’ai développé dans ces territoires, les cultures qui les peuplent et les plantes qui les abritent.