Assia Drame
Artiste, poète
Avril 2024
- Arts visuels
- Poésie
- Chicago
« Je m’intéresse notamment à la manière dont se transmet la morale, la fatigue, les joies et les douleurs chez les individus et par-delà les générations et les groupes. Mes travaux portent à la fois sur les fractures du psychisme et celles qui surviennent au sein des groupes, et sur l’influence de la compréhension fractale des relations entre les êtres vivants et leurs environnements dans la résorption de ces fractures. »
Je m’appelle Azzeazy. Après un premier cycle en création de mode au Central Saint Martins College de Londres, je suis aujourd’hui étudiante en 4e année aux Beaux-Arts de Paris. J’écris des poèmes, dont certains ont été lu devant des amis, ou dans une pièce faiblement éclairée. Ces poèmes sont parfois visuels et non verbaux, comme mes personnages, et combinent des « autoportraits contrefaits », des croyances spirituelles, des recherches sur les politiques relationnelles, l’amour, l’horreur, l’astronomie, la toxicité et la neuroplasticité.
Je m’inspire des notes que je prends sur le repos et le travail dans le cadre de mes emplois sous-payés, de mon journal, de chansons sénégambiennes vintage et de vidéos de danse avec lesquelles j’ai grandi, de textes de science-fiction et de mangas sur les environnements réels et numériques.
Mes œuvres complexes témoignent de ma fascination pour les paradoxes et les contrastes. J’ai eu l’occasion de participer à un programme d’échange à Tokyo, à la Musashino Art University, où j’ai pu poursuivre mes expériences en créant des performances musicales et méditatives au sein d’un collectif d’artistes qui apportaient leur propre point de vue et leurs influences culturelles aux projets en question. J’ai rencontré des artistes martiniquais extraordinaires dans leurs ateliers-jardins et j’ai raconté leurs histoires.
Je souhaite poursuivre mes travaux sur la communion et les contrastes à Chicago, une grande ville où l’on trouve tout, et d’où sont originaires de nombreux acteurs culturels, musiciens, artistes qui nourrissent mon imaginaire.
Azzeazy, artiste pluridisciplinaire, est étudiante en 4e année aux Beaux-Arts de Paris. Elle répare et joue avec les voies neuronales dans ses dessins-installations, vidéos et espaces sonores.
Elle a participé à un programme d’échange à la Musashino Art University de Tokyo, et travaillé sur des performances collectives autour de la méditation, des sons, du parasitisme et de la symbiose.
Je prends un stylo et j’écris ce que j’ai sur le cœur, puis je l’efface. Sur les mots effacés, je dessine les courbes de métafemmes sur mon papier peint, dont les silhouettes forment une architecture incarnée.
Cellule après cellule, membre après membre, elles grimpent les unes sur les autres. Maintenant, je dois me faire électricienne. Je connecte donc les interrupteurs de mon esprit aux câbles d’alimentation qui s’enfoncent profondément dans les plis de ces multiples corps en plastique. Maintenant, il y a du courant.
Je chante une vieille chanson, qui libère de l’ocytocine. Émettre des hormones par le toucher, un son, un appel téléphonique longue distance… Mes dessins ne montrent que cela : un circuit fait de tension électrique ou de communion.
Mais la tension subsiste. Alors des pointes, des armes limbiques poussent à ces métafemmes, afin qu’elles luttent contre un mal véritable qui n’a rien de vrai.
Je travaille avec ce qui est invisible mais bien réel. Je produits des sons qui ont une densité et une texture. Je prends mon temps pour réaliser des animations et des vidéos. J’aime à la fois faire preuve d’intensité et de décontraction. Je suis le fil de ma propre fiction spéculative : nous voyageons dans le temps, dans un trou humide et chaud, nos valvules cardiaques. Des futurs illimités aux temps ancestraux, nous surfons sur les ondes électromagnétiques.
J’essaie d’appréhender la physique quantique, en créant des métaphores visuelles avec ma bande, parce que nous sommes hyper high-tech. C’est comme ça qu’on entre en phase avec les étoiles et les planètes.
Je veux visiter Chicago pour sa géographie et son histoire extraordinairement riches. On y trouve notamment le DuSable Museum, consacré à l’art et à l’histoire afro-américaines, est une institution historique créée de manière indépendante dans les années 1960.
J’ai été considérablement influencée par la culture populaire américaine, les études sur le racisme et les questions de genre, et les mouvements populaires. Ma pratique artistique se nourrit de mes rêves et de ce que je ressens, de la musique que j’aime, comme le R ‘n’ B, l’ambient, le jazz, le drill, etc., des livres que je lis, des essais et du fantastique, des séries et des vidéos que je regarde.
De nombreux festivals, librairies, centres d’art et galeries de premier plan participent à l’éducation des communautés locales. Je suis engagée dans des projets collectifs indépendants à Paris, avec des personnes que j’admire et qui s’efforcent de créer des liens entre les jeunes créatifs, et entre ces jeunes et l’héritage culturel et les histoires de la diaspora africaine, par le biais de lectures de poèmes, d’expositions collectives et de soirées dans des clubs underground. Je m’intéresse notamment à la manière dont se transmet la morale, la fatigue, les joies et les douleurs, que ce soit oralement, électriquement, corporellement, chez les individus et par-delà les générations et les groupes.
Mes travaux portent à la fois sur les fractures du psychisme et celles qui surviennent au sein des groupes, et sur l’influence de la compréhension fractale des relations entre les êtres vivants et leurs environnements dans la résorption de ces fractures. Ce sera mon premier voyage aux Etats-Unis, et je veux en profiter pour approfondir ma compréhension de la dynamique entre symbiose et parasitisme, leurs causes et leurs impacts, en observant les modèles et en collaborant sur des créations sonores avec des artistes et des musiciens locaux pour essayer de trouver du réconfort.
En partenariat avec
SARR Collection
Catherine and Mamadou-Abou Sarr passionately collect and support Art Initiatives and institutions in the U.S., France and West Africa. With a large focus on contemporary photography, the SARR Collection spans over seventy years of production, crossing over into mediums of painting and sculpture with work from iconic artists but also focusing on emerging artists. In 2021, they created the SARR Prize in partnership with Les Beaux-Arts Paris to support and empower artists at an early stage in their practices.
Beaux-Arts de Paris
Founded in 1817, the Beaux-Arts de Paris is both a publishing house and a center of artistic training, experimentation, exhibitions, and conservation of historical and contemporary collections. The Beaux-Arts de Paris trains high-level artists and is an essential part of the international contemporary art scene.