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Simone Lagrand

Poétesse-Pawolèz
Novembre - Décembre 2021

Aucepika

Simone Lagrand

  • Littérature
  • Miami

« Mon projet « Tarot Littoral » va sonder, à travers la mangrove, la possibilité d’identifier des enjeux écologiques et culturels communs à la Floride et à la Caraïbe insulaire. »

J’ai commencé à écrire quand j’ai compris qu’il était possible d’écrire pour dire à voix haute. C’était à Paris en 2006. Le slam m’a ouvert ses portes et, très rapidement, ma situation de femme martiniquaise vivant loin de son centre s’est imposée dans mon écriture. Après avoir beaucoup écrit sur mon enfance et réglé mes contentieux familiers, j’ai commencé une longue exploration de la notion de plaisir et de désir dans un contexte post colonial et surtout diglossique. Le créole est au cœur de mon travail d’écriture. 

En 2021, j’ai choisi d’explorer l’imaginaire de l’enfance en écrivant des textes destinés au jeune public. Le thème du futur a beaucoup marqué ma réflexion ( Comment l’envisager ? Doit-il nous faire peur ? ) et c’est très naturellement que j’ai commencé à écrire sur l’environnement, un sujet que j’avais déjà effleuré en écrivant sur la mangrove. Un ouvrage de Malcolm Ferdinand a fini de me convaincre qu’il était temps d’ouvrir une saison d’écriture sur cette thématique. Je suis une jeune maman et la question de notre présence au monde en tant que sujets pensants et acteurs d’un effondrement environnemental est très présente dans mon quotidien. 

C’est ainsi que le projet « Tarot littoral » est né. Une sorte de combinaison entre réflexion sur le futur écologique, l’écologie personnel et la problématique environnementale sur l’île de la Martinique. 

Qu’il s’agisse de poésies, de chansons ou de fictions, l’écriture de Simone Lagrand nourrit une obsession pour la cicatrice, le gwopwèl (sorte de saudade à la martiniquaise), la sensualité, la nuit, la nature et la solitude filiale. Habituée des performances en festivals de jazz (Lamentin jazz project, Jazz à Porquerolles, Rueil Jazz, Festival de Fort de France, Biguine jazz…) et des collaborations éclectiques (Jeff Baillard, Stéphane Castry, Dj Motsek, Zist, DJ Noss…), elle se définit comme une paroleuse. 
 

La mangrove et le chlordécone (un pesticide ultra-toxique) sont deux enjeux fondamentaux en Martinique. Cependant, ils sont les territoires des chercheurs.euses et des scientifiques et je crois que la poésie peut y toucher et relier l’invisible au visible. 

Mon objectif est de commencer à créer une cartographie des espaces environnementaux encore protégés, sains (Miami, Martinique) et écrire des sortes de prédictions, divinations (QR code, vraies cartes inspirées du tarot etc). 

Un jour je suis tombée sur un jeu de tarot dans une librairie. Je ne m’étais jamais intéressée à la divination, mais j’ai effectué quelques recherches et j’ai été ravie de découvrir les expériences poétiques des surréalistes avec le tarot de Marseille. J’ai vu beaucoup de similitudes entre la divination, les oracles et la manière dont, culturellement, nous percevons les signes en Martinique. Notre héritage magico-religieux, notre goût pour la superstition. Que faisons-nous de tous ces signes, de ces croyances, de ce que nous observons ? L’impact des signes ne peut-il pas dépasser la chose individuelle ? Ce sont autant des questions de ce type qui animent ce projet. 

Pour cette résidence, j’aimerais faire des recherches sur les mangroves, leur typologie, leurs enjeux dans différents espaces caribéens et à Miami. J’aimerais questionner la notion de « divination » dans un espace multiculturel où le mystique est très visible, notamment du fait de la présence des communautés haïtienne et hispanique. Ainsi, mon projet, « Tarot Littoral », va sonder, à travers la mangrove, la possibilité d’identifier des enjeux écologiques et culturels communs à la Floride et à la Caraïbe insulaire.

En partenariat avec

Tropiques Atrium

Tropiques Atrium, Scène nationale de Martinique propose une programmation pluridisciplinaire portant l’accent sur la création, la jeunesse, l’accompagnement des équipes artistiques martiniquaises et les collaborations artistiques caribéennes et internationales. Des temps forts rythment toute la saison à l’instar du Martinique Jazz Festival, de la Biennale de Danse, du festival des Petites Formes ou du Ciné Martinique Festival.

 

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Art Explora

Créée par l’entrepreneur et philanthrope Frédéric Jousset en novembre 2019, la Fondation Art Explora ambitionne de réduire la fracture culturelle en s’engageant pour le partage de l’art avec le plus grand nombre. Pour ce faire, la fondation déploie un ensemble d’initiatives, en France et à l’étranger, s’appuyant notamment sur les nouvelles technologies, mais aussi sur des dispositifs itinérants ouverts à tous. Art Explora veut ainsi créer des rencontres nouvelles entre les œuvres et les publics, tout en soutenant la création et les acteurs culturels dans les initiatives innovantes qu’ils entreprennent.

 

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