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Raphaël Barontini

Artiste plasticien
Novembre-Décembre 2023

Jalil Ourguedi ©

  • Arts visuels
  • La Nouvelle-Orléans

« Mon idée est de découvrir les ponts, les similarités et les différences avec la culture caribéenne des Antilles françaises et comment l’histoire de l’esclavage a été le terreau de la création de langages artistiques singuliers, créolisés et inédits. »

Ayant étudié aux Beaux-Arts de Paris et au Hunter College of Art de New-York, j’ai toujours regardé, comparé, rapproché certains pans historiques et faits culturels des deux versants de l’Atlantique.

Mon travail pictural questionne nos histoires communes parfois douloureuses, comme celles de l’esclavage ou de la colonisation, et développe un regard sur les cultures créoles qui en sont issues. Je travaille sur les symboliques de représentations émanant de l’histoire de l’art occidental et les agglomère à des portraits photographiques provenant d’archives, des objets sacrés d’Afrique ou des Caraïbes, ou d’autres éléments iconographiques hétéroclites. Je tente de façonner d’autres narrations imaginaires ou réelles qui ont le besoin d’être contées. Mon travail de peinture se manifeste, de plus en plus, sous la forme de performances collectives et collaboratives dans l’espace public.

Ces performances ont souvent une dimension mémorielle ou d’hommage et j’aime travailler avec des acteurs locaux sur ces problématiques communes. L’idée est de créer des moments de vie, de traditions collectives réinventées, de célébrations. La dimension musicale est primordiale et rythme ces performances. Pour cet instant performatif, je développe un corpus d’œuvres textiles rejouant les codes du carnaval caribéen et de la parade. Il y est question de drapeaux, de bannières ou de costumes portables. C’est en cela que j’ai choisi de façon spécifique le territoire de La Nouvelle-Orléans : pour son histoire, son héritage culturel créole, sa créativité musicale et ses traditions de parades collectives.

L’artiste Raphaël Barontini vit et travaille à Saint-Denis en région parisienne. Il est représenté par la Galerie Mariane Ibrahim à Chicago et Paris. Son travail a une audience nationale et internationale. Il a exposé aux biennales de Bamako (Mali), Lima (Pérou), Casablanca (Maroc) et Thessalonique (Grèce). Il a également exposé dans des musées de premiers plans comme le SCAD Museum of Art (Savannah), le MO.CO (Montpellier), les Abattoirs (Toulouse), Le Museum of African Diasporas (San Francisco) ou actuellement au MAD Museum (New-York). En 2020, il est sélectionné pour réaliser une résidence au sein d’une tannerie du groupe LVMH à Singapour.

Mon projet de résidence contient plusieurs axes. Le premier est de m’imprégner d’un territoire que je regarde de loin, depuis longtemps, mais auquel je n’ai jamais eu accès de façon directe. Je souhaite identifier les liens possibles à tisser entre mon travail, ses enjeux et des traditions musicales et collectives propres à La Nouvelle-Orléans. Il est question d’une recherche approfondie du tissu local. J’aspire à rencontrer et découvrir à la fois des acteurs de cette riche scène culturelle musicale et également des communautés impliquées dans la culture de la parade (Brass-Bands, Marching bands, Black Masking Indians Community).

Mon idée est de découvrir les ponts, les similarités et les différences avec la culture caribéenne des Antilles françaises et comment l’histoire de l’esclavage notamment, a été le terreau de la création de langages artistiques singuliers, créolisés et inédits. Des ponts existent par exemple entre la tradition antillaise du Léwòz et les rassemblements musicaux qui avaient lieu sur Congo Square à La Nouvelle-Orléans. Je souhaite donc réfléchir à une rencontre entre ses traditions, ses histoires et poser les jalons d’une future collaboration, comme j’ai pu le faire récemment en Géorgie et au Texas, avec des communautés locales pour des moments de célébrations collectives mêlant arts visuels et musique.

Le second axe de recherche est d’identifier des potentiels partenaires dans le champ des arts visuels : Institutions locales, Biennale Prospect, Site de résidence Joan Mitchell… La Galerie Mariane Ibrahim et le Reiffers Art Initiatives m’accompagneront dans la création de cette performance sur le moyen terme.

La constitution de cultures créoles, à la fois riches et spécifiques aux États-Unis et dans les Caraïbes, m’intéresse depuis toujours. J’y vois des ressemblances, des parallèles et des échos, mais je souhaite y être confronté de façon plus frontale avec ce voyage en Louisiane. Ces questionnements historiques, symboliques entre les États-Unis, les Caraïbes et la France sont constitutifs de ma recherche artistique.

En étudiant aux États-Unis, j’ai découvert l’importance culturelle et artistique de la scène Africaine-Américaine. Elle m’a profondément marqué durant les premiers moments de ma pratique artistique. J’y ai vu ce que je ne voyais pas en France Métropolitaine, une scène d’avant-garde qui se saisit de sujets qui me touchent personnellement sur les questions d’identités, de représentations, et d’imaginaires nouveaux et hybrides.

Le choix de La Nouvelle-Orléans parmi les villes du programme de la Villa Albertine a été naturel et direct. C’est une partie des États-Unis que je ne connais que fictivement par le biais de livres, de reportages, de films. J’ai un fort désir d’explorer le territoire et son tissu culturel, artistique et associatif ainsi que de rencontrer d’autres plasticiens basés à La Nouvelle-Orléans.

Par le passé, pour des projets de performances avec une forte composante mémorielle, j’avais  travaillé sur la question de l’abolition de l’esclavage avec des communautés locales africaines-américaines où une conversation, une rencontre était possible. Je sens qu’à La Nouvelle-Orléans ce travail peut se poursuivre de façon riche, partagée et originale.

En partenariat avec

Reiffers Art Initiative

Reiffers Art Initiatives est un fonds de dotation à vocation philanthropique pour le soutien à la jeune création contemporaine et la diversité culturelle. Il a pour mission d’accompagner une trentaine d’artistes par an afin de faire émerger à l’international la nouvelle scène artistique française. Il initie plusieurs actions pour financer, exposer et donner de la visibilité aux figures émergentes de l’art contemporain de demain.

 

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Mariane Ibrahim Gallery

Sept ans après avoir lancé sa galerie éponyme à Seattle, Mariane Ibrahim a déplacé l’espace à Chicago en 2019. En septembre 2021, la galerie a ouvert son premier espace européen à Paris. La galerie a présenté avec succès des expositions, en mettant particulièrement l’accent sur la diaspora africaine avec des artistes majeurs et émergents. La galerie a travaillé avec des institutions de renommée mondiale et participé à diverses foires d’art contemporain internationales pour lesquelles elle a reçu plusieurs prix. En 2021, Mariane Ibrahim a été décoré chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres au nom du ministère français de la Culture.

 

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