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Marion Chartier & Charlotte Fauve

Botaniste (Marion) & Journaliste (Charlotte)
Février - Mars 2023

  • Sciences humaines et sociales
  • Miami

« En explorant la multitude de jardins de Miami, nous souhaitons composer un herbier de textes et de plantes qui racontent le rapport entre l’humain et la nature à travers les innombrables visages de cette métropole en mutation. »

Toutes deux passionnées par les plantes et engagées en faveur de la sauvegarde de l’environnement, nous travaillons depuis plus de quinze ans sur des thématiques liées à la crise climatique et au déclin de la biodiversité. C’est d’ailleurs lors de notre formation initiale en école d’ingénieur spécialisée sur le végétal que nous nous sommes rencontrées. L’une d’entre nous (Charlotte) s’est ensuite consacrée à l’écriture, développant son domaine d’expertise sur ce qui relie l’humanité à la nature en multipliant récits, documentaires et articles sur le sujet. L’autre est devenue chercheuse (Marion), étudiant l’évolution des plantes à fleurs de par le monde. Si nos parcours ont bifurqué, nous n’avons eu de cesse de collaborer ensemble, ce qui nous a conduit à mener plusieurs projets à quatre mains, entre journalisme, littérature et science.

 

A ce titre, il nous intéressait de relever le défi de raconter une métropole en proie à la montée des eaux, d’autant plus dans une métropole de la démesure telle que Miami. Dans la Magic City, l’océan pourrait monter jusqu’à presque un mètre d’ici 2060, plaçant ses 2,8 millions d’habitants parmi les réfugiés climatiques. À travers la grande ville floridienne et ses jardins, nous souhaitons donc mener un travail d’écrivain autant que de botaniste, en rassemblant un herbier de textes autant que de plantes pour mettre en lumière ces bouleversements. Charlotte écrira ensuite un récit littéraire nourri par les recherches et observations de Marion.

 

Charlotte Fauve est journaliste (Télérama, Le Monde, entre autres) et autrice. Elle a écrit la série Étonnants jardins pour la chaîne franco-allemande Arte. Son premier livre, Botaniste (Grasset), récit à travers trois siècles d’expéditions botaniques co-écrit en 2019, est traduit en cinq langues. En 2021, elle reçoit le prix Redouté du meilleur livre de jardin. Son deuxième livre est en cours d’écriture.

Marion Chartier est une chercheuse de pointe en biologie. Après un doctorat obtenu en 2011 à l’Université de Toulouse sur les interactions entre les plantes et leurs pollinisateurs, elle travaille depuis 2013 à l’Université de Vienne, en Autriche où elle étudie l’évolution des plantes à fleurs. Elle est par ailleurs bientôt diplômée en bijouterie-joaillerie à l’Académie de l’Artisanat et de la Technologie de la Bijouterie de Vienne.

On a beaucoup écrit sur Miami, son architecture folle avec vue sur l’océan. Mais il nous est apparu frappant que l’une des portes d’entrée les plus rarement empruntées pour explorer et raconter cette ville soit celle de ses jardins et de ses plantes. Poussant jusque dans les interstices à l’ombre de ses gratte-ciels, ceux-ci dessinent un portrait en creux de cette ville en prise au réchauffement climatique. Cette approche nous semble d’autant plus percutante que c’est en passant par Miami que le jardin est devenu jardin planétaire : dans les années 1920, le naturaliste David Grandison Fairchild y a en effet introduit plus de 200 000 espèces de plantes, qui depuis, ont essaimé dans tous les États-Unis. Les jardins de Miami ont donc précédé les jardins américains : ils en sont à la fois le symbole, ainsi qu’un memento mori, celui de cultures en accord avec une nature vierge que l’on retrouve par exemple dans le poumon vert subtropical aux portes de la ville, le marais des Everglades.

 

Nous souhaitons donc partir à la rencontre de Miami et de ceux qui y vivent en passant d’un havre de verdure à un autre, ce qui nous permettra de traverser toutes les strates sociales de la ville, mais aussi tous les types de lieux végétalisés qui s’y trouvent, de la palmeraie-pépinière pour les villas huppées à la réserve naturelle intouchée. Au gré des rencontres, nous recueillerons ainsi une mosaïque d’impressions sur le lien qu’entretiennent les habitants de Miami avec la nature au quotidien, et sur la façon dont ce lien est affecté par le réchauffement climatique. 

Le jardin illustre un rapport au vivant, d’autant plus révélateur pour dire une ville telle que Miami, qui possède une identité complexe, multi-ethnique, façonnée par plusieurs vagues d’émigration successives, haïtiennes et cubaines. Chaque jardin y illustre un rapport au monde différent que nous souhaitons découvrir. Ce fil tiré de courettes privées en parcs aux palmeraies, de riches résidences aux collections botaniques, nous apparaît pertinent pour étudier les contrastes culturels du lien entre nature, environnement et humain. Chacun y cultive sa bulle, son rêve de l’American dream ou sa quête de racines.

 

Nous souhaitons donc rencontrer des scientifiques, des urbanistes, des jardiniers et autres professionnels de l’horticulture, et plus largement tout habitant de Miami qui aurait une anecdote à raconter sur la flore qui peuple la ville. Quant aux lieux, ils seront à la fois historiques et contemporains, dédiés à la sauvegarde de la flore, à la culture comme à l’agrément. Parmi eux, on trouve par exemple le jardin botanique de Fairchild, créé en 1936 et nommé en hommage au grand naturaliste David Fairchild, ou les jardins à la française de Vizcaya, l’un des premiers jardins de Miami datant de plus d’un siècle, mais aussi les petits jardins vivriers que certains habitants cultivent dans leur arrière-cour, ou encore ces jardins nimbés d’un écran de brume pulsée qui dissimulent certaines villas luxueuses… 

En partenariat avec

COAL

COAL, créée en France en 2008 par des professionnels de l’art contemporain, de l’écologie et de la recherche, mobilise les artistes et les acteurs culturels sur les enjeux sociétaux et environnementaux et soutient le rôle incontournable de la création et de la culture dans les prises de conscience et les mises en oeuvre de solutions concrètes. À travers le Prix COAL, des actions de coopérations internationales et plus d’une cinquantaine d’expositions et de projets culturels de territoire, COAL est le premier acteur français à promouvoir l’émergence d’une nouvelle culture de l’écologie.

 

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