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Marie Losier

Artiste et réalisatrice
Mai 2023

  • Cinéma
  • New York
  • San Francisco

« Les plus belles rencontres de ma vie ont donné lieu à des « biopics » d’artistes atypiques. Le résultat final se construit à travers l’expérience du travail commun avec la personne rencontrée. »

Je suis artiste et réalisatrice. Née en France, j’ai vécu 23 ans à New York, où j’ai fait mes premiers pas dans l’art et la vie. J’ai commencé par le théâtre en construisant des décors pour Richard Foreman, avant de plonger dans le cinéma underground lors de ma rencontre avec les Frères Kuchar. Ils m’ont appris à manier la Bolex, ma caméra 16mm de prédilection et à créer les bandes sonores de mes films, asynchrones et poétiques. Depuis, je n’ai jamais cessé de filmer.

 

Mes films sont des portraits d’artistes hors normes, des extravertis libres de l’underground de la vie. La rencontre, le sentiment d’amour, le processus de création, le mélange de l’artifice et du documentaire, de différents mediums, le travestissement, le costume, sont ce qui définit le mieux mon approche d’un certain cinéma indépendant, inclassable, et très New Yorkais.

 

Le MoMA  a présenté l’ensemble de mon travail en 2018 et fait l’acquisition de mes films pour sa collection permanente. Mon dernier film Felix in wonderland a fait sa première au festival de Locarno. En 2019, deux rétrospectives de mes films ont eu lieu, en France au Jeu de Paume et à la Cinémathèque d’Athènes en Grèce. Je présente régulièrement mon travail de dessins, de portraits en monotype et d’installations dans des expositions : La Fondation Ricard, le Mac Val, la Galerie Du Cinéma, Le Transpalette en France, mais aussi le BBB, la Galerie Anne Barault et la Galerie Solar au Portugal. 

 

Marie Losier est une réalisatrice dont les films et vidéos ont été montrés dans de multiples salles de cinéma, musées, galeries et festivals dont Cannes, Berlin, Rotterdam, IDFA, Tribeca, CPH:DOX, Cinéma du Réel, Torino et Locarno. Elle a étudié la littérature américaine à l’Université de Nanterre et fait les Beaux-Arts à New York (MFA/Hunter College) avant de réaliser des portraits avant-gardistes, intimes, poétiques et ludiques de cinéastes, de musiciens et d’artistes tels que Alan Vega, les frères Kuchar, Guy Maddin, Richard Foreman, Tony Conrad, Felix Kubin et Genesis P-Orridge. The Residents : Behind the mask, portrait du collectif musical américain mythique The Residents est son prochain film.  

The Residents est un collectif d’artistes de San Francisco créé en 1969, qui se présentent le plus souvent avec un smoking et un œil en guise de visage. En plus de cinquante ans de carrière, ils ont su créer un univers à part entière, avec quatre-vingt albums et pièces de théâtre musicales. Les membres du groupe ont toujours voulu être hors système et surtout hors « star-système ». Personne ne sait comment ils s’organisent, combien ils sont, où ils vivent. Ils apparaissent toujours masqués.  

 

Les plus belles rencontres de ma vie ont donné lieu à des « biopics » d’artistes atypiques. Le résultat final se construit à travers l’expérience du travail commun avec la personne rencontrée. Dans chacun de mes films s’installe une relation d’amitié et de travail avec les personnages, qui s’inscrit dans le temps, souvent plusieurs années.

  

Le projet prend comme point de départ la mort récente d’un des membres du groupe – Hardy Fox – en 2018. À sa mort, les autres membres ont confié qu’il avait fait partie de The Residents, révélant pour la première fois une part de leur identité. Ils ont aujourd’hui entre 70 et 80 ans et entament leur dernière tournée en Europe. La fiction démarre alors ici. À travers une cérémonie pour faire revenir à la vie « Fox », commence alors un véritable voyage fantastique dans la vie des membres de The Residents. 

 

Ce projet de film, qui sera alimenté et inspiré au cours de ma résidence, se base sur les vies étranges, entre mythes et réalité, entre anonymat et vie quotidienne, des membres du groupe mythique. Il voyagera entre le conte, le documentaire, l’installation, la création. Ce sera un film à plusieurs, un film de rencontres entre ma caméra, les membres du groupe et d’autres artistes invités à collaborer avec nous. Chaque scène sera un tableau, en 16mm, numérique ou archives, présentant leur vie et les personnages qu’ils ont incarné tout au long de leur carrière.   

Tous mes films ont été tournés aux États-Unis, sauf un entre l’Allemagne et Paris, et un autre au Portugal. En 2013, j’ai quitté New York pour la première fois dans le cadre d’un tournage sur l’artiste Peaches à Berlin. Je pensais revenir un an plus tard mais la vie est pleine de surprises. À Berlin, j’ai rencontré Felix Kubin, un musicien incroyable. Il joue du MS20, un instrument électronique, et m’a inspiré un documentaire, qui a nécessité cinq ans de travail. Je suis donc restée à Berlin dans un premier temps, avant de m’installer à Paris, où je travaille désormais. Pourtant, mes films et mon travail me ramènent sans cesse aux États-Unis.  

 

Ce projet sur The Residents a pour cadre San Francisco, une ville que je ne connais pas. Je vais filmer leur quotidien, consulter toutes leurs archives depuis les années 1960 mais aussi filmer les répétitions et le processus de création. Il faudra que je rencontre leurs collaborateurs, leurs amis et que j’invente avec eux quelques séquences de fiction à San Francisco. Une autre partie du tournage se déroulera à New York, où The Residents retrouvent souvent leurs collaborateurs. J’y ai prévu de nombreuses collaborations, principalement avec l’artiste Tony Oursler. Nous allons créer dans son atelier, chacun avec leur œil géant en guise de visage. New York est ma ville, mais j’ai vraiment besoin d’y retourner en tant qu’artiste. 

En partenariat avec

Barberousse Films

Fondée en 2015, Barberousse Films est l’alliance de trois producteurs, Mathilde Delaunay, Enguerrand Déterville et François Martin Saint Léon.
Depuis sa création Barberousse Films a produit une vingtaine de films longs et courts dont ceux de Pierre Léon, Pascale Bodet, Momoko Seto, Jérôme Reybaud, Pascal Cervo, Marie Losier ou Pierre Menahem primés et sélectionnés dans des festivals majeurs (Cannes, Locarno, FID de Marseille, Tribeca, Rotterdam, Annecy…). Nicolae, de Mihai Grecu est lauréat du prix du meilleur court-métrage 2021 du syndicat français de la critique de cinéma. Le Feu au Lac de Pierre Menahem est en sélection officielle du festival de Cannes 2022 et Castells de Blanca Camell Galí ainsi que Poitiers de Jérôme Reybaud à Locarno – Pardi di domani.

 

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