Manuela Paul-Cavallier
Artiste et créatrice de reflets d’or
- Design & Métiers d'art
- Los Angeles
- New York
« Comment l’héritage des doreurs sur bois de la Vieille Europe a-t-il évolué dans l’ébullition culturelle et artistique américaine ? »
Artiste et artisan d’art, ma créativité est le fruit de 35 années professionnelles autour des feuilles d’or. C’est à Florence en Italie que j’ai découvert les techniques ancestrales des doreurs d’antan, consacrant une décennie à étudier entre les vieux grimoires et les ateliers intemporels, une alchimie qui remonte au XIIIème siècle, à base de produits naturels comme la colle de lapin, l’ail, le fiel de bœuf…
De retour à Paris, restauratrice de dorures habilitée par les Musées de France, j’ai analysé des heures durant les millimètres carrés de matière avec la richesse infinie d’une question : « À travers ce langage de matières, comment construire l’antiquité de demain ? »
Forte de ces expertises, j’ai longtemps élaboré des univers contemporains sur-mesure pour les décorateurs d’intérieur, les grandes Maisons de luxe….
Artiste passionnée, je crée en parallèle des tableaux de pigments et de feuilles d’or, des vibrations comme des miroirs d’alchimie qui reflètent l’âme du spectateur.
L’or qui m’inspire est celui qui dialogue avec les matières dans des jeux subtils d’ombre et de lumière. Des vibrations de mille reflets, théâtraux ou discrets, prolixes ou poétiques, en jonglant avec les différentes couleurs du précieux métal.
Au sein de ce métier, à la croisée des cultures, vibrent des valeurs universelles comme la recherche du beau, le respect de l’ancien, le lien du cœur avec le premier outil, la main. Le fait de découvrir aux États-Unis la manière dont les Américains se sont approprié les feuilles d’or permet de mettre en lumière la richesse de ce patrimoine qui appartient à l’humanité.
Formée et diplômée en Italie et à Paris, Manuela Paul-Cavallier a développé son expertise dans le domaine de la restauration de dorures à la feuille d’or, puis avec des créations contemporaines sur mesure auprès des décorateurs et des grandes Maisons de luxe. Manuela Paul-Cavallier est la première lauréate Métiers d’art de l’Institut Français soutenue par la fondation Bettencourt-Schueller, à la Villa Kujoyama de Kyoto en 2014, sous le thème de « l’Esthétisme de la soustraction ». Elle est labélisée RIMPA par les Japonais. En 2017, Yves Saint Laurent Beauté lui confie de nouveau le flacon Opium pour une série limitée et numérotée. En 2018 et 2019, elle crée des œuvres monumentales pour l’Hôtel-Dieu de Lyon. Son atelier est situé sur les bords du lac d’Annecy.
Comment l’héritage des doreurs sur bois de la Vieille Europe a-t-il évolué dans l’ébullition culturelle et artistique américaine ?
Dans le foisonnement prolixe de la culture américaine, quel rôle joue l’or dans la symbolique, dans les réalisations des artistes contemporains, dans les intérieurs privés et publics ?
Je compte rencontrer un maximum d’acteurs autour de la dorure tels que des artisans, des décorateurs d’intérieur, des artistes, des galeries, des conservateurs de musée, des restaurateurs, des designers, des écoles et universités. Le partage sur les techniques utilisées, les symboliques de l’or, les spécificités régionales sont des sources de connaissance et de compréhension qui permettent d’enrichir le dialogue entre nos continents.
L’idée est de confronter nos savoir-faire, l’art de la création, de la communication, de la commercialisation comme celui de la conservation préventive, de la restauration des œuvres dorées. Transmettre, sauvegarder, enrichir, dialoguer et partager. Construire et renforcer ensemble les connaissances de ce métier. Je souhaite explorer toutes les opportunités locales, apprendre, enseigner, exposer, animer des conférences, des ateliers…
L’objectif de cette résidence est de créer une synergie entre mon atelier et les professionnels américains, afin de :
– créer des collaborations, poursuivre les recherches et concrétiser des idées créatives ;
– créer des échanges pragmatiques et pérennes, qui pourraient amener des artisans artistes ou professionnels à venir à leur tour en France ;
– pérenniser la transmission sous forme de missions régulières auprès d’écoles ou universités américaines autour de mon expertise en dorure et de mon expérience internationale ;
– récolter toutes les idées qui pourraient surgir des rencontres et partages.
Après être rentrée de Florence à Paris en 1998, j’ai toujours rêvé d’aller restaurer les dorures européennes aux États-Unis. Étant une jeune restauratrice de dorure à Paris, je voyais des collectionneurs américains acheter de magnifiques dorures européennes. En Italie, j’entendais les histoires de collections entières parties aux États-Unis. Quelle restauration, quelle prévention sont pratiquées sur ces collections ?
Je souhaite rencontrer les restaurateurs d’art, les conservateurs des musées prestigieux de New York et Los Angeles, les collectionneurs d’art privés ou publics.
Comment vit la dorure contemporaine sur le territoire américain ?
Je souhaite aller là où est présente la dorure, que ces lieux soient privés ou publics, rencontrer toute personne qui a un lien de création artistique, d’enseignement…
À New York comme à Los Angeles, je souhaite me rendre dans les écoles et universités, rencontrer des décorateurs d’intérieur, découvrir l’innovation constante de ces villes pleines de créativité, de pertinence, de mode décorative. Quels galeristes et artistes accepteraient de dialoguer autour de l’or dans l’art contemporain, entre kitch et subtilité ? Comment les Américains vivent-ils avec les reflets d’or dans leur intérieur ? S’agit-il d’objets, de sculptures, de peintures, de panneaux muraux ? Existe-t-il des différences entre la côte Est et Ouest ?
Les liens avec mon travail sont multiples : établir un dialogue, former, partager, étudier les techniques de dorures, sentir, écouter, apprendre, créer ensemble, de l’idée et du concept à la réalisation d’une matière d’or, d’un projet de design à la création artistique en collaboration. Enseigner, témoigner partager, être passeur de savoir-faire et communiquer auprès d’institutions, d’universités, d’écoles…. Les champs sont ouverts.
Je me rendrai dans divers lieux publics ou privés concernés par les feuilles d’or et les reflets de lumière.
En partenariat avec
Fondation Bettencourt Schueller
La Fondation Bettencourt Schueller s’applique à incarner la volonté d’une famille, animée par l’esprit d’entreprendre et la conscience de son rôle social, de révéler les talents et de les aider à aller plus loin, dans trois domaines qui contribuent concrètement au bien commun : les sciences de la vie, les arts et la solidarité. À la fois fondation familiale et reconnue d’utilité publique depuis sa création, en 1987, la Fondation Bettencourt Schueller entend « donner des ailes aux talents » pour contribuer à la réussite et à l’influence de la France. Pour cela, elle recherche, choisit, soutient, accompagne et valorise des femmes et des hommes qui imaginent aujourd’hui le monde de demain, dans trois domaines qui contribuent concrètement au bien commun : les sciences de la vie, les arts et la solidarité.
Galerie Carole Decombe
A coté d’oeuvres de designers du XXème siècle, la Galerie Carole Decombe présente les créations contemporaines des céramistes Isabelle Sicart ou Helle Damkjaer, le mobilier du designer Emmanuel Levet Stenne, les miroirs de Nicolas et Sébastien Reese… Les choix de Carole sont éclectiques, instaurant un dialogue entre les genres et les époques. La défense des savoir-faire et des métiers d’art est l’un de ses leitmotivs.
Chambre des Métiers et de l’Artisanat de Haute-Savoie (CMA)
La Chambre des Métiers et de l’Artisanat est une communauté de 221 000 entreprises artisanales, 301 800 salariés et 22 900 apprentis en Auvergne-Rhône-Alpes. La CMA Auvergne-Rhône-Alpes agit cœur des territoires, dans 26 points d’accueil avec ses 300 élus de proximité et l’expertise de ses 680 collaborateurs. Sa raison d’être ? Faire naître les passions, faire grandir les projets, les entreprises, les compétences et les territoires.