Why New York City?

Part of NYC Skyline seen through the window of a subway car

Howie Mapson

The upstairs of Albertine Books, featuring a periwinkle ceiling with a zodiac calendar in the center.
Dans l’imaginaire new yorkais se croisent Paul Auster, The Velvet Underground, Patti Smith, Keith Haring et Martin Scorsese. Ce symbole urbain du rêve américain est celui de l’avant-garde et des courants alternatifs que New York a vu naître : de la Beat Generation, au bebop, au minimalisme, au mouvement du Judson Dance Theater. Singulièrement à l’heure de la cancel culture, comment la contre-culture échappe-t-elle au destin de devenir mainstream voire impérialiste à sa manière ? New York, heureusement, n’est jamais où on l’attend, et il faut y (re)venir pour explorer les nouvelles marges artistiques.

Symbole de résilience, la ville, qui a connu de graves crises économiques, le 11 septembre et l’ouragan Sandy, est de nouveau effervescente après des mois au ralenti en raison de la pandémie. La crise sanitaire, ici peut-être plus encore qu’ailleurs, a eu un double effet destructeur et régénérateur. La ville est-elle toujours aujourd’hui la première place mondiale des arts ? Dans un monde résolument multipolaire, les grandes institutions newyorkaises (Met, MoMA, Lincoln Center…) assurent la permanence de ce titre, tandis qu’une scène indépendante particulièrement vivace alimente l’esprit de contre-culture. Ainsi, les musées et salles de rang mondial, du Museum Mile à Broadway, mais aussi les entreprises de la publicité, de la tech et des médias de la Sillicon Alley contribuent à attirer une forte communauté d’indépendants. Ils représentent 36% des actifs de l’économie créative à New York. Au cœur du paysage culturel de New York, plusieurs institutions jouent un rôle particulier pour favoriser l’émergence et l’innovation : cinémas indépendants (Metrograph, Film Forum), festivals pluridisciplinaires (Tribeca, Under The Radar-The Public Theater, Biennale Performa), éditeurs (Other Press, Seven Stories Press) et libraires indépendants (McNally Jacskon Books, Bluestocking Books), centres d’art (Artists Space, The Invisible Dog Art Center, Babycastles), ou encore lieux qui favorisent les croisements artistiques (The Kitchen, Pioneer Works, National Sawdust, New York Live Arts).

Vraie-fausse capitale des Etats-Unis, New York est imprégnée d’un fort idéal démocratique : elle est la ville du New York Times, celle qui a su attirer à elle le siège des Nations Unies (bien que l’organisation ait été fondée à San Francisco). Si des disparités sociales importantes existent (un habitant sur cinq vit en dessous du seuil de pauvreté), New York progressiste poursuit le rêve d’une société inclusive et égalitaire. Point de départ du mouvement mondial Occupy de 2011, relai majeur des manifestations Black Lives Matter à l’été 2020, l’espace public de New York est régulièrement investi par des mouvements politiques et sociaux, mais aussi par des communautés artistiques particulièrement dynamiques.

A l’origine terre de tribus autochtones, qui sont honorées au début de la plupart des grandes manifestations aujourd’hui, New York a vu arriver des millions d’immigrants du monde entier, autant de cultures assemblées dans une ville dense (la seule qui abrite deux « Chinatown » et deux « Little Italy »). La ville plus peuplée des Etats-Unis compte plus de 40% des habitants nés hors des Etats-Unis et 200 langues y sont parlées. Du Manhattan de Bret Easton Ellis, aux Chroniques de NYC par JR, New York laisse entrevoir à travers ses identités plurielles mais toujours se dérobe.

Manhattan est bien une île, dans sa géographie mais aussi dans son esprit de proximité comme d’indépendance à l’égard des deux rives de l’Atlantique. Souvent décrite comme un bout d’Europe accroché au continent, New York est ouverte à tous mais n’appartient à personne. Elle est aujourd’hui au seuil de nouvelles transformations, dans lesquelles les acteurs culturels sont invités à jouer un rôle majeur.

La Villa Albertine a son siège à New York, dans la Payne Whitney Mansion, chef d’œuvre de Stanford-White et exceptionnel témoignage de l’âge d’or new yorkais. Le bâtiment abrite également la librairie Albertine et donne sur la 5th Avenue, à l’angle Sud du MET et face à Central Park.

Voir les résidents de la Villa à New York City