Why Los Angeles?

Netflix's Los Angeles Headquarters in front of sunset

Cameron Venti

Black Lives Matter protesters march in front of the Egyptian Theatre in Hollywood
Capitale mondiale du storytelling, Los Angeles produit sa propre mythologie. L’étoile d’Hollywood commence à pâlir : plusieurs studios et salles mythiques ont fermé, les tensions économiques, sociales et raciales travaillent en profondeur les 88 banlieues d’une ville. Depuis une trentaine d’années, « LA » se transforme et propose, au-delà du cinéma, une synthèse originale entre Hollywood et la Silicon Valley : LA est à la fois le foyer global et le premier terrain de jeu des plateformes créatives, des industries de contenu, et d’un nouveau type de créateurs qui semblent avoir pris le pouvoir dans cette nouvelle ère du divertissement : les influenceurs.

Avec son célèbre panneau Hollywood et ses mythiques studios, Los Angeles continue d’attirer des talents du monde entier qui rêvent de devenir la nouvelle Marilyn Monroe ou le futur Spielberg. L’industrie du film a toutefois bien changé. Loin des grandes premières de l’Egyptian Theatre - récemment racheté par Netflix- les studios hollywoodiens concentrent désormais leurs efforts sur leurs activités de streaming. Dans un environnement qui évolue à grande vitesse et qui est plus que jamais ultra-concurrentiel, de vastes opérations de rachat et fusion sont en cours, avec pour conséquence une concentration des catalogues et des moyens dans les mains de quelques géants, à commencer par Netflix et Amazon. Au-delà, ce sont au-delà des centaines de start-ups de la tech « culturelle » qui ont fait le choix de s’implanter à Los Angeles notamment sur le littoral aujourd’hui surnommé « Silicon Beach ». A l’origine de ce véritable exode de start-ups de la Silicon Valley, Snapchat Inc., installée à Venice Beach d’où est originaire son fondateur, Evan Spiegel.

Capitale mondiale des industries créatives, Los Angeles est aussi l’un des pôles américains incontournables pour la scène artistique. Musée d’architecture contemporaine à ciel ouvert, avec notamment le le Disney Concert Hall de Frank Gehry, le Getty Center de Richard Meier, le Broad Museum de Diller et Scofidio, la ville abrite des écoles d’art très réputées (CalArts, UCLA, Otis College, USC Roski) et un marché de l’art contemporain particulièrement dynamique. Même dynamisme du côté du spectacle vivant et des scènes musicales, avec des talents qui viennent du monde entier pour se produire à Los Feliz, Silverlake ou Echo Park.

Si Los Angeles se retrouve chaque année pour un méga-festival aux portes du désert, le Coachella Music and Arts festival, ses goûts sont résolument éclectiques en laissant une large place aux cultures urbaines, aux murals, au street art, et à culture skate. La culture des réseaux sociaux, uniformément répandue à travers le monde, a pris à Los Angeles des formes spécifiques, avec notamment le modèle de la « house », sorte de Villa alternative où se retrouvent les créateurs les plus influents des réseaux sociaux pour produire des contenus ensemble.

La part d’ombre de Los Angeles est à la mesure du rêve qu’elle suscite. Les écarts de richesse y atteignent des extrêmes, tandis que les tensions raciales et sociales secouent régulièrement une mégapole par ailleurs très exposée aux crises environnementales (pollution, méga-feux, tremblements de terre). Les mouvements « Me Too » et « Black Lives Matter » y ont trouvé un écho tout particulier. La matrice à raconter des histoires de Los Angeles se nourrit de ces crises et de ces défis.

En ouvrant une antenne à Los Angeles, la Villa Albertine veut observer les bouleversements en cours du paysage culturel mondial, notamment du fait des plateformes de contenu et des réseaux sociaux, et permettre aux acteurs culturels français d’y trouver toute leur place.

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