Yolande Zauberman
Réalisatrice
23 mars - 20 avril 2022
Beowulf Sheehan
- Cinéma
- New York
“Je filme comme on tire des flèches, c’est devenu mon chemin.”
je filme comme on tire des flèches
c’est devenu mon chemin
je suis ce que je vois
le paradis des autres
le mien
fragments de bonheur d’une tribu
en danger de vie et de mort
je filme
comme on danse
I want paradise now
folle d’espoir
I am what I saw around my bed
and my bed traveled a lot
au milieu de gens à moitié dévêtus
perdus perdants
tremblants
sur le point de tomber
but paradise is not yet lost
La réalisatrice, artiste et cinéaste française Yolande Zauberman commence sa carrière avec un premier documentaire sur l’apartheid en Afrique du Sud, « Classified People » qui remporte entre autres le grand prix du Festival de Paris et le Bronze Rosa au Festival de Bergame (Italie). Son deuxième film, « Caste Criminelle » (1989), tourné en Inde, est sélectionné aux Festival de Cannes. Trois ans plus tard, elle se tourne vers la fiction avec la sortie de « Moi Ivan, toi Abraham » (Prix de la jeunesse au Festival de Cannes). En 2011, « Would You Have Sex with an Arab? » est sélectionné au Festival international du film de Venise et, en 2020, son film « M » remporte de nombreux prix dont le César du meilleur film documentaire.
Artiste pluridisciplinaire, alternant le documentaire et la fiction, l’art vidéo et l’art narratif, Yolande Zauberman a inventé sa propre voie d’expression.
Emma Goldman
Et puis Emma Goldman l’anarchiste me passionne.
Aucune de ses batailles ne manque à nos vies.
Se battant pour la jouissance des femmes.
Se battant pour la journée de huit heures.
L’anarchie comme éthique.
Et comme dit Levinas, l’éthique c’est obéir à un ordre qu’on ne nous donne pas.
Emma Goldman était une militante politique et écrivaine anarchiste. Elle a joué un rôle essentiel dans le développement de la philosophie politique anarchiste en Amérique du Nord et en Europe dans la première moitié du 20e siècle.
Emma Goldman arriva à New York avec pour seul bagage une machine à coudre et l’adresse d’un journal yiddish. Le yiddish était alors la seule langue qu’elle connaissait avec le russe. Plusieurs choses la caractérisaient : elle était de l’Est, elle était juive, elle était femme, elle était amoureuse, elle croyait en l’individu et elle était habitée par un grand optimisme vis-à-vis de l’humain et d’un grand pessimisme vis-à-vis du pouvoir.
Elle aimait profondément l’Amérique mais dut fuir le pays à cause de ses convictions. Puis Peggy Guggenheim proposa de l’installer à St-Tropez, comme elle le fit pour James Baldwin plusieurs années après. Là-bas, elle se consacra à l’écriture de son autobiographie Vivre ma vie, publié en 1931 et qui fut acclamé par la critique, malgré des ventes décevantes. Elle obtint l’autorisation de revenir en Amérique durant dix jours pour la promotion de son livre. Puis elle quitta les Etats-Unis pour le Canada, où elle mourut en 1940.
Retrouvez l’interview complète de Yolande Zauberman ici (version anglaise uniquement)
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