Marguerite de Bourgoing - Villa Albertine

Cinéma

La Nouvelle-Orléans

« Mon intérêt pour les Etats-Unis est lié à mon intérêt pour la communauté afro-américaine qui, en renversant de nombreux codes esthétiques, a révolutionné au XXème siècle la façon dont les gens dansent, s’habillent et communiquent.  Au sein de celle-ci, la Nouvelle Orléans occupe une place unique. »

Who?

Je suis une cinéaste française basée en Californie depuis quinze ans, avec une formation en philosophie, histoire de l’art et communication. Bilingue en anglais, j’ai pour vocation d’être une messagère entre mon pays de résidence et celui de ma naissance. Ayant aiguisé mes flèches, je parcours les contrées à la recherche de tendances culturelles, cherchant à comprendre leurs origines, dans le but de nourrir substantivement la communauté. Mon inspiration première vient du photojournalisme porté par mon mentor, le photographe Marc Riboud. Mon inspiration seconde vient du cinéma vérité, à l’époque où je fréquentais les salles de la cinémathèque française et du musée de l’Homme au Trocadéro. Ensuite, forte d’une expérience professionnelle à la télévision à Londres et de longs séjours filmant la capoeira à Salvador de Bahia, j’ai pris mon envol, à Los Angeles où j’ai renoué avec mes émois culturels d’adolescente, en documentant la scène rap des années 2010. J’y ai produit des films racontant les liens entre la technologie et le Hip-Hop, travail que je poursuis, tout en arpentant de nouveaux territoires. 

Marguerite de Bourgoing a créé LA Stereo TV, produisant plus de 200 vidéos explorant la scène hip-hop de Los Angeles. Sa première production, « The World is Yours », diffusée sur France Télévision en 2014, s’intéresse à l’impact du rap et de l’internet. Elle a ensuite continué à explorer la musique, la technologie et la société avec les documentaires « IT’S YOURS » et « HIP-HOP & INTERNET » produits pour ARTE. En 2023, elle a créé, écrit et produit « Hip-Hop & the Metaverse » pour PBS’s Digital Voices, qui a remporté un 74e Golden Mike Award et des nominations pour un LA Press Award et un Los Angeles Emmy. Elle est titulaire de masters de La Sorbonne Paris IV, de l’Université d’Oxford et de l’USC.

What?

« Mon pauvre cœur » est un projet de film biographique sur la vie d’Edmond Dédé, un musicien romantique créole de la Nouvelle Orléans, qui vécut trente ans à Bordeaux au XIXe siècle comme compositeur et chef d’orchestre. Je l’ai rencontré en effectuant un montage sur l’histoire de la musique afro-américaine et j’ai été intriguée par son nom à consonance française, et encore plus surprise de lui découvrir des liens profonds avec la France, où il composa la majorité de son œuvre. Oublié par son pays d’adoption, sa mémoire a été cultivée aux États-Unis, notamment dans sa ville natale, où il fut longtemps un motif de fierté. A travers son histoire, je veux traiter des thèmes de l’exil, de l’industrie de la musique et de l’altérité, dans la France au XIXe. 

Mon séjour à la Nouvelle Orléans va me permettre de me pencher sur la genèse d’Edmond Dédé, notamment ses origines haïtiennes, et de me familiariser avec l’élite intellectuelle créole de couleur, dont il était un des champions. Pour cela, j’examinerai le rôle de la francophonie en Louisiane au XIXème et tenterai de comprendre l’ampleur de la ségrégation raciale qui s’y développa, la lutte pour les droits civils, et comment cela a favorisé la naissance du jazz. Dans ce but, je rencontrerai des historiens de la Nouvelle Orléans, des spécialistes de la francophonie et des musiciens. Je visiterai les différents centres d’archives, je ferai des repérages et m’imprégnerai de cette culture si vibrante.

Where?

Mon intérêt pour les Etats-Unis est lié à mon intérêt pour la communauté afro-américaine qui, en renversant de nombreux codes esthétiques, a révolutionné au XXème siècle la façon dont les gens dansent, s’habillent et communiquent.  Au sein de celle-ci, la Nouvelle Orléans occupe une place unique. Connue comme le berceau du jazz, elle a engendré une richesse musicale, de Louis Armstrong à Lil Wayne, de la second line au carnaval, qui en a fait la première ville musicale des Etats-Unis. Elle reste connectée à son passé tout en produisant de nouveaux talents. Les personnes que je souhaite rencontrer pourront m’éclairer sur ce qui rend cette ville, dont la joie de vivre et la résilience ne sont plus à démontrer, si spirituelle. 

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