Louise Cailliez et Guillaume Lorin
Cinéastes
Aout-septembre 2026

- Cinéma
- San Francisco
« Nous ne pouvons pas imaginer raconter cette histoire sans faire le voyage que feront nos personnages, de la France à l’Alaska ! »
Tous les deux auteur-ice réalisateur-ice, nous gravitons dans le domaine inépuisable du Cinéma d’Animation depuis près de quinze ans. Amis à la ville, nous avons participé à la création de nombreuses œuvres audiovisuelles sans jamais avoir eu l’occasion de collaborer ensemble. C’est désormais chose faite avec le projet d’adaptation de la bande dessinée Les Pizzlys sur lequel nous écrivons le scénario, avec la complicité de quatre co-auteurs.
Notre duo s’intègre dans un large groupe d’auteurs franco-américains (composé de Princess Daazhraii Johnson, Allan Hayton, Titouan Bordeau, Gabriel Harel) expérimentant ainsi une méthode de développement inédite, à l’image de l’histoire que nous nous apprêtons à adapter, qui invite justement à faire un pas de côté et à repenser le monde. Pendant nos recherches, nous avons découvert que cette alliance pouvait être vue comme une tresse qui, selon certaines croyances anciennes, représente l’une des formes les plus solides au monde. Seul, chaque brin est fragile, mais tressés ensemble, ils forment un fil presque incassable.
Notre binôme artistique se scelle autour d’un amour commun pour la transmission d’histoires sous toutes leurs formes ! Nous sommes très curieux d’entamer cette collaboration car nos univers personnels ont beau être totalement différents, ils trouvent tous les deux écho avec les thèmes principaux de la BD et nous nous rejoignons sur le message d’espoir que nous souhaitons transmettre aux enfants et à la famille.
Originaire de Guadeloupe, Guillaume Lorin (1985) a grandi entouré de nature et de folklore antillais. Il évolue dans l’industrie de l’animation aussi bien comme animateur (Tante Hilda !, Leftover, Yùl et le serpent), que comme scénariste pour des séries télévisées (Miru Miru), ou encore comme storyboardeur sur WolfWalkers, pour lequel il a été nommé pour la meilleure séquence de long métrage aux Annie Awards 2020.
En 2020, il réalise son premier court métrage, Vanille, un conte moderne aux couleurs de son île natale, qui rencontre un vif succès et reçoit de nombreux prix prestigieux dont le Cristal au Festival International d’Annecy. Depuis, il co-réalise le long métrage Julian chez Cartoon Saloon et travaille comme consultant scénario.
Née en 1989, Louise décide à 15 ans qu’elle fera du Cinéma d’Animation son métier. Après ses premiers films d’études, Indians et De l’esprit d’équipe, elle poursuit ses expérimentations narratives avec son premier court-métrage professionnel Montagne (sélectionné en 2020 au Ficam, Glas, Feinaki) et développe la série feuilletonnante Doppelgänger en avant le futur !.
En parallèle de ses projets personnels, elle écrit pour la télévision (Akissi, Partie de Campagne), travaille en tant qu’animatrice, ou en tant que 1er assistante réalisateur sur des longs métrages (Le Corset, Marcel et M. Pagnol). Elle co-réalise actuellement Partie de Campagne saison 2 pour France Télévisions.
Le Pizzly est un hybride d’ours polaire et de grizzly, conséquence directe des changements climatiques. Il peut être considéré comme une figure instable, mais également comme un sursaut de vie, symbole naturelle d’adaptation dans un monde en mutation.
Les Pizzlys est une bande dessinée de Jérémie Moreau qui évoque de manière fascinante les enjeux fondamentaux de notre époque. Sentiment de désorientation, rupture des liens familiaux, perte de la transmission, les problématiques vécues par les personnages sont les différentes facettes d’une seule et même question centrale. Comment se reconnecter au monde et aux êtres qui l’habitent ?
Que ce soit à travers LE ou LES pizzlys, nous sommes touchés par l’idée que le « chaos ambiant » qu’est devenu notre monde peut être perçu comme une opportunité de changer de point de vue et une invitation à comprendre notre vulnérabilité face à l’instabilité climatique. En redécouvrant la cosmogonie nous pouvons redessiner le présent, trouver une façon de nous réancrer dans un monde vivant.
« De ce monde destructeur peut naître l’espoir » est un message réconfortant et positif que nous souhaitons transmettre dans un long métrage d’animation qui s’adressera à toutes les générations, et plus particulièrement aux enfants.
Nous y mettrons en scène une fratrie brisée qui trouve refuge en Alaska et sa rencontre avec des membres de la communauté Gwich’in.
Nous veillerons à ce que ce territoire chargé d’histoires, d’images évocatrices et de fantasmes puissants ne soient pas traité dans notre récit comme un simple décor exotique et folklorique. La question de la représentation est délicate et très importante pour nous et nous ne pouvons pas imaginer raconter cette histoire sans nos deux co-auteurs de Fairbanks ni sans faire le voyage que feront nos personnages, de la France à l’Alaska !
Noyau important de la communauté Gwich’in, c’est tout naturellement à Fairbanks que nous poserons nos valises pour poursuivre nos recherches documentaires.
Tant de choses nous appellent dans cette région.
Tout d’abord le besoin de rencontrer chez eux nos co-auteurs Princess et Allan. Pour développer ensemble une histoire qui parle d’interactions avec le monde, il est primordial de cultiver nos propres échanges interpersonnels.
Nous irons également au département des Archives du Musée de l’Université d’Alaska pour nous documenter sur les liens historiques entre les Français et la communauté Gwich’in, (encore aujourd’hui certains mots de la langue Gwhich’in sont des dérivés du français). La question de la communication étant au centre de cette histoire, nous espérons participer à des rencontres organisées par des associations linguistiques Athabascanes.
Nous avons également besoin de VOIR, d’ENTENDRE et de RESSENTIR la vie en Alaska à travers ses paysages, ses saisons, et ses modes de vie. Nous aimerions donc voyager jusqu’à Fort Yukon, comme une manière de comprendre nos personnages en suivant le même chemin qu’eux.
Ces séjours enrichiraient considérablement notre vision et permettrait de recueillir des références iconographiques (photographies, vidéos, dessins, peintures). Nous avons hâte de nous inspirer de tout ce que nous y rencontrerons, des paysages les plus majestueux aux plus modestes.
Si nos yeux seront grands ouverts, nos oreilles le seront encore plus ! Écouter, écouter, écouter ! ÉCOUTER des histoires, racontées par tous, enfants, adultes, Aînés, conteurs, professeurs, artistes. La cosmogonie Gwich’in occupera une grande place dans le film, il est donc essentiel d’écouter et de respecter la parole de celles et ceux qui en gardent la tradition orale et spirituelle.
En partenariat avec

Blue Spirit Productions
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