Louis-Paul Caron
Artiste
Avril - Mai 2026

- IA
- Los Angeles
« À la croisée du réel et du numérique, je fais dialoguer peinture et intelligence artificielle pour questionner le souvenir des paysages disparus dans les incendies de Los Angeles. »
Artiste numérique, je compose des images pour raconter notre époque. Mon travail est traversé par des questions politiques, écologiques et existentielles. Ce qui m’intéresse, c’est de rendre visible ce que l’on préfère souvent ignorer et confronter les regards avec le monde qui nous entoure.
J’ai grandi entre pinceaux et écrans, dans un va-et-vient constant entre les arts classiques et le digital. Pendant mes études en Arts Numériques, j’ai réalisé plusieurs courts métrages d’animation autour de l’écologie. J’y cherchais une forme de langage universel, direct, capable de toucher sans détour. Ma pratique a ensuite glissé du cinéma vers la peinture, toujours nourrie par l’usage d’outils numériques. J’ai commencé par retravailler avec des logiciels de 3D les tableaux de la Renaissance italienne exposés au Louvre, pour mieux comprendre le travail des maîtres anciens: leur traitement de la couleur, des lumières et surtout de la narration par la composition.
Aujourd’hui, je reviens à la peinture à l’huile, avec l’envie de faire dialoguer les gestes d’hier et les images d’aujourd’hui. Dans ma série Incendie, j’explore une planète en flammes : une vision brute d’un monde qui vacille. J’essaie de faire cohabiter la beauté et le désastre, le calme apparent et l’effondrement latent. Je crois au pouvoir des images pour bousculer, inspirer et éveiller les esprits.
Louis-Paul Caron est un artiste numérique français, dont le travail a été exposé à l’international, notamment à Art Basel, Séoul, New York, Milan et Dubaï. À travers la vidéo, la peinture à l’huile et l’intelligence artificielle, il explore notre relation changeante à la nature et au changement climatique, à la croisée de l’art numérique et des pratiques traditionnelles.
Formé au design et aux arts numériques à la Design Academy Eindhoven son travail interroge la manière dont la crise climatique transforme notre façon de voir, de penser et d’imaginer le futur.
Pacific Palisades est un projet artistique qui mêle peinture à l’huile, intelligence artificielle et immersion numérique pour interroger la mémoire des lieux disparus à l’heure de la crise climatique. Inspirée par les incendies qui ont ravagé Los Angeles en janvier 2025, j’ai entrepris une série de peintures à partir d’images de Google Street View du quartier de Pacific Palisades, aujourd’hui en grande partie détruit. Ces vues figées dans le temps constituent les dernières traces visuelles des maisons désormais réduites en cendres.
Lors de la résidence à Los Angeles le projet prendra une nouvelle ampleur, à partir de recherches plastiques avec de l’IA et en se déployant sous la forme d’une installation immersive dans laquelle les images se transforment, apparaissent et s’effacent à la manière de souvenirs en perpétuelle mutation. En collaboration avec le studio de Refik Anadol et le Dataland Museum à Los Angeles, les peintures seront analysées et réinterprétées par des algorithmes génératifs pour créer des animations immersives.
À cette dimension visuelle s’ajouteront des paysages sonores, enregistrés sur place, qui viendront ancrer l’expérience dans la matière sensible du lieu et renforcer la charge émotionnelle de l’installation. À la croisée du réel et du numérique, je fais dialoguer peinture et intelligence artificielle pour questionner le souvenir des paysages disparus dans les incendies de Los Angeles.
J’ai choisi Los Angeles, et plus précisément le quartier de Pacific Palisades, pour développer ce projet car il incarne à la fois l’idéalisme du rêve américain et les contradictions du capitalisme contemporain, aujourd’hui mis à rude épreuve par la crise climatique. Pacific Palisades, souvent perçu comme un quartier idyllique, symbole de réussite et de confort, a été gravement détruit par les incendies de 2025. Ce contexte fait de cet endroit un terrain d’exploration sensible où la mémoire des lieux disparus rejoint la critique d’un modèle à bout de souffle.
Los Angeles est aussi un carrefour unique où le changement climatique frappe durement, avec sécheresses, incendies et élévation des températures, alors même que la région accueille certains des plus grands centres de données au monde. C’est cette convergence entre écologie et technologie qui rend la ville particulièrement pertinente pour mon travail.
Le projet se fera en collaboration avec le studio de Refik Anadol, pionniers de l’IA durable dans l’art immersif, notamment avec l’ouverture cette année de Dataland, le premier musée dédié à l’intelligence artificielle à Los Angeles. Ce contexte exceptionnel fait de la ville un lieu idéal pour mêler peinture, intelligence artificielle et installation immersive afin d’explorer la mémoire des paysages disparus et leur renaissance.
En partenariat avec

Danae
https://www.danae.io/

Refik Anadol Studio

Fidji Simo
Née à Sète, Fidji Simo est présidente directrice générale d’Instacart, le leader nord-américain des courses en ligne. Elle est également membre du conseil d’administration d’OpenAI et de Shopify, et ancienne Directrice de Facebook chez Meta, où elle a passé dix ans. Avec plus de 15 ans d’expérience à la tête d’entreprises parmi les plus innovantes, Fidji Simo apporte à ce programme de résidences sa compréhension spécifique du rôle que la technologie peut jouer dans l’évolution des usages à l’échelle mondiale. Artiste elle-même, elle nourrit également une passion pour le croisement de l’art et de la technologie. Son mécénat permettra de donner vie à cette opportunité unique pour huit résidents au cours des deux prochaines années.