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Léo Lerus

Chorégraphe
Juin 2026

  • Arts de la scène
  • New York

« Mon objectif est de favoriser un réseau où les artistes peuvent explorer diverses formes de danse comme expressions de l’identité culturelle, de la résistance et de la communauté, en honorant nos racines tout en amplifiant les voix et récits contemporains. »

Mon parcours dans la danse a commencé avec le Gwoka de ma maison guadeloupéenne, sous la direction de Léna Blou. À 14 ans, j’ai intégré le Conservatoire National Supérieur de Paris, où je me suis consacrée à la danse contemporaine. À partir de 1999, ma carrière professionnelle m’a conduit·e à travailler avec des compagnies internationales.

Ces expériences m’ont amené·e à créer mes propres œuvres chorégraphiques dès 2010. En 2017, lors d’une résidence de recherche à Chaillot – Théâtre National de la Danse, j’ai initié un lien plus profond avec le Gwoka et mes racines guadeloupéennes. Cela a marqué le début d’une exploration continue sur la manière dont la danse contemporaine peut dialoguer avec mon héritage culturel. Mon objectif a été de définir une signature chorégraphique caribéenne, afro-descendante et guadeloupéenne, contribuant au rayonnement de l’identité et de la culture guadeloupéennes, à la fois localement et à l’international.

Cette recherche a mené à Entropie en 2019, qui a reçu le Prix du Public au concours national de danse PODIUM en 2021. En 2022, dans le cadre du programme « Mondes Nouveaux » du ministère français de la Culture, j’ai créé Gounouj In Situ, une pièce interprétée sur le site naturel protégé de Grande Anse/Gros Morne en Guadeloupe. Depuis 2024, une version scénique de Gounouj est en tournée internationale.

Actuellement, je suis artiste associée à Viadanse – Centre Chorégraphique National de Belfort Fattoumi/Lamoureux.
Cette résidence à la Villa Albertine m’offre l’opportunité de poursuivre mes recherches en danse contemporaine et d’approfondir l’exploration de mon héritage culturel. Je souhaite mener ce travail en dialogue avec les communautés caribéennes et afro-américaines de New York et initier un projet chorégraphique collaboratif avec Shamel Pitts, autour des thèmes de la fierté, de l’identité et de la résistance, à travers le Gwoka et le Groove.

Ce projet reflète mon parcours de danseur et de chorégraphe engagé dans la construction de passerelles au sein de la diaspora et des cultures afro-descendantes, que ce soit dans les Caraïbes, à New York ou au-delà. Mon objectif est de créer un réseau où les artistes peuvent explorer différentes formes de danse comme expressions de l’identité culturelle, de la résistance et de la communauté. Il s’agit d’honorer nos racines tout en amplifiant les voix et récits contemporains.

Le Groove comme fil commun

Le groove est un élément central des cultures de danse noire à travers le monde, une manière de bouger, d’être et de se souvenir. Plus qu’un rythme, c’est une force culturelle qui relie les générations, convoque l’ancestralité et incarne les expériences vécues de la condition noire. À travers la diaspora, le groove permet aux communautés d’exprimer des identités uniques tout en puisant dans des héritages communs.

Ce projet considère la collaboration comme une composante essentielle de ce processus. En réunissant des artistes de différentes régions, nous visons à élargir le spectre de la créativité noire, à remettre en question les récits réducteurs et à célébrer nos différences. Le groove, à la fois terrain commun et pratique plurielle, constitue la base de cet échange créatif.

La danse comme archive culturelle

Des formes de danse comme le Gwoka sont des archives vivantes, des réservoirs d’histoire, de résistance et d’identité. À travers des pratiques partagées et le dialogue, les chorégraphes afro-descendants peuvent innover ensemble, créant de nouveaux outils, techniques et récits qui résonnent avec le monde d’aujourd’hui.

Collaboration avec Shamel Pitts

Ancré à New York, ce projet propose une collaboration renouvelée avec Shamel Pitts. Bien que nous partagions des racines communes au sein de la Batsheva Dance Company, nos identités – la sienne à Brooklyn, la mienne en Guadeloupe – offrent des perspectives contrastées mais complémentaires sur le groove. Ensemble, nous explorerons ses nuances à travers les Amériques et les Caraïbes.

Objectifs

Définir le groove, explorer des œuvres actuelles, impliquer les communautés et nourrir la fierté culturelle à travers la danse : créer du dialogue, du lien et de la célébration.

Entreprendre une résidence à New York offre une opportunité puissante de renouer avec le chorégraphe Shamel Pitts et de poursuivre ensemble une exploration autour de l’héritage artistique, tout en s’engageant auprès des dynamiques communautés caribéennes qui façonnent la ville. New York, carrefour culturel mondial, est le lieu où la voix artistique de Shamel, ancrée dans le hip-hop, la house et la performance contemporaine, a émergé. Pour lui, la ville reste une source constante d’inspiration, soutenue par sa communauté, ses collaborateurs et son héritage culturel.

Mon parcours diffère du sien. Ayant grandi en Guadeloupe, mon identité s’est construite au contact de la nature et de la danse traditionnelle Gwoka. Cependant, Shamel et moi avons tissé un lien profond autour d’une culture afro-descendante partagée : le groove, la résilience et l’héritage. Ces échanges ont enrichi nos voix artistiques et donné lieu à des collaborations créatives.

Cette résidence à New York est l’occasion de collaborer à nouveau, cette fois sur le terrain de Shamel, en s’impliquant dans la vision afrofuturiste de TRIBE et dans la diaspora caribéenne dynamique de la ville. Ce projet ne consiste pas seulement à créer une œuvre, mais aussi à construire des ponts, honorer des héritages et dialoguer avec les forces culturelles dynamiques qui font de New York un épicentre mondial des arts.

La collaboration entre chorégraphes afro-descendants comme Shamel Pitts et moi-même est une forme de préservation culturelle, d’innovation et d’autonomisation cruciale pour notre génération. Elle renforce les liens entre continents, célébrant la diversité et l’héritage de l’identité noire dans les arts. En s’immergeant dans la richesse culturelle de New York – ses communautés afro-caribéennes, les racines de Shamel et l’énergie artistique de la ville – ce projet vise à honorer le passé tout en façonnant l’avenir de la danse noire.

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