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Katarina Livljanić

Chanteuse et musicologue
Février 2026

  • Musique classique
  • New York

« L’art d’Yvette Guilbert, chanteuse et conteuse française, son parcours des cafés-concerts de la Belle Époque parisienne jusqu’au Carnegie Hall, et la redécouverte du chant médiéval au début du XXe siècle, entre cabarets parisiens et salles de concert new-yorkaises. »

Mes intérêts professionnels ont d’abord porté sur le théâtre et l’interprétation de la musique médiévale, et j’ai décidé de devenir interprète de musique médiévale dès mon plus jeune âge. Après une formation au Conservatoire de Zagreb, je me suis installée en France, où j’ai obtenu un doctorat en musicologie et suivi une formation en chant.

En 1997, j’ai fondé l’ensemble Dialogos avec lequel j’ai créé une grande variété de programmes musicaux, donné des concerts dans la plupart des pays d’Europe, en Amérique du Nord et du Sud, en Afrique et en Australie, et publié une discographie riche, principalement sur le label Arcana-Outhere Music.

Mes réflexions et centres d’intérêt musicaux ont donné naissance à des programmes (Judith, Barlaam & Josaphat, Heretical Angels, La Belle Époque… médiévale, Hecuba, Ariadne Alive, etc.), conçus comme des créations musicales originales, élaborées au terme de longues périodes de recherche, d’écriture de scénarios et de musique, fondées sur des sources médiévales et transformées en spectacles musicaux mis en scène de manière contemporaine.

Mon activité d’enseignante-chercheuse s’est principalement déroulée à l’Université de la Sorbonne, et depuis 2019, à la Schola Cantorum Basiliensis.

Au cours de la dernière décennie, j’ai orienté mon champ créatif et mes projets musicaux autour des questions suivantes :
• Pourquoi nous intéressons-nous à la musique du Moyen Âge et en quoi est-elle importante dans la société d’aujourd’hui ?
• Comment concilier rigueur scientifique et émotion pour transmettre la musique d’un passé lointain au public contemporain ?
• Redécouvrir la musique médiévale dans le contexte savant et populaire du Paris du début du XXᵉ siècle : de la recherche et des salons aux cafés-concerts et cabarets.

Katarina Livljanić est spécialiste de l’interprétation de la musique médiévale. Maîtresse de conférences à l’Université de la Sorbonne à Paris, elle y a créé et dirigé pendant près de vingt ans un programme de master consacré à l’interprétation de la musique médiévale. Depuis 2019, elle enseigne le chant à la Schola Cantorum Basiliensis. Elle est régulièrement invitée comme conférencière ou artiste en résidence (Fondazione Cini, Harvard University, Boston University, Yale, Wellesley College…). En parallèle de son activité internationale en tant que chanteuse et directrice musicale de son ensemble Dialogos, elle interprète également un répertoire contemporain avec le pianiste Danijel Detoni. Elle est aussi active en tant qu’autrice de fiction.

Mon projet pour la Villa Albertine est une recherche créative, culminant dans une performance, qui s’attache à la redécouverte de la musique médiévale à travers la figure fascinante d’Yvette Guilbert, chanteuse de café-concerts, actrice et conteuse parisienne, entre la Belle Époque parisienne et le New York de l’après Gilded Age. Sa personnalité transcende les frontières entre l’atmosphère élégante des salons parisiens raffinés et celle, plus populaire, des cafés-concerts du début du XXᵉ siècle, aux côtés de poètes et musiciens inspirés par les mondes médiéval et ancien.

La période de sa vie la plus pertinente pour mon projet se situe entre 1915 et 1922, lorsqu’elle vécut aux États-Unis, principalement à New York : elle y commença comme artiste de music-hall avant de devenir une figure reconnue, engagée dans la renaissance de la musique médiévale française.

En 1919, elle fonda à New York une école de musique et de théâtre pour jeunes femmes. En collaboration avec le musicologue français Jean Beck, elle interpréta des chansons de troubadours et de trouvères médiévaux, accompagnée au piano, au Carnegie Hall et lors de tournées internationales. En 1922, elle emmena ses élèves de New York à Paris, où elles donnèrent à la Salle Gaveau de « remarquables reconstitutions gothiques ».

Mon intention n’est pas de réaliser une reconstitution historique de l’art d’Yvette Guilbert. À travers mon travail à New York, mon objectif est de proposer une nouvelle vision de l’interprétation de la musique médiévale à travers le prisme de l’intersection, au début du XXᵉ siècle, entre musicologie et cabaret, et de m’inspirer de ces artistes de la Belle Époque qui ont osé jouer avec le passé de manière si délicieuse et libératrice. Par ma recherche et ma création, j’aimerais redonner vie à ces récits sacrés, érotiques et pleins d’humour, dans un monde où chanter, parler et jouer sont les facettes indissociables d’une même voix humaine.

Dans mon processus de recherche et de création, plusieurs institutions de New York jouent un rôle crucial :

  • La collection d’archives de Carnegie Hall – programmes de concerts, affiches, enregistrements audio et vidéo – me permettra de retrouver les artefacts des concerts d’Yvette Guilbert consacrés à la musique médiévale française dans les années 1910-1920.

  • Certains des enregistrements historiques des chansons d’Yvette Guilbert, utilisés dans ses méthodes d’enseignement, ont été réalisés par la Columbia Gramophone Company de New York.

  • New York, avec sa scène foisonnante de musique ancienne, constitue un terrain d’expérimentation unique, propice à créer des croisements et des rencontres entre musique ancienne et esthétiques vocales issues du music-hall.

  • Le programme de Historical Performance de la Juilliard School, avec ses études spécialisées et ses experts en musique ancienne, représente une possibilité riche et stimulante de rencontres et d’échanges d’idées.

  • Enfin, le résultat final de mon projet aboutira à un programme de concert enraciné dans la rencontre du Moyen Âge et de la Belle Époque. Il englobe des dimensions de recherche historique et de création, s’intéresse à l’étude de l’esprit cosmopolite entre Paris et New York au début du XXe siècle et, plus que tout, il s’appuie sur les piliers de l’approche du café-concert et du music-hall : l’ironie, l’élégance et l’humour.

En partenariat avec

La Fondation Société Générale

La Fondation Société Générale contribue au développement d’une société plus inclusive et plus durable en soutenant des initiatives porteuses d’impact sociétal positif dans les domaines de l’Éducation, de la Culture et de l’Environnement. Forte de l’esprit d’entreprendre qui l’anime, elle apporte son soutien à des structures d’intérêt général et des organismes culturels qui mettent en œuvre des projets à fort potentiel d’impact, qu’il s’agisse d’initiatives naissantes ou de grande ampleur. Elle agit en France, au niveau national et régional et soutient également des projets multi-pays ou à rayonnement international. 

Grand Mécène des résidences de la Villa Albertine, la Fondation Société Générale s’engage, à travers ce partenariat exceptionnel, à soutenir le parcours professionnel des artistes et à promouvoir l’excellence artistique. Elle contribue ainsi au dialogue transatlantique autour des arts et au rayonnement culturel français à l’international. La Fondation favorise tout particulièrement le développement de la musique classique au sein des résidences, via un appel à projets dédié, prolongeant un engagement de plus de 38 ans dans ce domaine. Ce partenariat s’inscrit également dans la continuité du soutien apporté par le groupe Société Générale à l’art contemporain depuis 30 ans, notamment à travers une Collection de près de 1 800 œuvres — peintures, arts graphiques, photographies et sculptures — d’artistes français et internationaux. Par ces différents engagements, Société Générale réaffirme son attachement à la création artistique et à son excellence, en France comme à l’international.

Pour plus d’informations, rendez-vous surhttps://fondation.societegenerale.com/fr

Cité de la musique – Philharmonie de Paris

Située au cœur du parc de la Villette dans le Nord-Est parisien, la Cité de la Musique – Philharmonie de Paris est un complexe musical unique qui accueille près de 1.5 million de visiteurs chaque année.

Elle développe une programmation ambitieuse et éclectique (450 concerts et 2 à 3 expositions temporaires par an), tout en assumant pleinement son rôle social et sociétal. Elle vise ainsi à rendre accessible sa programmation à tous les publics, de tous âges et toutes origines sociales et géographiques, mais également à faire des enjeux d’égalité femmes-hommes, de diversité et d’éco-responsabilité une partie intégrante de son projet. C’est en ce sens qu’elle a créé, avec le Paris Mozart Orchestra, le concours de cheffes d’orchestre la Maestra et qu’elle développe de nombreuses actions sur l’ensemble du territoire en partenariat avec les collectivités, à l’instar du projet d’orchestres d’enfants Démos. Elle mène également des projets de coopération et de partenariat à l’international avec de nombreuses institutions culturelles (États-Unis, Brésil, Pays du Golfe, Pays européens…).

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