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Holly Herndon et Mathew Dryhurst

Artistes
Février 2026

  • Création numérique
  • San Francisco

« Nous faisons des recherches sur ce que signifie créer de l’IA par le public et pour le public. »

Nous sommes des artistes travaillant avec la technologie et les systèmes permettant de cohabiter avec la technologie des autres. Ces protocoles techniques ne se contentent pas de faciliter la création d’œuvres étendues à travers différents médias : ils sont également conçus comme des œuvres en soi.

Nous venons du milieu musical, ayant sorti plusieurs albums et tourné à travers le monde. Plus récemment, nous avons créé des expositions pour des institutions artistiques. Nous avons cofondé Spawning, avec Jordan Meyer, afin de développer une couche de consentement dans l’entraînement de l’intelligence artificielle.

Depuis dix ans, nous travaillons de manière intensive avec l’IA, en nous concentrant sur la provenance des données, l’identité et la voix.

Les artistes Holly Herndon (née en 1980, États-Unis) et Mathew Dryhurst (né en 1984, Royaume-Uni), basés à Berlin, sont connus pour leur travail pionnier dans la musique, l’apprentissage automatique et le développement de protocoles. Leur pratique étendue a donné lieu à des projets de référence où les systèmes techniques qui sous-tendent la création deviennent des œuvres d’art en eux-mêmes.

Leurs œuvres musicales, acclamées par la critique, telles que Platform (2015) et PROTO (2019), sorties chez 4AD, ont été jouées dans des lieux majeurs comme le Barbican à Londres et la Volksbühne à Berlin. Plus récemment, Herndon et Dryhurst ont exposé à la Biennale du Whitney Museum 2024, présentant xhairymutantx (2024), un modèle interactif de génération d’images conçu pour « empoisonner » l’image publique de Holly. En 2024, ils ont également présenté l’exposition personnelle The Call à la Serpentine Gallery de Londres.

En 2022, le duo a cofondé Spawning, une organisation développant une couche de consentement pour l’IA, incluant des outils pour les artistes tels que haveibeentrained.com, Kudurru et Source.Plus. Ils ont reçu le prix STARTS Ars Electronica 2022 pour l’art numérique, le premier Digital Human Rights Award d’Autriche en 2024, ainsi que le Kairos Prize en 2025.

IA Publique

Nous menons des recherches sur ce que signifie créer une IA par le public et pour le public. Après plusieurs années de travail avec l’intelligence artificielle et de réflexion sur la provenance des données, nous retrouvons un enthousiasme renouvelé pour le domaine public. À travers Spawning, nous avons constitué PD12M, le plus grand jeu de données d’images du domaine public pouvant servir à entraîner des modèles d’images de base relevant du domaine public. Nous travaillons actuellement sur PD40M, qui regroupera 40 millions d’images du domaine public. Bien que ce jeu de données soit considérable, de nombreux concepts y manquent encore ; c’est pourquoi notre studio développe des outils pour inciter le public à contribuer les données manquantes au domaine public.

Nous sommes également en train d’entraîner Public Diffusion, un modèle de diffusion d’images basé sur PD12M, qui sera mis à disposition du public.

Ces projets ouvrent plusieurs pistes de réflexion sur la manière dont cette technologie est développée, sur qui en détient la propriété et sur la façon dont elle influencera le contrat social.

La Bay Area est largement reconnue comme le centre du développement de l’intelligence artificielle. Pendant notre temps à la Villa Albertine, nous espérons engager des conversations avec des acteurs du domaine de l’IA, qu’il s’agisse d’entreprises privées ou de chercheurs universitaires, afin de comprendre comment les personnes qui travaillent sur cette technologie envisagent son impact sur le contrat social.

Cette question englobe la manière dont cette technologie sera monétisée, la façon dont elle influencera le travail et la vie quotidienne des individus, ainsi que les nouvelles institutions qu’il faudra mettre en place pour répondre à cette nouvelle réalité.

Cela implique de rencontrer des personnes issues à la fois du secteur public et du secteur privé, ainsi que des chercheurs universitaires de Stanford HAI, du CCRMA et du département d’art de Stanford.

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