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Eric Lenoir

Paysagiste, auteur
Spring 2024

  • Littérature
  • Paysagisme
  • Miami
  • San Francisco

« Ces quasiment trois mois de résidence ont considérablement contribué à mon travail plus global sur la résilience alimentaire territoriale pour tous, la réduction de l’effondrement de la biodiversité, le bien-être urbain, les connaissances environnementales et vernaculaires, ainsi que la lutte contre les effets du dérèglement climatique et l’adaptation à ses effets inéluctables. Ces effets qui contiennent notamment l’ébranlement de tout ce qui vient d’être mentionné. »

Je suis né et ai grandi en banlieue parisienne entre le milieu des années 1970 et la fin du siècle et y ai subi de plein fouet l’urbanisation comme la fin des Trente Glorieuses teintées de paupérisation, de crises sociales et de béton. Ayant la chance d’avoir des éléments de comparaison lorsqu’on me parlait de nature, de jardins ou « d’espaces verts », j’ai toujours eu à cœur de comprendre les dynamiques sociales, politiques et écosystémiques afin de contribuer à réparer ou améliorer les conditions d’accueil du Vivant -dont l’humain- et de résoudre les diverses problématiques socio-environnementales.

Pensant que le paysagisme était l’un des outils de résolution de ces questions, je suis allé étudier à l’Ecole Du Breuil-Arts et Techniques du Paysage, où j’ai appris l’excellence des bases de mon métier et un certain nombre de pratiques desquelles j’ai fait en sorte de me détacher, les jugeant délétères et inadaptées au monde contemporain et aux besoins de ceux qui l’habitent. Entre Culture alternative militante et naturalisme forcené, besoin de créer et racines ultra-urbaines et paysannes, j’ai construit une approche du Paysage et des jardins toujours plus dédiée aux Communs, à la biodiversité, à la préservation des ressources et à la lutte contre les différentes formes de précarité, incluant l’érosion des savoirs et des moyens de résilience dans un monde en plein bouleversement.

Éric Lenoir est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont Petit traité du jardin punk (Prix St Fiacre 2019) et Le Grand Traité du jardin punk, aux éditions Terre Vivante. Il y définit et explore les méthodes démontrant que le manque de ressources, de connaissances, de moyens économiques n’empêche pas la création paysagère, la possibilité d’améliorer l’espace public ni de ramener plus de biodiversité dans les jardins.

Parmi ses créations, plusieurs jardins expérimentaux en lien avec les enjeux de biodiversité, les Communs et la transmission des savoirs. Il accompagne également divers acteurs de terrain autour des questions de résilience alimentaire territoriale et de préservation de la biodiversité.

Fruit d’une vie de travaux d’exploration, mon projet s’est par exemple attaché à étudier les actions de réensauvagement et de transformation des zones urbaines et artificialisées afin de transformer ces zones en jardins vivriers, ornementaux et pédagogiques ou en îlots de biodiversité.

J’ai pu appréhender les effets et bénéfices socio-écologiques des différentes versions de ces conversions, selon qu’elles sont dues à la gentrification, comme à Portland ou San Francisco, ou à une volonté citoyenne ou administrative de contribuer à la justice alimentaire (food justice) comme à Detroit ou Oakland, voire à la souveraineté alimentaire territoriale et à la santé publique, comme à Hawaï. Cette comparaison des différents modèles, de leur efficience, de la façon dont ils peuvent perdurer au fil des ans et des cycles systémiques, du dérèglement climatique et des changements sociétaux, a très largement débordé sur les domaines du partage du territoire et de ses ressources et des politiques publiques.

Les interactions entre les écosystèmes sociaux, urbains et naturels contraignent à élargir le champ des possibles en matière d’aménagement et de gestion paysagère, d’urbanisme, et de résilience environnementale et alimentaire des territoires. Des évidences se sont faites jour, alimentées par des témoignages de terrain, quant à l’intrication de toutes les problématiques et à l’impossibilité d’un fonctionnement en silos de l’étude des diverses situations et des réponses à leur donner.

J’ai pu observer la prise en compte de certains des sujets de cette étude dans les programmes publics locaux ou fédéraux -qui m’a parfois impressionné par leur radicalité et les moyens donnés à l’ambition des programmes dédiés-, la coopération singulière entre agences gouvernementales, entités de la société civile et communautés pour les construire et/ou rendre les projets opérationnels. La comparaison avec la vision et le traitement français des mêmes sujets, contextualisée dans des modèles socio-culturo-économiques parfois proches, parfois très différents a engendré une évolution marquée de ma manière d’aborder mes domaines habituels d’action ou de réflexion. Communautarisme, constats scientifiques, élaboration des projets d’adaptation ou de transformation, gestion d’urgences environnementales ou sociales majeures, luttes ou innovation offrent des exemples tantôt très inspirants, tantôt questionnables sur des enjeux qui sont partagés universellement mais à des échelles diverses sur toute la planète. Ce temps de résidence -qui se poursuit désormais depuis le sol français par la synthèse et l’approfondissement de ce qu’il a offert- m’a amené un nombre considérable d’éléments de compréhension, de perspectives, et d’émotions d’une richesse qui dépasse mes prévisions initiales pourtant déjà enthousiastes.

Fruit d’une vie de travaux d’exploration, mon projet s’est par exemple attaché à étudier les actions de réensauvagement et de transformation des zones urbaines et artificialisées afin de transformer ces zones en jardins vivriers, ornementaux et pédagogiques ou en îlots de biodiversité.

J’ai pu appréhender les effets et bénéfices socio-écologiques des différentes versions de ces conversions, selon qu’elles sont dues à la gentrification, comme à Portland ou San Francisco, ou à une volonté citoyenne ou administrative de contribuer à la justice alimentaire (food justice) comme à Detroit ou Oakland, voire à la souveraineté alimentaire territoriale et à la santé publique, comme à Hawaï. Cette comparaison des différents modèles, de leur efficience, de la façon dont ils peuvent perdurer au fil des ans et des cycles systémiques, du dérèglement climatique et des changements sociétaux, a très largement débordé sur les domaines du partage du territoire et de ses ressources et des politiques publiques.

Les interactions entre les écosystèmes sociaux, urbains et naturels contraignent à élargir le champ des possibles en matière d’aménagement et de gestion paysagère, d’urbanisme, et de résilience environnementale et alimentaire des territoires. Des évidences se sont faites jour, alimentées par des témoignages de terrain, quant à l’intrication de toutes les problématiques et à l’impossibilité d’un fonctionnement en silos de l’étude des diverses situations et des réponses à leur donner.

J’ai pu observer la prise en compte de certains des sujets de cette étude dans les programmes publics locaux ou fédéraux -qui m’a parfois impressionné par leur radicalité et les moyens donnés à l’ambition des programmes dédiés-, la coopération singulière entre agences gouvernementales, entités de la société civile et communautés pour les construire et/ou rendre les projets opérationnels. La comparaison avec la vision et le traitement français des mêmes sujets, contextualisée dans des modèles socio-culturo-économiques parfois proches, parfois très différents a engendré une évolution marquée de ma manière d’aborder mes domaines habituels d’action ou de réflexion. Communautarisme, constats scientifiques, élaboration des projets d’adaptation ou de transformation, gestion d’urgences environnementales ou sociales majeures, luttes ou innovation offrent des exemples tantôt très inspirants, tantôt questionnables sur des enjeux qui sont partagés universellement mais à des échelles diverses sur toute la planète. Ce temps de résidence -qui se poursuit désormais depuis le sol français par la synthèse et l’approfondissement de ce qu’il a offert- m’a amené un nombre considérable d’éléments de compréhension, de perspectives, et d’émotions d’une richesse qui dépasse mes prévisions initiales pourtant déjà enthousiastes.

En partenariat avec

Éditions Rivages

Les Éditions Rivages sont nées en 1984, elles éditent des ouvrages de fiction principalement : littérature française et étrangère, polars et romans policiers, romans graphiques et imaginaire/SF. Et depuis quelques années des textes de sciences humaines dans les collections Bibliothèque Rivages et Petite Bibliothèque Rivages.

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