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Diaty Diallo

Artiste, autrice
Été 2024

  • Littérature
  • Atlanta
  • Chicago
  • La Nouvelle-Orléans
  • Miami
  • New York

«J’ai eu la sensation continue d’être en face de géographies, sociologies, cultures complexes, organiques et mouvantes, et qu’absolument rien ne relevait de l’évidence et ne correspondait à mes a priori.» 

J’écris de la poésie, des chansons et de la fiction, je photographie, je performe. J’ai étudié les arts plastiques, la fabrication de projets culturels en espace public et suivi un cursus de création littéraire. A la suite de quelques années passées à surveiller des œuvres dans des musées, des enfants dans des salles de permanence, à errer dans Londres à la recherche d’un travail ou d’une nouvelle chambre en auberge de jeunesse, j’ai finalement travaillé pendant six ans au sein d’associations socio-culturelles et d’éducation populaire.   

En 2022, j’ai publié mon premier roman, Deux secondes d’air qui brûle, aux éditions du Seuil et depuis écrit de nombreux textes pour des revues, des chroniques radios et des performances et pièce de théâtre. 

Diaty Diallo est romancière et artiste. En 2022, elle publie son premier roman Deux secondes d’air qui brûle, finaliste du prix Médicis et du prix du Livre Inter, notamment. 

J’ai eu la chance de traverser Chicago, Detroit, Nouvelle-Orléans, Atlanta ; à pied, à vélo, à trottinette, en transports en commun, en taxi.  

Je me suis promenée, suis allée écouter un peu de House à Chicago, un peu de Techno à Detroit, des scènes ouvertes de poésie, des concerts de Gospel et second lines à la Nouvelle Orléans, des jam circle de Zydeco à Lafayette, des marching bands et impro de jazz du futur à Atlanta. J’ai visité des lieux culturels, institutionnels ou alternatif (skatepark, friches, etc.)  

En les traversant, je me suis documenté sur chaque villes, connecté entre eux des phénomènes culturels, complexifié les notions d’identité raciale, sociale, d’Atlantique Noir comme catalyseur et espace de circulation inter et intra-culturel, et caisse de résonnance politique.  

J’ai également pu ressentir les tailles, les changements de densité, de démographies, d’architectures, les imbrications des différents espaces de la ville, comment des quartiers débouchent les uns sur les autres, les enjeux liés à certaines transformations, économiques notamment, les espaces encore imprégnés par des formes de ségrégation.  

J’ai ainsi eu la sensation continue d’être en face de géographies, sociologies, cultures complexes, organiques et mouvantes, et qu’absolument rien ne relevait de l’évidence et ne correspondait à mes a priori. 

J’ai pris de nombreuses photos, enregistré des fragments de sons, j’ai également composé des playlists à partir des chansons que je pouvais entendre dans l’espace public. J’ai composé un peu de musique.  

Ces expériences ont élargis mes questionnements politiques et artistiques. J’ai découvert des façons de prendre de la scène ou de la créer à même la rue qui n’ont pas fini de m’inspirer. J’ai traversé des paysages intrigants, chargés, mélancolique, qui ce sont comme naturellement additionnés à ceux de mon roman en cours. 

La plupart des musiques que j’écoute – rap (Trap, Drill, Jersey Drill, etc.), blues, folk, techno, etc. — sont nées en Amérique du Nord. Mais je suis consciente que j’ai de nombreuses lacunes à combler avant d’avoir une vision plus cohérente de ce que pourrait être la création d’un continuum culturel des diasporas entre les États-Unis et la France. 

 Séjourner dans plusieurs grandes villes américaines me permettra avant tout de cerner l’aspect visible de leur transformation, comme la gentrification, qui cache souvent des liens philosophiques plus complexes et de profondes disparités, y compris dans les géométries urbaines contrastées des métropoles françaises et américaines. 

 J’irai dans les espaces publics pour observer les chorégraphies qui se déroulent, inventorier les fantômes du passé, les lambeaux de mémoire personnifiés par toutes les traces de résistance dans le paysage urbain, afin de comprendre comment les différents niveaux – l’époque, la profession, l’âge, la classe sociale, le sexe, les décisions de politiques publiques – interagissent. 

 J’ai un imaginaire spécifique pour chacune des villes choisies pour ce projet et, bien sûr, tout commence par la musique : la naissance du Jazz et Mardi Gras à la Nouvelle-Orléans, le rap, la no wave et les comédies musicales à New York, la house et le drill à Chicago, le disco et la techno à Detroit, le Dirty South à Atlanta et Miami, le b-more club à Baltimore, etc. C’est toute une bande originale qui accompagne cet itinéraire. Je veux écouter de la musique là où elle est produite, diffusée et jouée. Je veux danser dessus. 

 J’ai besoin d’examiner la réalité et de comprendre comment elle recoupe les récits des œuvres de fiction. Je veux voir si le paysage actuel correspond aux histoires que j’ai entendues : y a-t-il un peu de Treme à la Nouvelle-Orléans, de Spring Breakers à Miami, de Nola Darling n’en fait qu’à sa tête à New York ? 

En partenariat avec

La Machinerie

La Machinerie est une Scène conventionnée d’Intérêt national dédiée aux Écritures Urbaines & Contemporaines.

Elle propose une programmation pluridisciplinaire et porte une attention particulière aux cultures hip-hop. La Machinerie cherche à accompagner des voix artistiques porteuses de nouveaux récits et de nouvelles langues. Artistes, formations musicale et compagnies émergentes y trouvent un espace de résidence et bénéficient d’un accompagnement adapté à leurs besoins et aux ambitions de leurs créations.

Installée sur le territoire de Vénissieux elle est aussi le lieu de la pratique amateur : plus d’une cinquantaine de projets sont inventés avec les partenaires : ateliers artistiques, projets hors les murs, repérage et accompagnement d’artistes amateur·trices.

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