Blanche Lafuente
Musicienne
Septembre - octobre 2026

- Musique
- Atlanta
« To move and to be moved : comment la musique et la danse structurent et transforment le collectif en ouvrant un espace sensible partagé. »
Je suis Blanche Lafuente, batteuse, arrangeuse et improvisatrice. Depuis mes débuts, je cherche dans le rythme un espace de rencontre et de transformation : une manière de relier les corps, de partager une intensité et d’ouvrir un imaginaire collectif. Ma formation en théâtre et en jazz m’a donné une base solide, mais c’est l’improvisation qui est devenue le cœur de mon travail, car elle permet d’habiter le présent et de dialoguer avec l’inattendu.
Mon parcours est nourri par les croisements : musiques traditionnelles d’Afrique de l’Ouest, flamenco, musiques électroniques, clown et pratiques performatives. Je collabore régulièrement avec le cirque et le théâtre, pour interroger la dimension scénique et physique du jeu musical. En 2023, j’ai notamment créé Secousses, un spectacle mêlant danse popping et musique électronique autour du rythme comme force vitale et mouvement partagé.
Ce qui me guide, c’est la conviction que la musique dépasse le simple champ esthétique : elle est un outil de lien social, de soin, d’inclusion et de célébration. C’est ce que je souhaite explorer à Atlanta, où je m’immergerai dans des pratiques collectives comme les drumlines, le gospel et les musiques électroniques. J’aimerais comprendre comment elles nourrissent la créativité, la spiritualité et le vivre-ensemble, afin de transposer ces expériences en France sous forme d’ateliers participatifs et de créations pluridisciplinaires, à la frontière de l’art et du rituel.
Blanche Lafuente est une batteuse et improvisatrice française. Formée au théâtre et au jazz (DEM de jazz en 2018) elle développe un travail situé entre rock, free jazz, musiques traditionnelles, électroniques et performance. Elle est un des membres fondateurs du duo Qonicho Ah !, du trio NOUT (Jazz Migration 2021, Zenith Award 2023) et crée en 2025 le projet Ganagobie qui mêle chant, danse, musiques électroniques et live. Elle collabore régulièrement avec de grands orchestres, notamment le Fire! Orchestra de Mats Gustaffson et Kogoba Basigui de Eve Risser et Naïny Diabaté. Son œuvre explore le rythme comme force collective et sensorielle, reliant musique, corps et espaces collectifs.
Mon projet pour la Villa Albertine à Atlanta est une recherche artistique sur les pratiques rythmiques collectives et leur potentiel de transformation sociale. Depuis plusieurs années, je m’intéresse aux formes où la musique dépasse le cadre esthétique pour devenir un espace d’appartenance, d’inclusion et de soin, ainsi qu’aux liens organiques entre musique live et danse.
Atlanta, par sa richesse culturelle et musicale, représente pour moi un terrain exceptionnel d’exploration. Je souhaite m’immerger dans des pratiques comme les drumlines, le gospel ou les musiques électroniques, qui incarnent des traditions communautaires et participatives fortes. Ces formes sont à la fois festives, spirituelles et politiques : elles portent la mémoire des luttes afro-américaines, tout en créant des espaces vivants de solidarité et de célébration collective où le corps est en mouvement.
Durant ma résidence, je mènerai un travail d’observation, de rencontres et d’expérimentation pratique. Je souhaite participer aux répétitions, messes, ateliers et événements, afin de comprendre de l’intérieur la manière dont ces pratiques structurent le corps, le collectif et l’espace. Je documenterai ce travail à travers des carnets sonores et/ou vidéos, qui nourriront ensuite la création d’un projet en France.
L’aboutissement attendu est double : d’une part, concevoir des ateliers participatifs ouverts à des publics variés (musicien.nes, danseur.ses, amateurices), permettant d’expérimenter la puissance du rythme comme vecteur d’inclusion ; d’autre part, initier une création pluridisciplinaire mêlant musique, danse et performance, où l’énergie des drumlines, du gospel et des musiques électroniques se transpose dans un contexte européen.
Ce projet prolonge ma recherche : faire de la musique un espace commun, où chacun peut trouver sa place, sa voix, son souffle, son expressivité particulière.
J’ai choisi Atlanta car j’ai eu un véritable coup de foudre pour cette ville lors de ma venue en novembre 2024 pour la création de Music is My Field (avec des musicien.nes français.es et américains).
C’est une ville marquée par la mémoire des luttes pour les droits civiques (c’est la ville où naquit et vécu Martin Luther King) mais aussi par des traditions spirituelles plus anciennes, celles des peuples natifs qui l’habitaient auparavant (peuples Creek, Cherokee et Muscogee) Le nom originel de la ville, Panakahuili, en garde la trace. Chez de nombreuses nations amérindiennes, le tambour est au cœur des cérémonies : il symbolise entre autre la pulsation de la Terre et relie les êtres humains au vivant. Cette dimension résonne profondément avec mon travail, qui explore le rythme comme force vitale et collective.
Atlanta est aussi connue comme « The City in the Forest » un paysage urbain où la nature demeure très présente, presque en tension avec la densité de la métropole. Cet équilibre fragile entre urbanité, mémoire et spiritualité nourrit mon désir d’exploration.
Je souhaite y rencontrer des musicien.es, danseur.euses, chef.fes de chœur, professeur.es et performeur.euses, mais aussi des artistes et chercheur.ses lié.es aux traditions spirituelles afro-américaines et amérindiennes. Les drumlines, le gospel, la musique électronique, mais aussi la mémoire des tambours rituels me semblent constituer différentes façons de penser la musique comme langage collectif, spirituel et politique.
Ces dynamiques résonnent profondément avec ma démarche : comprendre comment le rythme structure le corps et le groupe, et comment ces expériences peuvent inspirer en France des créations pluridisciplinaires où la musique retrouve sa dimension rituelle/symbolique, organique et célébratoire.
En partenariat avec

Banlieues Bleues
Banlieues Bleues, association créée en 1984 à l’initiative de 12 villes de la Seine-Saint-Denis, organise chaque printemps le festival du même nom, événement clé de la saison musicale en France (40ème édition en 2023), avec une programmation à rayonnement international où dominent créations et découvertes. A travers ses « actions musicales », Banlieues Bleues mène autour des concerts une expérience pionnière d’action culturelle, de sensibilisation et d’éducation artistique, notamment envers les jeunes., et réalise aussi une saison de concerts à l’année dans sa Dynamo, lieu de fabrique, de résidences artistiques et de diffusion, situé à Pantin.

Friche La Belle de Mai
Née de l’ancienne usine de la Seita en 1992, aujourd’hui lieu de création et d’innovation, la Friche la Belle de Mai est à la fois un espace de travail pour ses 70 structures résidentes (350 artistes, producteurs, salariés qui y travaillent quotidiennement) et un lieu de diffusion (600 propositions artistiques publiques par an, de l’atelier jeune public aux plus grands festivals). Avec près de 450 000 visiteurs par an, la Friche la Belle de Mai est un espace public multiple de 45 000 m2 où se côtoient 5 salles de spectacles et de concert, des jardins partagés, une aire de jeux et de sport, un restaurant, une librairie, une crèche, 2400 m2 d’espaces d’exposition, un toit terrasse de 8000 m2, un centre de formation.