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Alexis Peskine

Artiste plasticien
Mars - mai 2026

  • Arts visuels
  • Atlanta

« Quelles sont les corrélations entre transe et créativité, transe et évasion ? De quelle façon la survie par les croyances africaines a-t-elle engendré de puissantes et magnifiques cultures et expressions nouvelles ? »

Je m’appelle Alexis Peskine, artiste visuel travaillant avec des techniques mixtes, le film et la photographie. Mon travail explore les complexités de l’identité afro-descendante, à l’intersection de la spiritualité, de la mémoire historique et de la conscience collective.

Mon projet actuel s’intéresse aux notions de résistance, de transcendance et de transformation à travers la spiritualité et la transe. Du côté maternel, ma famille afro-brésilienne est issue de la tradition du Candomblé (une spiritualité transmise au Brésil par les Africains de l’Ouest réduits en esclavage), et je porte un profond intérêt aux questions de résistance par le spirituel — à la manière dont les traditions divines et la foi ont donné aux peuples la force de renverser des situations dans des moments de désespoir extrême.

J’ai choisi d’ancrer ma résidence à la Villa Albertine à Atlanta, car je travaille à la fois sur un long-métrage et sur une exposition, tous deux centrés sur les questions de résistance afro-spirituelle dans le sud des États-Unis. L’exposition est accueillie et soutenue par l’African Diaspora Art Museum of Atlanta (ADAMA), et les recherches que je mène nécessitent de visiter des sites historiques en Géorgie, en Caroline du Sud — notamment les communautés Gullah Geechee — ainsi que des prêtres hoodoo de ces régions.

 

Alexis Peskine est diplômé de l’Université Howard en 2003, où il a remporté la toute première compétition artistique étudiante Verizon HBCU. Il a ensuite été le premier étudiant étranger à obtenir une bourse Fulbright au M.I.C.A., où il a réalisé son MFA. Son exposition de 2007 au MOCADA a fait l’objet d’un article dans le New York Times. Il a exposé lors du Black Arts World Festival en 2010 et à la Biennale de Dakar en 2016, ce qui a conduit à une exposition personnelle à l’Institut français du Sénégal. Alexis Peskine a participé à des résidences, biennales, foires et expositions en Angola, au Brésil, au Cameroun, au Congo, en Éthiopie, en Guadeloupe, en Italie, en Jamaïque, au Maroc, au Sénégal et aux États-Unis.

L’objectif de cette résidence est de recueillir des informations dont je pourrai m’inspirer afin de terminer l’écriture et la production du scénario de mon film Reverse, ainsi que de créer, dans l’année à venir, une série d’œuvres (mes pièces emblématiques ornées de clous). Le film et les œuvres seront présentés à l’African Diaspora Art Museum of Atlanta (ADAMA). Reverse évoque une révolution apocalyptique alimentée par un état de transe mondial. Une partie du film a déjà été tournée et montée en version courte. Je commencerai par interviewer des prêtres hoodoo, historiens, théologiens, prédicateurs, commissaires et artistes en Géorgie, en Caroline du Sud et en Louisiane, afin de finaliser l’écriture du synopsis et du scénario du long-métrage.

Dans un second temps, je chercherai à établir des contacts professionnels dans l’importante industrie cinématographique d’Atlanta, pour m’aider dans l’écriture, la production, les effets spéciaux et d’autres aspects techniques du cinéma, auxquels, en tant qu’artiste visuel, je ne suis pas encore pleinement familier. Je serai également à la recherche de potentielles actrices, acteurs ainsi que de lieux de tournage pour certaines scènes du film qui devront être réalisées prochainement aux États-Unis.

« The A » (surnom d’Atlanta) est aussi un incroyable vivier créatif pour les artistes, musiciens, danseurs et cinéastes, qui a vu naître d’innombrables mouvements artistiques dans toutes les disciplines. Je souhaite bien sûr explorer les dimensions spirituelles de ces différentes formes d’expression.

J’ai choisi Atlanta comme base afin de visiter des sites tels que Dunbar Creek — lieu historique où s’est déroulé l’événement d’Igbo Landing — et mener des recherches sur la manière dont les croyances africaines ont conduit à des rébellions ; comment la transe a aidé les Africains réduits en esclavage à transcender des conditions extrêmement brutales et déprimantes. Quelles sont les corrélations entre transe et créativité, transe et évasion ? De quelle façon la survie par les croyances africaines a-t-elle engendré de puissantes et magnifiques cultures et expressions nouvelles ? Existe-t-il un fil conducteur entre l’incarnation des Orishas (esprits et divinités dans la spiritualité yoruba), le fait de « recevoir le Saint-Esprit » ou de se mettre en état de « crunk » ? Ces expressions sont-elles des manifestations de liberté pure venue de l’intérieur ou bien un contrôle total venant d’un au-delà ?

Pour acquérir ces connaissances, j’interrogerai des historiens comme Eola Dance du National Parks, ou Sunn m’Cheaux en Caroline du Sud afin d’en apprendre davantage sur la culture Gullah Geechee. Je m’informerai sur l’influence des spiritualités africaines ancestrales dans la culture contemporaine, afin de découvrir en quoi le Hoodoo américain est similaire ou différent du Vodoun béninois ou du Candomblé brésilien. La Géorgie est un lieu idéal à cet égard puisque de nombreux prêtres hoodoo y vivent et je les consulterai. Je rechercherai des objets symboliques à utiliser comme métaphores dans mes œuvres et dans mon film. Je visiterai les archives des universités historiquement noires (HBCU) locales — telles que Spelman College, Morehouse College ou Clark Atlanta University — demanderai des recommandations de lectures et des contacts compétents, parlerai à des théologiens, des fidèles, des chorégraphes et des danseurs, observerai les services religieux et les lieux où les personnes dansent librement, afin de voir comment l’expression spirituelle a survécu à d’innombrables formes de répression.

En partenariat avec

193 Gallery

https://www.193gallery.com/

Maison des Mondes Africains

Maison des mondes africains

ADAMA

ADAMA (African Diaspora Art Museum of Atlanta) est un musée innovant présentant l’art contemporain et la culture de la diaspora africaine. ADAMA amplifie les diverses voix de notre famille mondiale en créant des expériences immersives, en cultivant l’apprentissage partagé et en facilitant des points de connexion significatifs.

 

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