Pascale Obolo
Cinéaste-chercheuse, curatrice indépendante, éditrice
Mars-Avril 2025
- Cinéma
- Sciences humaines et sociales
- New York
« Mon projet de recherche se concentre sur l’histoire du double dutch, une discipline hip-hop souvent négligée et oubliée dans l’histoire du hip-hop français. Ce projet de livre commence aux États-Unis, à New York, où le double dutch a pris racine grâce aux Fantastic Four Double Dutch, un groupe de quatre jeunes filles noires de New York […] qui ont été championnes du monde et pionnières de cette discipline. »
Cinéaste-chercheuse, curatrice indépendante et éditrice de la revue d’art contemporain Afrikadaa, je questionne les archives à travers la construction de récits historiques dans une perspective décoloniale, en explorant les pratiques de transmission des savoirs et les pédagogies en art et dans les milieux militants.
Dans les années 80, je créé le groupe pionnier de double dutch, les Dutch Force System, avant de rejoindre les Ladies’ Night, un groupe de danseuses, rappeuses contribuant à la popularisation du double dutch en France. Membre des cinéastes non-alignées, je co-initie le mouvement #memepaspeur en 2019 au FESPACO pour sensibiliser aux défis des femmes cinéastes et actrices, en Afrique.
Mes films traitent des thèmes de la mémoire, de l’identité et de l’effacement des récits des minorités, comme « Calypso Rose: The Lioness of the Jungle » qui a remporté le prix Yennega d’argent au FESPACO en 2013.
Dans ma pratique curatoriale ,mon intérêt porte sur les récits effacés et les formes collectives de production culturelle dans un processus de recomposition des récits inclusifs. Actuellement, je mène un projet de recherche sur le rôle des femmes après 50 ans de Hip Hop en France, en me concentrant sur la pratique du double dutch, une discipline souvent oubliée dans l’histoire du Hip Hop. Codirectrice de MissRead (Berlin art book fair) et directrice de l’African Art Book Fair, je soutiens les pratiques éditoriales indépendantes et militantes. Membre de l’équipe curatoriale Les Artist Talks by The Eyes (Paris Photo), j’ai été nommée parmi les 100 femmes les plus influentes dans la culture en France en 2023.
Pascale Obolo, cinéaste-chercheuse, curatrice indépendante et éditrice de la revue Afrikadaa, questionne les archives à travers la construction de récits historiques dans une perspective décoloniale en explorant les pratiques de transmission des savoirs et les pédagogies en art et dans les milieux militants. Dans sa pratique curatoriale, elle étudie les stratégies de résistance, les géographies de l’affectionet les écologies de soins, en mettant enlumières les récitsinvisibilisés. Membre des cinéastes non-alignées, nombre de ses films ont été primés tels Calypso Rose: The Lioness of the Jungle,au FESPACO en 2013. Codirectrice de MissRead et directrice de l’African Art Book Fair. En 2023, elle figure parmi les 100 femmes les plus influentes dans la culture en France.
Mon projet de recherche se concentre sur l’histoire du double dutch, une discipline hip-hop souvent négligée et oubliée dans l’histoire du hip-hop français. Ce projet de livre commence aux États-Unis, à New York, où le double dutch a pris racine grâce aux Fantastic Four Double Dutch, un groupe de quatre jeunes filles noires de New York – Delores Brown Finlayson, De’Shone Adams Goodson, Robin Oakes Watterson, et Adrienne « Nikki » Adams Howell – qui ont été championnes du monde et pionnières de cette discipline.
Les Fantastic Four Double Dutch, toujours actives à New York, participent aujourd’hui aux institutions internationales telles que l’American Double Dutch League et la National Double Dutch League, avec des événements emblématiques se déroulant au légendaire Apollo Theater. Leur visite à Paris en 1983 a inspiré la fondation du premier groupe de double dutch en France, le Dutch Force System, dont j’étais un membre fondateur.
Pour moi, New York représente l’apogée de cette pratique. C’est pourquoi, pendant ma résidence, je vais mener des recherches approfondies à New York, en explorant des archives vivantes et enregistrées, qu’il s’agisse de films, de photographies ou d’entretiens avec les pionniers du double dutch. Mon objectif est de remonter aux origines de cette discipline et de comprendre comment elle a évolué au fil du temps. Je prévois de rencontrer et d’interviewer les acteurs clés du double dutch, ainsi que d’observer et de documenter les jeunes groupes qui pratiquent encore aujourd’hui.
Ce projet de résidence me permettra de recueillir des matériaux essentiels pour alimenter mon livre, ainsi que des projets parallèles de film et d’exposition. En reconnectant avec la scène américaine du double dutch, je souhaite non seulement rendre hommage aux pionniers de cette discipline, mais aussi revitaliser et documenter son histoire pour les générations futures.
Ma recherche à New York, est cruciale pour mon projet sur l’histoire du double dutch, en raison des dynamiques culturelles et politiques uniques de la ville. New York, berceau du double dutch, voit cette pratique s’ancrer dans l’histoire urbaine américaine, notamment au sein des communautés afro-américaines. Les Fantastic Four Double Dutch y ont débuté leur parcours avant de devenir des pionnières mondiales.
New York est une mosaïque culturelle où diverses influences artistiques et musicales se rencontrent. Cette diversité a favorisé l’émergence de mouvements culturels novateurs tel que le double dutch. Je souhaite explorer son développement dans ce contexte, et ses interactions avec d’autres formes culturelles urbaines comme le hip-hop.
La résilience et la créativité des communautés marginalisées de New York ont fait du double dutch un moyen d’expression et de cohésion communautaire, surtout dans les quartiers défavorisés. J’aspire à comprendre son influence sur les réalités sociales d’hier et d’aujourd’hui. Les politiques urbaines, notamment en éducation et loisirs, ont significativement affecté le double dutch. J’analyserai comment elles ont façonné cette discipline, en favorisant ou freinant son développement. Je rencontrerai les membres des Fantastic Four Double Dutch, des historiennes, des entraîneurs et jeunes pratiquants du double dutch, afin de documenter son évolution. Les lieux clés incluent le légendaire Apollo Theater, les quartiers de Harlem et du Bronx, les archives de la New York Public Library, et les institutions comme l’American Double Dutch League. Mes recherches viseront à offrir une perspective approfondie et nuancée sur l’histoire et l’impact culturel du double dutch.
En partenariat avec
Ateliers Médicis
Situés à Clichy-sous-Bois et Montfermeil dans le département de Seine-Saint-Denis, les Ateliers Médicis s’attachent à faire émerger des voix artistiques nouvelles, diverses, et à accompagner des artistes aux langages singuliers et contemporains. Ils accueillent en résidence des artistes de toutes disciplines et soutiennent la création d’œuvres pensées en lien avec les territoires. Ils favorisent et organisent la rencontre entre artistes et habitants.