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Nicolas Misery

Conservateur du patrimoine – Directeur des Musées de Marseille
Printemps et automne 2025

  • Musées
  • Los Angeles
  • Washington, DC

« Diversifier, inclure, viser l’équité des représentations parmi les institutions en travaillant avec les communautés culturelles de Marseille et du pourtour méditerranéen pour redéfinir notre action de service public muséal au XXIesiècle. »

Historien de l’art et conservateur du patrimoine, je situe mon parcours au carrefour de la recherche scientifique, du soutien à la création, de la production et de la diffusion de projets culturels. A la tête des musées de la Ville de Marseille, je m’inspire du multiculturalisme de ce territoire pour imaginer un projet stratégique ancré en Méditerranée et ouvert à la participation des habitants. Ce choix m’a conduit à réorienter notre programmation d’expositions, les choix curatoriaux de présentation des collections marseillaises et les acquisitions patrimoniales portées par notre réseau afin qu’ils reflètent la richesse de la création méditerranéenne. 

Espaces d’expression pour les artistes contemporains, les Musées de Marseille entendent aussi mettre à l’honneur des personnalités et scènes longtemps écartées des récits muséographiques. L’exposition « Baya. Une héroïne algérienne de l’art moderne », présentée au Centre de la Vieille Charité en 2023 et dont j’ai assumé le commissariat général, inaugurait cet axe de développement pour notre institution, autour de la vitalité créative algérienne au tournant de la décolonisation. Succès historique de fréquentation à Marseille, ce projet reposait aussi sur l’invitation adressée à nos concitoyens à co-construire le parcours proposé aux visiteurs, articulant leurs expériences intimes et collectives à la trajectoire de Baya. 

Mon projet se poursuit aujourd’hui à travers le commissariat général de l’exposition « Panoramas. Revoir les collections des Musées de Marseille », relecture du patrimoine marseillais au prisme d’une histoire globale et connectée de l’art propice à sa réappropriation par le plus grand nombre. Diversifier, inclure, viser l’équité des représentations avec les communautés culturelles de Marseille et du pourtour méditerranéen est, à mes yeux, le moyen de redéfinir notre action de service public muséal au XXIe siècle. 

 

Conservateur du patrimoine, Docteur en Histoire de l’art et diplômé de l’ESCP-Europe, Nicolas Misery est le Directeur des Musées de la ville de Marseille. En charge du pilotage, du développement culturel et de la programmation curatoriale de ce réseau, il a notamment été le commissaire général de l’exposition « Baya. Une héroïne algérienne de l’art moderne » présentée au Centre de la Vieille Charité en 2023. Il a précédemment assumé des responsabilités de pilotage de projets et de gestion de collections à la Maison Européenne de la Photographie et au musée Albert Kahn. Chercheur associé au LARHRA-CNRS, il a également contribué à des programmes de l’Université de Columbia, de la villa Médicis – Académie de France à Rome, de la National Gallery de Londres et de l’Institut National d’Histoire de l’Art. Il siège aujourd’hui au conseil d’administration du FRench American Museum Exchange (réseau FRame). 

Conçue comme une nouvelle étape au cœur d’une démarche entreprise en 2022 pour la diversification des récits curatoriaux déployés par les Musées de Marseille, ma résidence au sein de la Villa Albertine me permettra d’étudier les expériences portées depuis plus de trente ans par les musées nord-américains pour réinventer les discours artistiques, culturels et sociétaux qu’ils déploient. Par-delà des enjeux d’ordre historiographique, dans une perspective post-structuraliste, mon objectif consiste également à examiner les résultats de ces stratégies en termes de développement des publics et notamment parmi les communautés culturelles dans lesquelles les institutions nord-américaines s’inscrivent. 

M’offrant l’opportunité d’échanger avec des collègues directeurs de musées, conservateurs du patrimoine, commissaires d’exposition, responsables de projets à destination des publics nord-américains et leurs partenaires issus des réseaux éducatifs ou de la société civile, mon séjour sera propice à construire les méthodologies nécessaires à la concrétisation des prochaines phases de mon travail à Marseille. Une étude comparée des territoires de Los Angeles et de Washington, marqués par leur grande diversité culturelle, ainsi qu’une analyse de leur prise en compte systématique par les projets stratégiques des musées de ces deux villes, me procureront un ensemble d’outils propices à pousser plus avant certains projets et expérimentations déployés par les Musées de Marseille depuis maintenant deux ans. 

Ce projet de résidence appuiera en particulier la finalisation du Projet Scientifique, Culturel, Educatif et Social transversal des Musées de Marseille, le redéploiement de plusieurs parcours permanents des collections ainsi que la structuration de projets d’exposition et de programmes éducatifs au sein de ce réseau dès l’année 2025-2026. Il fera également l’objet d’une restitution à l’occasion du congrès du FRame 2025, aux États-Unis. 

Mes échanges avec les directeurs d’institutions, conservateurs du patrimoine et responsables de programmes éducatifs au sein du réseau FRame ces dernières années m’ont permis de mesurer l’efficience des expérimentations conduites par les musées nord-américains en termes d’intégration des communautés culturelles dont sont issus leurs usagers. Porteuses de démocratie, en tant qu’elles donnent à la fois visibilité et légitimité institutionnelles aux multitudes d’expériences individuelles et collectives qui marquent leurs territoires, ces initiatives constituent aussi des leviers de réinvention des récits de l’histoire de l’art à l’échelle globalisée. Elles réaffirment surtout toute l’importance des musées dans l’espace social, comme autant de garants du multiculturalisme.  

Mon parcours professionnel m’a notamment donné l’opportunité d’étudier des actions stimulantes portées dans plusieurs villes américaines, parmi lesquelles Houston, Dallas, Saint Louis ou New York. Ma résidence à la villa Albertine m’offre désormais les moyens d’approfondir mes connaissances, en ancrant mes réflexions à Los Angeles puis, dans un second temps, à Washington. Je souhaite plus particulièrement me focaliser sur les projets portés par le Los Angeles County Museum of Art, le Getty Center, le Los Angeles Museum of Contemporary Art et, avec eux, d’autres institutions californiennes. A Washington, je souhaite me concentrer sur les nombreuses expérimentations portées par le réseau de la Smithsonian et, en particulier, le National Museum of African Art, le National Museum of American Latino ou le National Museum of African American History and Culture.  

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