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Meriem Chabani

Architecte
été 2025

  • Architecture
  • Chicago

« Nos Suds globaux sont connectés. Cette résidence explorera le ventre productif de Chicago, ses dynamiques de production, de genre, de race et d’extraction, du North Side au South Side. »

Née à Alger, basée à Paris, je m’intéresse aux conditions politiques, économiques, sociales et culturelles qui forment les architectures et les territoires. Enfant de la diaspora, j’ai souhaité former une pratique à mon image : à jamais dans l’entre-deux, toujours en mouvement. New South est ainsi une agence pluridisciplinaire, qui lie architecture, urbanisme et anthropologie, pratique et recherche.  

« Nouveau Sud », ça part de la conviction intime que ce mot est un territoire à redéfinir. La conviction que le Sud n’existe que par opposition à un Nord, dans une fiction qui tient à la désignation d’une altérité. Dans une volonté de décoloniser la pensée architecturale, j’explore cette dialectique et ses déclinaisons. De la banlieue Algéroise à la banlieue Parisienne, je cherche à faire exister des points de vue minoritaires dans les sphères qui fabriquent la ville.

Cette dynamique Sud-Nord structure les rapports mondiaux entre lieu d’extraction et lieu de production, lieu de ressource et lieu de valorisation, lieu de récolte et lieu de sacrifice – pour les biens, les sols, les imaginaires et les corps. J’explore la question des villes productives à travers ce prisme, qui m’a menée à travailler sur des zones industrielles textiles du Bangladesh à l’Alsace française, et à tirer les fils d’une même histoire, avec des expressions spatiales et territoriales propres, des économies formelles, informelles, sinistrées ou florissantes. Mais toujours, avec un prix à payer.  

 

Née en Algérie et basée à Paris, Meriem Chabani est fondatrice de NEW SOUTH, une agence d’architecture, d’urbanisme et d’anthropologie qui se focalise sur les corps vulnérables et les territoires sous tension. Elle enseigne actuellement à l’ENSA Paris Malaquais (FR) et au Royal College of Arts (UK). En 2020, Meriem a remporté le prix Europe 40 under 40. Elle est lauréate de la bourse de la Graham Foundation et a été nommée l’une des femmes architectes à suivre par l’AMC en 2023. En 2024, elle est finaliste du Wheelwright Prize de Harvard.

La productivité est une dynamique globale qui affecte les lieux et les corps. Avec les fluctuations de la demande, des coûts de main-d’œuvre, des progrès technologiques et des mouvements sociaux, la production se déplace d’un endroit à un autre, vidant des quartiers entiers et en créant de nouveaux. Cette dynamique suit souvent les inégalités raciales et de genre existantes et génère des pratiques d’exploitation. Après avoir exploré la production de vêtements au Bangladesh, une friche industrielle textile en France, et leur interaction avec leurs tissus urbains respectifs, j’étends cette recherche aux États-Unis, poursuivant la logique d’un continuum mondial. 

Je souhaite explorer la question de la production industrielle ainsi que différentes formes de production à petite échelle – artisans, designers, commerçants et propriétaires de petites entreprises, travaillant seuls ou côte à côte au sein de studios et d’ateliers, d’unités de travail, de petites usines, de coopératives… Comment fonctionnent ces espaces ? Et comment se connectent-ils à un quartier, à des collègues, à des fournisseurs, à des clients, à la politique locale et à d’autres structures de pouvoir locales ? Comment les questions de race et de genre entrent-elles en jeu ? Comment les infrastructures urbaines et architecturales répondent-elles à leurs besoins ?  

La résidence cherchera à découvrir les lieux de production et la manière dont ils interagissent, se croisent ou s’intègrent au sein du réseau urbain, pour constituer une infrastructure qui leur est propre.  

Dans notre imaginaire collectif, les États-Unis sont un pays industriel emblématique. Je m’intéresse à la manière dont les cycles de production et de consommation nous impactent et nous relient à l’échelle mondiale.   

En plus d’être une ville avec une histoire dynamique d’innovation en matière d’architecture, de paysage et d’urbanisme, Chicago est liée à une histoire de luttes pour les droits civiques et économiques qui ont eu une importance fondamentale dans la façon dont le pouvoir économique aux États-Unis – et par extension à l’échelle mondiale – s’est aujourd’hui répartis. 

La ville elle-même illustre cette répartition inégale entre North Side et South Side. Je souhaite explorer cette relation à travers le champ de la production : comment se construit la notion de Sud ? Où produisons-nous ? Où extrayons-nous ? Qui tire profit ? Comment la ville est-elle impactée ?  

Je m’associe à Blue Tin Production pour mener à bien ce travail, une coopérative à Chicago Lawn qui facilitera les liens avec les organisations et les communautéss locales. 

Chicago est l’endroit idéal pour explorer ces questions, tout en se connectant à nos « Global South Sides ».

En partenariat avec

Ateliers Médicis

Situés à Clichy-sous-Bois et Montfermeil dans le département de Seine-Saint-Denis, les Ateliers Médicis s’attachent à faire émerger des voix artistiques nouvelles, diverses, et à accompagner des artistes aux langages singuliers et contemporains. Ils accueillent en résidence des artistes de toutes disciplines et soutiennent la création d’œuvres pensées en lien avec les territoires. Ils favorisent et organisent la rencontre entre artistes et habitants.

 

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