Laila Hida, première lauréate du prix Recanati-Kaplan
Par Villa Albertine
Laila Hida, artiste et activiste culturelle basée au Maroc, est la première
lauréate du prix Recanati-Kaplan. Créé par la Fondation Recanati-Kaplan et
la Villa Albertine, en partenariat avec l’Institut du monde arabe, ce prix
récompense une figure culturelle du monde arabe.
Un appel pour le prix Recanati-Kaplan a été lancé à l’automne 2023 auprès de créateurs, chercheurs et professionnels de la culture du monde arabe. Ce prix a vocation à soutenir les échanges artistiques et intellectuels entre les États-Unis, la France et le monde arabe en récompensant chaque année un lauréat pour son parcours et son projet de résidence. Il est doté de 15 000$ en plus de l’organisation d’une résidence de deux mois aux Etats-Unis.
« A travers la création de ce prix, nous sommes fiers et honorés de soutenir le travail d’artistes et penseurs visionnaires » souligne Thomas Kaplan, fondateur de la Fondation Recanati-Kaplan. « C’est grâce à eux et aux personnes qu’ils rencontreront que s’imagineront de nouveaux ponts culturels, artistiques et intellectuels entre le monde arabe, les États-Unis et la France — un enjeu qui revêt, aujourd’hui, une importance capitale. »
Le jury de l’appel était composé d’Antoine Artiganave, représentant de la Fondation Recanati-Kaplan, de Gaëtan Bruel, directeur de la Villa Albertine, de Jack Lang, président de l’Institut du monde arabe, de Frédérique Mehdi, directrice des actions culturelles de l’Institut du monde arabe, et de Mouna Mekouar, commissaire d’exposition indépendante et critique d’art.
Les partenaires se félicitent du choix de Laila Hida, première lauréate du prix Recanati-Kaplan. Laila Hida est une artiste franco-marocaine, basée à Marrakech où elle a fondé en 2013 l’espace pluridisciplinaire, LE 18. Cet espace collectif réunit artistes, commissaires et chercheurs autours de rencontres, expositions, ateliers et résidences autour de divers axes, notamment, l’image et les représentations, les communs, l’oralité, tout en questionnant les modalités de médiation et de curation.
Par ailleurs, le travail de Laila Hida explore depuis les espaces et récits intimes la place de l’individu dans une société aux prises avec ses mutations. Elle interroge les projections et les frictions de désirs, d’idées et de concepts entre local et occidental, à travers des projets de curation, édition, installations et photographies.
Son projet de résidence, « Le Voyage du Phénix », questionne la fabrication des imaginaires à partir de la représentation de l’oasis et sa mythification dans la littérature coloniale de voyage et le cinéma du XIXème siècle. Après de premières recherches au Maroc et sur la French Riviera à Nice, Laila Hida ira à Los Angeles cet automne pour en étudier le paysage et l’histoire des palmiers importés. Elle entend ainsi examiner la conception de la ville inspirée par la notion d’exotisme et la reproduction d’un imaginaire stéréotypé.
« Grâce au soutien de la Fondation Recanati-Kaplan, nous sommes ravis d’accueillir Laila Hida parmi les résident.e.s de la saison 2023 » indique Gaëtan Bruel. « Tant son parcours que son projet résonnent avec la Villa Albertine qui, au-delà des Etats-Unis et de la France, ouvre vers d’autres géographies et rassemble des voix singulières autour d’enjeux communs. » La Villa Albertine accompagne également des résidents du monde arabe mais aussi d’Afrique grâce à des fondations partenaires.
Jack Lang souligne que « l’Institut du monde arabe est fier de s’associer au prix Recanati-Kaplan. Il vient récompenser le travail exceptionnel que mène Laila Hida au Maroc et soutenir un projet original pour un véritable dialogue entre le monde arabe, la France et les Etats-Unis.»
En partenariat avec
Fondation Recanati-Kaplan
Créée en 2010 par Thomas S. Kaplan et Daphne Recanati-Kaplan, la Fondation Recanati-Kaplan accompagne le développement d’initiatives d’excellence dans quatre domaines spécifiques : la défense de la biodiversité, la recherche en sciences médicales, l’enseignement de l’histoire et de la philosophie, et la construction de ponts culturels, artistiques et intellectuels entre le monde arabe, la France et les Etats-Unis.
Institut du monde arabe
L’Institut du monde arabe a été fondé en 1980 par la France et les États de la Ligue arabe pour faire connaître et rayonner la culture arabe sous toutes ses formes. Lieu de rencontre et d’échange, installé dans un bâtiment conçu par Jean Nouvel et Architecturestudio, inauguré en 1987, l’IMA contribue depuis 35 ans au renforcement des liens culturels, politiques, économiques et sociaux entre la France et le monde arabe.