Hélène Coutard - Villa Albertine

Littérature
Non Fiction

New York

« Mon projet est une enquête littéraire autour de la disparition d’une femme, survenue la veille du 11 septembre. À travers cette histoire, je voudrais explorer les répercussions émotionnelles des attentats et les différentes pistes, qui abordent toutes, à leur manière, des thèmes comme le rêve américain, le féminisme et le storytelling. »

Who?

Je suis née en 1991 dans le sud-ouest de la France, je suis journaliste dans la presse écrite depuis dix ans, et l’autrice de trois livres – deux essais et un roman. J’ai travaillé pour des magazines comme Society et M, le magazine du Monde. En tant que journaliste, j’écris sur l’Amérique, sa littérature, ses faits divers, ses névroses. J’ai aussi travaillé sur les droits des femmes, partout dans le monde, et les conflits en Ukraine et en Israël/Palestine. Je suis généralement attirée par des histoires de personnes courageuses (qui se trouvent souvent être des femmes), qui n’ont pas peur d’aller à contre-courant et cherchent leur propre forme de liberté. En 2019, j’ai passé plusieurs mois à voyager pour rencontrer de jeunes Saoudiennes ayant fui leur pays afin d’échapper au système de tutelle masculine. Cette enquête a donné naissance à mon premier livre, Les Fugitives : partir ou mourir en Arabie Saoudite, publié en 2021 aux éditions du Seuil. En 2023, j’ai passé quelques semaines à Washington D.C. pour enquêter sur l’affaire Chandra Levy, un meurtre survenu en 2001, qui m’a permis d’étudier cette période particulière de l’histoire américaine – entre le scandale Lewinsky et les attentats du 11 septembre – marquée par une culture du scandale et du sexisme alimentée par les médias. Mon livre sur le sujet a été publié en juin 2024 aux éditions 10-18, et paraîtra aux États-Unis chez Mysterious Press en novembre prochain. Mon premier roman, lui aussi centré sur des femmes en quête de liberté, paraîtra chez Grasset début 2026.

Née en 1991, Hélène Coutard est journaliste et écrivain. Elle a publié deux essais : Les Fugitives : partir ou mourir en Arabie Saoudite (éditions du Seuil, 2021) et La Disparition de Chandra Levy (éditions 10-18, 2024), prochainement traduit aux États-Unis chez Mysterious Press. Elle est également l’autrice d’un premier roman de fiction, à paraître chez Grasset début 2026.

What?

Mon projet est une exploration littéraire autour de la disparition d’une femme de 31 ans, survenue la veille du 11 septembre 2001. Elle a été officiellement reconnue comme victime des attentats, bien qu’aucune preuve concrète n’ait jamais été apportée. J’espère que cette recherche mènera à l’écriture d’un livre — probablement un récit hybride entre fiction et non-fiction — qui interrogera à la fois l’impact émotionnel du 11-Septembre sur les vies ordinaires et sur la ville, ainsi que les différentes pistes liées à sa disparition. Toutes ces pistes touchent à des thématiques telles que le rêve américain, le féminisme et le pouvoir du récit. Même si nous ne saurons sans doute jamais ce qui lui est arrivé pendant ces deux jours, trois scénarios principaux émergent : celui d’une héroïne américaine, celui d’une âme en peine au parcours chaotique, ou encore celui d’une femme épuisée par les injonctions sociales et cherchant à disparaître. Une seule personne, pour trois destins. Pendant ma résidence, je souhaiterais explorer la tension entre ces trois récits possibles, en adoptant une forme littéraire qui permette de plonger dans les multiples visages de l’Amérique contenus dans cette histoire, et dans la vie d’une femme tentant de naviguer le monde de 2001.

Where?

A New York est enfermée une petite part de l’histoire de l’Amérique, celle de la grandeur et la décadence, mais aussi celle des attentats, du choc et de la reconstruction. La ville-monde a une mémoire. Elle se souvient de tout. C’est ici que se trouve la matière que je recherche : les éléments concrets comme le Mémorial et le Musée du 11-Septembre, les archives judiciaires, et le quartier où vivait cette femme disparue. C’est aussi ici que des scientifiques continuent d’identifier les restes des victimes, et que les commémorations ont lieu. Mais il y a aussi l’aspect intangible : le 11-Septembre existe encore, d’une certaine manière, dans cette ville — là où des personnes y ont survécu, et où sa présence se fait toujours sentir. Pendant mon séjour, j’espère rencontrer des policiers, des détectives privés, des journalistes, des avocats, des survivants, des chercheurs ou des scientifiques ayant travaillé sur cette affaire ou ayant été impliqués dans les événements du 11-Septembre. Je souhaite également explorer des aspects plus larges de la vie Américaine, comme le mythe du rêve américain et l’expérience de l’immigration.

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