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Younes Baba-Ali

Artiste visuel

  • Arts visuels
  • New York

« J’explorerai l’économie auditive des vendeurs de rue dans diverses dynamiques urbaines new-yorkaises, afin d’amplifier leurs récits sur la migration et l’émancipation. » 

 

Tout au long de ma carrière d’artiste, j’ai suivi une approche critique et décalée, principalement dans les espaces publics ou dans des contextes artistiques atypiques. Mon travail sert de miroir, reflétant les habitudes et dysfonctionnements profonds de la société, tout en posant aux institutions et à mon public des questions qui invitent à la réflexion. 

Mes installations, souvent prêtes à l’emploi et apparemment simples, sont en réalité savamment élaborées à base de technologie, d’objets, de sons, de vidéos et de photos, sur des thèmes politiques, sociaux et écologiques. Mon objectif est de contraindre subtilement les spectateurs à prendre position, en les mettant au défi de réfléchir aux complexités de la vie contemporaine. 

En tant qu’artiste-alchimiste, j’intègre mon art et sa logique dans son environnement, créant des œuvres spécifiques qui évoluent en fonction de leur interaction avec les spectateurs. Ces interventions interpellent le public sur le ton de l’ironie, l’incitant à se confronter à lui-même et à ce qui l’entoure. Les dilemmes et les tabous deviennent les sujets de ma guérilla artistique, faisant de l’ordre établi et du citoyen ordinaire les complices d’actes de provocation et de contemplation. 

 

Mon œuvre diversifiée explore les thèmes de l’interaction humaine et de notre relation aux espaces que nous habitons. Chaque œuvre aborde des thèmes brûlants, remet en question les normes établies et donne un aperçu de la dynamique de la vie urbaine. 

Dans le cadre de mon projet de résidence, j’ai hâte de partir à la découverte de l’économie auditive des vendeurs ambulants, en utilisant le son comme puissant moyen de communication. Cette démarche, qui saisit les récits de migration et les dynamiques de pouvoir dans les rues animées de New York, s’inscrit dans la lignée de mon engagement envers des œuvres spécifiques qui défient le public et l’obligent à se positionner. J’invite les spectateurs à devenir cocréateurs de cette exploration, afin de parvenir à une meilleure compréhension des relations complexes entre le travail, la vie, l’économie et les sons dans notre monde globalisé. 

Younes Baba-Ali est né en 1986 à Oujda, au Maroc. Il réside et travaille actuellement à Casablanca et à Bruxelles. Il est diplômé de l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg (2008) et de l’École supérieure d’art d’Aix-en-Provence (2011). Il a notamment reçu le prix Léopold Sédar Senghor à la Biennale d’art contemporain africain de Dakar en 2012 et le prix Boghossian à l’Art’Contest de Bruxelles en 2014. Son travail a été présenté dans diverses expositions et biennales internationales, dont la Documenta 14 à Berlin et la Biennale de Marrakech. Ses œuvres ont intégré diverses collections, privées et publiques, notamment Kanal – Centre Pompidou à Bruxelles, Mu.ZEE à Ostende et FRAC PACA en France, entre autres. 

Pour mon projet de résidence, j’explorerai divers paysages urbains, en me concentrant sur la vie, l’action et les expériences des vendeurs de rue. À travers une lentille sonore innovante, je tenterai de révéler les liens complexes qui unissent les vendeurs, les consommateurs et l’État, et de clarifier le concept d’économie auditive. 

Cette résidence débutera dans les rues de New York, dans les quartiers multiculturels de Brooklyn, du Bronx, de Manhattan et de Newark et Patterson, dans le New Jersey. J’irai à la rencontre de chercheurs et de militants et proposerai à des institutions de collaborer à ce projet, afin de faire connaître les récits des vendeurs de la ville et de saisir leur identité sonore spécifique. 

Au-delà de New York, j’élargirai le spectre de mes travaux pour m’intéresser à la dynamique de la vente de rue dans des contextes variés, comme en Afrique, en Amérique latine et dans les Caraïbes. En m’aventurant dans ces diverses géographies, j’essaierai d’enrichir le concept de la vente de rue en tant que phénomène mondial, capable de s’adapter à une grande diversité de paysages économiques et politiques. 

Mon projet examinera les sons, un mode puissant de communication, dans des récits entremêlant chant, travail et habitations, dans le contexte des expériences migratoires. À travers cette entreprise artistique et sociale, je souhaite attirer l’attention sur les luttes et la créativité des vendeurs de rue, souvent occultées par les défis de l’économie mondiale moderne. 

Ce projet de résidence d’artiste est ainsi l’occasion de créer une réflexion poétique sur la vie des vendeurs ambulants, et de mieux cerner leur rôle essentiel dans la création du tissu urbain. En immergeant le public dans le paysage sonore des vendeurs ambulants, je m’efforcerai de créer un récit captivant et empathique qui transcende les frontières et relie les cultures. 

Le choix des États-Unis, et de New York en particulier, est profondément enraciné dans la dynamique culturelle, sociale et politique dynamique de cette métropole mondiale. New York se présente comme un emblème du capitalisme et un creuset de communautés diverses. Ses rues animées résument les complexités de la vie urbaine, ce qui en fait un cadre idéal pour explorer l’économie auditive des vendeurs ambulants. 

L’histoire de ses vagues d’immigration et son extraordinaire richesse culturelle nous donnent une occasion unique de nous plonger dans les imaginaires auditifs et raciaux de la migration à travers des récits riches en nuances. 

Sur le plan social, les relations complexes et inégales qui existent à New York entre les vendeurs de rue et les touristes donnent un aperçu des dynamiques de pouvoir dans les espaces publics. L’intersection des hiérarchies raciales, de genre et musicales dans ce paysage urbain dynamique devient un point clé de mon travail d’enquête, afin de cerner l’impact de ces facteurs sur la vie des vendeurs de rue. 

Sur le plan politique, New York est un vivier d’actions militantes, ce qui me permettra de collaborer avec des organisations comme le Street Vendor Project, une plateforme qui recense plus de 1 800 vendeurs actifs et fait connaître ces individus marginalisés. Mon projet de créer une archive artistique et sociale des vendeurs de rue poursuit donc un objectif similaire. 

Tout au long de ma résidence, j’irai à la rencontre d’un large éventail de personnes, depuis les vendeurs de rue eux-mêmes jusqu’aux chercheurs, militants et experts culturels. L’échange d’idées et d’expériences avec ces personnes enrichira ma recherche et permettra de mieux comprendre l’économie auditive new-yorkaise. 

Brooklyn, le Bronx et Manhattan, de même que Newark et Patterson dans le New Jersey, sont quelques-uns des qui m’intéressent, en raison de leur tissu culturel et de leur dynamique de vente de rue distincts. Ces lieux serviront d’environnement immersif pour étudier les relations entre le travail, la vie, l’économie et le son, afin de décrire la vente de rue dans toute sa complexité, en fonction du paysage urbain. 

En partenariat avec

Galerie Talmart

La galerie d’art contemporain Talmart est ouverte aux initiatives d’institutions culturelles ou de galeries nomades. Elle accueille les propositions de commissaires aux projets innovants portées par Talmart ou d’autres structures. Le but est ainsi de promouvoir et partager des pratiques artistiques au cœur du quartier Beaubourg.

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