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Marie Sommer

Artiste et chercheuse
Eté  2024

  • Arts visuels
  • Washington, DC

« En partant de l’archéologie d’un dispositif particulier de photographie de surveillance spatiale dissimulée, mon projet s’intéresse à la signification de la présentation d’images et d’artefacts de surveillance militaire dans les institutions d’archivage et muséales. »

Artiste et chercheuse, mes travaux portent sur des environnements occultés ou délaissés, des architectures et technologies obsolètes, et ce qui lie ces environnement, lieux et technologies avec le vivant. À partir de photographies et vidéos réalisées dans des espaces de conservation ou de ruine, et d’une relecture d’archives, je questionne via différents régimes d’images le rôle que celles-ci jouent dans notre perception de l’Histoire.  

Au travers de résidences et de dispositifs de recherche depuis 2009, j’ai porté mon attention sur de nombreux sites qui échappent au visible notamment en Allemagne, Espagne, Canada, et Japon. Ma démarche exploratoire passe par l’expérience in-situ, et un point de vue situé qu’amènent rencontres et récits. Ma création est imbriquée dans mon travail de recherche. 

Le projet développé avec la Villa Albertine s’inscrit dans un projet plus large de recherche-création en trois volets, qui relie trois espaces et dispositifs anténumériques de surveillance rendus inutiles par la fin de la guerre froide. La première réalisation de 2018, est une installation vidéo sur la muséification du ministère de la Stasi, et le devenir de ses archives intimes. Puis j’ai développé à partir de 2020, un projet de publication et d’installation sur la Dew-Line dont les structures non démantelées, placées à l‘abri des regards, résultent d’une colonisation sans avenir des espaces arctiques. Enfin le chapitre l’Archive Verticale que je développerais avec la Villa Albertine, aborde les restes des premiers dispositifs états-uniens de surveillance satellite dits « Corona », qui ont la particularité d’être analogiques. Ce projet qui aborde l’histoire des technologies de télédétection et de l’appropriation de l’Espace, viendra clore la trilogie 

Photographe et vidéaste Marie Sommer a notamment exposé au Deichtorhallen Hamburg, à la Fondation Gulbenkian, Nobel Peace Center à Oslo, au Château de Rentilly et dans les festivals : Rencontres d’Arles, Photo Espana, Photo Ireland, Planche-Contact Deauville, European Month of Photography et Kyotographies. Elle a été en résidence entre autres à la Casa Velázquez à Madrid, au Centre Photographique d’Île-de-France, à la Cité des Arts à Paris et au Centre Vu à Québec. Lauréate du Prix Le BAL/ SFR, Photographie Maison Blanche, et de l’European Photography Exhibition Award, ses travaux ont été publiés en 2010 Teufelsberg (Filigranes & Le BAL), en 2020 Une île (Filigranes) et Dew-Line Sites en 2021 (CNA). Elle est actuellement artiste-chercheuse au sein du groupe de recherche international et interdisciplinaire Archiver le Présent à l’UQAM, qui explore l’imaginaire de l’exhaustivité dans les productions culturelles contemporaines. 

L’Archive Verticale, s’élabore autour des premiers satellites de surveillance étasuniens « Corona » et les clichés argentiques qu’ils ont produits. Il invite à une relecture de l’histoire du regard vertical à partir d’un procédé méconnu, mais qui contient les soubassements d’une technologie essentielle aujourd’hui : la télédétection. La mise en évidence des origines des techniques de reconnaissance spatiale préfigure l’œil-machine et son implication sur le contrôle des espaces et des corps. Le projet questionne aussi la matérialité des images et dispositifs spatiaux : leurs résidus et leur conservation. 

À travers la captation et la reproduction de photographies et d’artefacts, et l’observation de leurs usages dans les archives et musées, mon but est de révéler un dispositif occulté, mais toujours actuel. Le recueil des pratiques et manipulations de ces photographies spatiales opérées par des ingénieurs, agents de télédétection, archivistes, historiens, conservateurs, chercheurs, géologues, etc., constituera une constellation de connaissances situées qui seront assemblées pour un travail photographique et vidéo. 

Le point de départ de mon projet est un dispositif particulier de photographie de surveillance spatiale dissimulée, dont les photographies argentiques capturées sur de longs rouleaux de pellicule arrivaient encapsulées depuis l’espace pour être lues et conservées. L’image poursuivait un périple contenant sa possible destruction. Depuis leur déclassification les archives et musées de Washington DC en accueillent les restes désormais visibles (satellites et prises de vues), qui revêtent des usages différents de ceux pour lesquels ils avaient été conçus. En partant de l’archéologie d’un tel dispositif de prise de vue et sa manipulation particulière, mon projet s’intéresse à la signification de la présentation d’images et d’artefacts de surveillance militaire dans les institutions d’archivage et muséales 

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