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Karim Oyarzabal

Illustrateur et producteur de théâtre
Février-Avril 2024

  • Arts de la scène
  • Arts visuels
  • Bande dessinée
  • Houston

« Je regarde, j’écoute, et à un moment ça devient une évidence. Je sais alors que dessiner, que raconter. La forme quant à elle provient du sens, du comment raconter. Et puis il y a l’énergie imprévisible et capricieuse. »

Alors que j’avais 8 ans, dans le Madrid des années 70 où j’ai passé mon enfance, quand je rentrais de l’école, il n’y avait personne à la maison. J’habitais Calle San Nazario, au 4ème étage, un petit immeuble calme d’un quartier discret. Alors que je prenais mon goûter, j’entendais le chien du voisin au-dessus aboyer sa tristesse de chien enfermé. Quant à moi, sans frères ni sœurs, sans cousins, sans copains dans le quartier, poussé par une force inconnue, une fois mes devoirs finis, je laissais courir mon imagination  et plongeais alors dans un monde où je vivais mes aventures en solitaire ; toujours en action, en mouvement. Un jour, j’étais un cheval lancé dans une course de haies, à courir en rond dans l’appartement en sautant par-dessus les meubles ; une autre fois un alpiniste gravissant un sommet. Je vivais intensément et ça se finissait toujours bien. Mes personnages duraient un certain temps, plusieurs mois souvent, et puis ça changeait.

Depuis, j’ai exercé pratiquement tous les métiers qui se sont présentés à moi : Ingénieur sur des barrages et autres chantiers en Colombie et au Nigeria ; producteur de théâtre et acteur en Avignon, à Paris, Pékin puis Chicago ; banquier d’affaires chez Goldman Sachs à Londres ; ou père attentif d’une famille nombreuse pour n’en nommer que quelques-uns. Maintenant je dessine, j’illustre des articles de  presse, j’écris et réalise des bandes dessinées.

Karim Oyarzabal est un ancien élève de l’Ecole Polytechnique, promotion 86. 20 ans plus tard, il rentre au Cours Florent et commence à produire puis jouer des pièces de théâtre —une quinzaine en tout—. Pour Karim, tout démarre par la rencontre souvent fortuite avec un texte, du sentiment d’urgence à le dire, et d’un désir presque compulsif d’agir et de vivre. Il en était ainsi pour La Boutique de l’Orfèvre du pape Jean Paul II, sur le sujet du couple, de Cravate Club de Fabrice Roger-Lacan sur l’amitié et de la presque totalité de ses projets. Aujourd’hui, Karim habite Paris où il dessine, et développe des projets de bandes dessinées. 

Je regarde, j’écoute, et à un moment ça devient une évidence. Je sais alors que dessiner, que raconter. La forme quant à elle provient du sens, du comment raconter. Et puis il y a l’énergie imprévisible et capricieuse.

Depuis peu, la NASA a relancé un plan ambitieux de présence humaine sur la Lune. C’est le programme ARTEMIS, du nom de la déesse grecque de la chasse et de la nature. Ce projet pharaonique a un air de déjà vu si on repense aux départs vers les “Indes” des vaisseaux armés par les grandes puissances de la Renaissance comme l’Espagne ou le Portugal.

Les enjeux sont toujours aussi démesurés qu’enfantins, aussi vains qu’indispensables. Les sujets à explorer sont sans fin : à quoi rêve un astronaute ? en combien de minutes le rayonnement du soleil sur la lune peut détruire notre système endocrinal ? saviez-vous que l’espace est le lieu de la low tech ? quand et pourquoi aura lieu la première guerre dans l’espace ? etc.

Pour ce nouvel hubris d’ARTEMIS, aujourd’hui, les États-Unis mènent la danse. Toute l’industrie nord-américaine et européenne est entrainée dans ce programme.  Une multitude de nouvelles sociétés privées bénéficient de ce mouvement. Une foule d’ingénieurs travaille sans relâche pour tenir les délais. Les docteurs, les universitaires et les commentateurs de toute sorte se penchent sur les enjeux scientifiques, économiques, stratégiques, humains ou éthiques. Tout le monde semble avoir quelque chose de pertinent à dire sur ce sujet.

J’ai déjà commencé à visiter des sites industriels ici en Europe et j’ai rencontré des ingénieurs dans l’aérospatial, des scientifiques des agences spatiales européenne et française, des artistes ayant travaillé sur l’espace en général, et je dévore au quotidien toute sorte de littérature sur le sujet. Je suis conscient que je risque de me perdre. À ce stade, j’avance et je note mes ressentis.

De ces premières rencontres ont déjà émergé quelques croquis, chacun d’entre eux pose des questions induites. Et puis je commence à avoir beaucoup de notes pour d’autres illustrations, des histoires potentielles, des sujets à évoquer, et je compte ainsi déplier cette démarche au cours de ma résidence à Houston.

Houston est une évidence sur ce sujet. ARTEMIS est un programme des États-Unis.

L’Europe est impliquée par le jeu des alliances stratégiques et diplomatiques. Et en Europe, l’effort est dispersé sur le continent. Mais aux États-Unis tout est concentré à Houston.

La National Aeronautics and Space Administration –– la NASA ––, les divisions des grands groupes industriels impliqués sur le programme ARTEMIS comme Northrop Grumman, Lockheed Martin, Space X de Elon Musk ou AIRBUS s’y trouvent.

L’université Rice de Houston et son Rice Space Institute ont développé une compétence de premier plan sur ces thèmes.

L’ensemble des acteurs et des spécialistes sont attirés à Houston comme dans un Vortex. J’en suis.

En route pour Houston, en route pour la Lune.

En partenariat avec

CESAN

Première école de bande dessinée et d’illustration à Paris, le CESAN est un établissement d’enseignement supérieur, formant aux arts narratifs, appliqués aux différents secteurs de l’édition.
L’école accompagne chaque année plus d’une centaine d’artistes auteurs dans le développement de leur univers personnel et incarné tout en leur transmettant les fondamentaux, les codes et outils nécessaires à la réalisation d’histoires en image.

Dassault Systèmes

Dassault Systèmes propose aux entreprises et aux particuliers des univers virtuels 3DEXPERIENCE afin d’imaginer des innovations durables, capables d’harmoniser les produits, la nature et la vie.
Notre objectif est donc de mettre en œuvre un nouveau modèle de développement qui réponde aux grands défis du monde d’aujourd’hui.

Rice Space Institute

Notre mission est d’élargir notre compréhension de l’Univers et notre présence en son sein grâce à la recherche interdisciplinaire fondamentale en exploration spatiale et de former la prochaine génération de leaders dans les domaines de la science spatiale, de l’exploration et du plaidoyer via des programmes intégrés d’éducation et de sensibilisation.

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