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Arash Nassiri

Artiste Visuel

  • Arts visuels
  • Los Angeles

Né à Téhéran en 1986, j’ai passé mon enfance à la Cité du Lignon en banlieue de Genève. Projet de résidence sociale de l’après guerre, cet ensemble de bâtiments bordé par le Rhône accueille des milliers d’habitants issus d’une centaine de nationalités. C’est dans cette utopie universaliste que remontent mes premiers souvenirs. Par ailleurs, mes nombreux allers et retours à Téhéran ont forgés un contrepoint à cette expérience et questionné mon appartenance à ces lieux. C’est dans l’écart entre ces deux territoires que se situe mon travail.

Depuis 2014, j’ai commencé une série d’œuvres qui interrogent ce décalage et mettent en perspective ce qu’est devenu l’héritage de Téhéran. En reprenant les codes du cinéma hollywoodien, des séries télévisées et des clips musicaux, je réutilise ces formats populaires pour leur faire véhiculer de nouveaux récits, représenter la mémoire et spéculer sur l’avenir de la capitale iranienne. Cette dernière m’est particulièrement chère, tant par ce qu’elle représente pour moi personnellement que par ce que sa faillite a laissé derrière elle.

À travers ces pièces, c’est la négociation d’un héritage que je mets en jeu : comment celui-ci nous définit, mais aussi comment y échapper.

Arash Nassiri (né en 1986 à Téhéran, Iran, vit et travaille à Berlin) est lauréat du Berlin Program for Artists. En 2024, il suivra une résidence à Los Angeles avec la Villa Albertine. Son travail a été exposé au CAPC Bordeaux en 2023, à Metabolic Rift en 2021, au Palais de Tokyo et à Flax Los Angeles en 2018. Ses œuvres vidéo ont été projetées au New Directors MOMA, à la Biennale de Berlin, à l’ICA de Londres et au CPH DOX. Il est diplômé de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs à Paris et du Fresnoy, Studio National des Arts Contemporains.

Pour la résidence de la Villa Albertine, je m’intéresse aux Persian Palaces de Beverly Hills, un style architectural inventé dans les années 80 et 90 et ensuite interdit par la ville en 2004.

À Los Angeles, la diaspora iranienne ayant réussi le rêve américain a voulu, à travers un même projet, marquer son appartenance tout en intégrant son héritage iranien dans une série de bâtiments ressemblant à la fois aux mansions américaines et intégrant les ornementations iraniennes. Cette synthèse architecturale a suscité de nombreux débats qui ont abouti en 2004 à l’interdiction de leur construction.

Lors de cette résidence, je souhaite rencontrer l’architecte Hamid Omrani, les propriétaires de ces maisons ainsi que le voisinage proche afin de comprendre les désirs et les sentiments sous-jacents à cette architecture, qui selon moi constituent les véritables fondations de ces maisons.

Depuis la seconde moitié du 20e siècle, Los Angeles a été un modèle d’urbanisme pour la ville de Téhéran. Avec le temps, elle est devenue une ville d’accueil pour la diaspora iranienne.

La construction des Persian Palaces a été un micro-mouvement architectural qui s’est développé sur plusieurs rues de Beverly Hills. Cette résidence à Los Angeles est donc l’occasion pour moi de me documenter sur ces constructions, mais aussi sur les protagonistes de ces projets : leurs architectes, leurs habitants et leur voisinage.

Plus largement, il s’agira d’inscrire ce phénomène dans une perspective plus large de l’urbanisme de la fin du 20e siècle à Beverly Hills. Je pense notamment au Hearst Castle, construit de 1919 à 1947.

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