Why Atlanta?

Wayfarelife

Si Chicago est le laboratoire de l’architecture, Atlanta est depuis les origines, et plus que jamais aujourd’hui, celui des questions urbaines et des politiques de la ville. Du premier programme de logement social aux Etats-Unis (1935), développé sous l’impulsion du Président Roosevelt, à la réhabilitation emblématique de la « Belt Line » (2005), voie ferroviaire qui entoure le centre-ville, Atlanta n’a cessé d’être un terreau d’innovations urbaines, en réponse aux lourds défis de son territoire.
Comme le disent fièrement ses habitants, « Atlanta is a city too busy to hate ». Atlanta a vu la communauté afro-américaine se battre pour le droit de vote, pour l’accès aux services publics et aux mêmes opportunités que le reste des Américains et reste aujourd’hui la « Black Mecca », avec en particulier une « Black Tech scene » particulièrement dynamique. Des figures noires de la Silicon Valley (re)viennent à Altanta pour y créer un écosystème Tech qui soit réellement inclusif, dans une démarche qui assume sa part d’utopie.
Paradoxalement, c’est l’exceptionnel dynamisme de la ville qui lui vaut d’être confrontée, depuis une dizaine d’années, à des phénomènes de division urbaine voire de ségrégation inédits dans son histoire. L’aéroport d’Atlanta, qui est le plus important au monde (110 millions de passagers en 2019), attire sans cesse de nouvelles entreprises, notamment culturelles, qui attirent elles-mêmes des cadres et des talents (sur 6 millions d’habitants, près d’un million sont déjà « Foreign-born »). Conséquence de cette gentrification sans précédent dans une agglomération immense et anarchique, les communautés défavorisées sont reléguées en périphérie, loin des rares transports publics (seulement deux lignes de métro).
Symbole de ces difficultés, comme des innovations mises en place pour y remédier, le programme « HOPE », mis en place par l’Etat de Géorgie, permet à tous les étudiants qui au moins « B average » au lycée de voir 80% de leurs études financées, ces bourses étant financées par l’argent de la loterie qui va ainsi exclusivement à l’éducation. A l’échelle d’Atlanta, le festival « ELEVATE », mis en place par la municipalité, investit chaque année un quartier différent mais à chaque fois en déshérence pour permettre à ses habitants, par la culture et la création, de se le réapproprier et de le réinventer. A Atlanta par ailleurs, le « 1% artistique » est un « 1,5% », strictement observé.
Dans le même temps, les acteurs culturels d’Atlanta sont en train de redessiner la carte des industries créatives aux Etats-Unis. En dix ans, du fait d’une politique d’accueil volontariste, la ville est devenue la seconde capitale des Etats-Unis, après Los Angeles, pour l’industrie du cinéma et des séries. Ville emblématique de la culture hip hop, c’est également un pôle majeur pour le jeu vidéo et l’e-sport.
C’est au cœur de ces enjeux et de cet écosystème que la Villa Albertine a choisi de s’installer, en ouvrant une antenne à Atlanta.